mardi 27 janvier 2015

Cuba 5 - La Havane


Avant de commencer à vous raconter les détails de nos visites à La Havane, il convient de comprendre un peu mieux cette ville qui nous a épatés... et étonnés. Elle nous garde encore aujourd’hui songeurs et perplexes. 

La Ciduad de La Habana est la capitale de Cuba, un port de mer fort achalandé et le centre économique du pays. Plus de 3,7 millions de personnes habitent la plus grande ville de toutes les Caraïbes. La cité s’étale sur 720 km2 et elle est située sur le côté nord de Cuba, à l’ouest de l’île et juste en face du détroit de Floride.

On raconte que son statut de ville, signé par le roi Philippe II d’Espagne en 1634, la désignait comme la Clé du Nouveau Monde et le Rampart des Caraïbes. C’était 42 ans après la découverte de l’endroit par Christophe Colomb. La ville s’appelait alors San Cristobal de la Habana.

 Aujourd’hui. La Havane héberge le gouvernement cubain. Elle est également le lieu principal des affaires du pays ainsi que le centre culturel de l’île. 

Son climat tropical annonce 22 °C en janvier et février pour atteindre 28 °C en plein cœur de l’été. Malheureusement pour nous, amoureux des grands froids de l’hiver, notre visite en décembre 2014 nous a fait vivre sous une température variant de 25 °C à 28 °C. Cependant, nous avons souffert encore plus de l’humidité qui transperce tout. Impossible de rester au sec. La sueur couvre continuellement nos corps. Même si un vent léger circule constamment dans les rues de la ville, il n’arrive jamais à assécher la peau ni les vêtements. 

Ça sent mauvais.


D’abord, il y a ce smog permanent causé par le trop grand nombre d’automobiles des années 50 qui n’ont aucun catalyseur et, surtout, qui brûlent de l’huile. Les Cubains rafistolent leurs voitures antiques pour en conserver leur état presque d’origine, à l’extérieur. Par contre, l’absence de pièces de rechange, qu’ils ne peuvent importer dans l’île en raison de l’embargo américain, les oblige à adapter d’autres pièces avec un succès mitigé. D'où la pollution intense. 

Pour ajouter à notre inconfort, des débris en tous genres ramassent la poussière, le sel et l’humidité, créant une odeur de moisi difficile à supporter. Ensuite, l’effluve de déchet flotte en permanence dans la ville. Si cette émanation était négligeable à notre arrivée, j’ai refusé, trois jours plus tard, d’entrer dans le quartier chinois, tant la senteur nauséabonde qui se tenait en périphérie m’étouffait. 

Les Cubains sont joyeux, aiment la musique et sont très ouverts avec les visiteurs. Malheureusement, l’apport touristique important, doublé d’une difficulté apparente de gagner sa vie, leur a fait développer une manière de faire qui dérange les étrangers. L’attitude plutôt générale s’apparente à l’arnaque. On vous dit bonjour; si vous répondez, on accroche votre bras. On veut vous montrer quelque chose de spécial : une statuette, une breloque, une toile, un bout de tissu peint à la main, des jouets. Tout est fait avec cœur et il est évident que les brocanteurs gagnent leur vie en vendant ces marchandises de pacotilles. On ne vous lâche pas et tous les arguments sont utilisés pour tenter de vous refiler quelque chose pour quelques pesos. D’autres vous incitent à acquérir des cigares dont l’origine est douteuse, du rhum dont la qualité laissera à désirer. Tout cela se passe sous les yeux de la police. Rien de bien malin, même si l’attitude est si répandue qu’elle agresse. Très vite, nous apprenons à dire « non » au lieu de bonjour; parce qu’un simple sourire attire une conversation et qu’une discussion se paie en achetant quelque chose. Nous marchons sans nous arrêter. Nous évitons de pointer,  du doigt ou du menton, quelque chose qui pourrait nous intéresser... sinon, c’est la foule qui nous entoure... Si vous prenez une photo, on exigera un peso.  

On comprend vite que, pour eux qui vivent difficilement de salaire minable, l’arrivée de touristes dans les parages correspond à un apport de pesos qui les aideront à procurer l’essentiel à leur famille. Malgré tout, il y a très peu de mendicité à La Havane. On tentera plutôt de vous vendre quelque chose, n’importe quoi en fait, un objet ou un renseignement, pour avoir votre argent. Bien sûr, la présence de policiers à tous les 200 mètres permet le maintien de l’ordre. D’ailleurs, je les ai plus souvent vus s’impliquer pour sortir un étranger d’une situation que pour s’occuper des Cubains. Ils sont là pour protéger le tourisme, cet élément économique si important pour ce pays qui subit encore l’embargo américain.  

Pendant notre séjour, nous avons supporté stoïquement cet état de choses qui constitue un fait de la vie à Cuba. C’est ainsi que nous avons réussi à rester calme malgré cette attitude pour le moins désagréable des Cubains de s’accrocher à nos bras et nos vêtements pour attirer notre attention ou bloquer notre chemin pour mieux nous parler. 

Malgré tout, nous avons marché chaque jour des dizaines de kilomètres pour vadrouiller dans les rues de la ville. Jamais nous ne nous sommes sentis en danger, que ce soit en plein jour ou après le coucher du soleil dans des ruelles sans lampadaires. Nous avons aussi rencontré des gens fort intéressants et toujours prêts à aider, même si parfois on s’attend à une rémunération quelconque. 

Si nous avons surtout visité La Havane antique, cette partie de la ville ne comprend même pas le cinquième de cette grande cité. S’ajoutent des quartiers modernes, des marchés internationaux et un secteur universitaire fort étendu. 










Les prochaines publications vous expliqueront les moments clés ainsi que d’autres instants fort exceptionnels de notre voyage à La Havane. 


Suzie Pelletier 

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