Ecuador 2012 - La route des Andes

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23 - 29 février 2012

Notre route entre le village de Chilcapamba et la ville de Baños nous a fait parcourir plus de 300 kilomètres dans la Sierra équatorienne qui s'étend entre la Colombie au nord et le Pérou au sud L'autoroute panaméricaine, la E35, s'étend du nord au sud sur un plateau andin juchée à plus de 2, 400 mètres en altitude, large de 100 à 120 kilomètres et long de plus de 600 kilomètres.

Ce qui fait le charme de ce large plateau, c'est sa position bien encrée entre chaînes de montagnes qui trônent en moyenne à 4 500 mètres d'altitudes avec des pics volcaniques à plus de 5,000 mètres. Ces deux chaînes de montagnes sont la cordillère occidentale, où se trouvent le Chimbaroza (voir publication sur la ligne équinoxiale),  et la cordillère orientale où se trouve le Cotopaxi (publication précédente).  Il faut noter que ces deux chaînes de montagnes font partie de la Cordillère des Andes, la plus grande chaîne de montagnes du monde qui longe toute la côte occidentale de l'Amérique du Sud.

Pour nous, il s'agissait de plus de quatre heures d'autobus que nous avons accomplies en deux journées séparées (parce que nous avions des choses à visiter en route), assis confortablement dans le bus de Carlos.

Plusieurs ont dormi en chemin. D'autres ont lu. Ce n'était pas mon cas. Je voulais tout voir. J'ai vu beaucoup.

J'ai d'abord été impressionnée par le changement de paysage et de climat. À notre départ de Chilcapamba jusqu'à notre séjour à Aloasi (près de Machachi), nous étions dans une région où le paysage était luxuriant et vert; la température ne dépassait pas les 20 C. C'était confortable.

Par contre, lorsque nous avons quitté Machachi, le paysage a radicalement changé. Nous arrivions en terrain plus aride et plus sec; les couleurs tiraient sur le verdâtre et les tons de bruns et beige. La chaleur approchait facilement les 30 C. Nous roulions haut dans la montagne et j'ai pris quelques photos en route.





Malheureusement, ces photos prises au travers les fenêtres de l'autobus ne montrent pas tout à fait la profondeur des ravins que l'autoroute longe. Mais cela donne une idée.

J'ai remarqué que les conducteurs équatoriens ne conduisaient pas de la même façon que nous. Je n'ai pas examiné en détails leur code de la route mais voici ce que j'ai pu observer de leur comportement.
  • Le klaxon est un outil de communication précieux. Deux 'put put' rapides veulent dire "bonjour. comment ça va". Deux 'put put' plus longs veulent dire "Enlève-toi du chemin je veux passer". Plus de deux 'put put' expriment l'impatience ... et il y a généralement plus d'un conducteur qui utilisent ce code en même temps. 
  • La ligne à côté du chemin (celle qui chez nous indique là où le conducteur ne devrait pas aller) n'a qu'une valeur relative. En fait, il est très fréquent de voir les autos, les camions et même l'autobus de Carlos, rouler à cheval sur cette ligne pour laisser passer quelqu'un d'autre qui roule à cheval sur la ligne du milieu ... et qui s'en vient face à nous. Rien dans cela n'énerve Carlos alors je ne m'en suis pas inquiétée.
  • La ligne du milieu ne sert qu'à indiquer que c'est le milieu de la route. Les conducteurs équatoriens roulent dessus, à côté, à cheval au-dessus, un peu à sa gauche, un peu à sa droite ... l'important c'est de rester sur l'asphalte ...  
Je n'ai pas vu de conducteurs équatoriens conduire très vite. Pour le moment, ils ne peuvent pas. Il y a de la construction partout sur l'autoroute panaméricaine. Cela est le reflet des activités du gouvernement en place pour améliorer les infrastructures; les autoroutes, comme les aéroports et les hôpitaux font l'objet de construction majeure depuis l'arrivée au pouvoir du président Rafael Correa. Mais les rénovations se termineront un jour et laisseront des autoroutes modernes à trois voies de larges de chaque côté. Ce n'est donc qu'un question de temps avant que les équatoriens, surtout ceux au tempérament latin, ne prennent ces belles routes de montagnes pour des pistes de course.

Un jour que la route vers le sud était bloquée par un camion viré sur le côté, de travers dans le chemin, j'ai vu un gros camion de transport de gravier passé par-dessus le terreplein dans le milieu. Quand j'ai regardé de l'autre côté, je n'ai vu aucun cône jaune qui aurait permis une telle manoeuvre de façon sécuritaire. En nord-américaine, je me suis exclamée "ça se peut-y?"

Je n'avais pas aussitôt sorti cette expression toute québécoise que j'ai vu Carlos braqué son volant vers la gauche. Avant que j'ai eu le temps de refermer ma bouche, Carlos avait commencé à faire traverser son large autobus sur l'autre voie, poussant l'autobus vers notre direction .... en sens contraire du trafic ... dans leur voie rapide ... Nous avons roulé en sens inverse plusieurs kilomètres avant que Carlos retrouve un endroit du terreplein où il y avait assez de gravelle accumulée pour retraverser dans le bon sens.

Comme la manoeuvre a pris plusieurs minutes, j'ai regardé les voitures qui roulaient de chaque côté de l'autobus. Ce n'est que lorsque l'autobus a repris son chemin, dans la bonne voie et dans le bon sens, que j'ai compris que j'avais retenu mon souffle depuis un bout de temps.

Devant l'air stoïque de notre guide, je me suis dis que c'était ça l'équateur. J'ai aussi compris que ce genre de manoeuvre était normale en Équateur et que tous conduisaient en sachant cela. De l'autre côté de notre route, personne n'a klaxonné pour signifier une erreur de la part du chauffeur de camion, d'autobus ou des nombreuses voitures qui ont suivi leur exemple.

Puis, quand nous sommes repartis de Baños (un prochaine publication), j'étais un peu déçue de ne pas poursuivre notre route vers le sud, là où d'autres régions et villes attendent les touristes. Il y a Cuenca, cette ancienne ville Inca dont le centre historique reconnue à titre de patrimoine mondiale de l'UNESCO.  Mais notre trajet prévoyait autre chose; l'Amazonie nous attendait.

Il faudrait revenir en Équateur pour continuer notre vagabondage dans la Sierra Équatorienne.

Plume
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