Cuba 9 — La Havana et la contradiction
À deux pas vers le nord, la vieille partie de la ville s’étendait sur plusieurs kilomètres à la ronde.
La sécurité est assurée par des policiers qui sont postés à tous les coins de rue de la ville. On peut marcher partout sans risquer de se faire attaquer. Par contre, si on sort un tant soit peu des rues dites touristiques, on observe une autre sorte de danger… des chantiers en tous genres, mais aussi des bâtisses qui s’écroulent.
Les rues les plus touristiques sont maintenues en bon état par le gouvernement. Par contre, tout à côté, une sorte de paradoxe nous fait entrevoir d’autres ruelles qui nous étonnent. Pour les parcourir, on enjambe des rigoles nauséabondes et creusées par la voirie; on contourne des tas de détritus en tous genres en évitant les blessures causées par des éclats de plâtre ou de métal. De plus, il faut regarder partout pour s’assurer qu’une bâtisse quelconque ne s’effondre pas sur nous.
Il n’y a pas de Commission sur la santé et la sécurité au travail qui obligerait les propriétaires à protéger ses employés ou les passants. Non. Même les touristes ont accès à tout ! Danger ou pas !
Les travaux d’infrastructures sont d’ailleurs nombreux. Est-ce un effort du gouvernement pour améliorer cette partie de la ville qui se remplit régulièrement de visiteurs étrangers ? Dans un sens, La Habana Vieja nous montre des scènes où se côtoient la pauvreté et la richesse.
Sur la photo de droite, on voit d’abord la couleur bleue d’une bâtisse de type colonial. Mais à la gauche, on note une maison à la façade creuse, sans toit, et fort délabrée.
Les logements qui appartiennent aux Cubains tombent en ruine par manque d’argent. Par contre, on dénombre plusieurs hôtels de luxe et des musées abrités dans de magnifiques maisons coloniales rénovées.
L’un des droits fondamentaux des Cubains, établis au lendemain de la révolution. Par contre, on peut se demander comment se définit ce droit, surtout quand on voit des gens qui habitent ces logements en décrépitudes en assumant tous les risques que cela comporte. Ici, dans cette ville de contradiction, la survie s’exprime avec force à côté de la fortune et l'opulence.
Sur le coup, je m’ennuie de ma maison chauffée et de cette neige qui recouvre tout durant une saison et demie... Je réalise à quel point la vie m'a gâtée...
J’ai constaté que cette contradiction n’est pas unique aux vieux quartiers de la ville. Une balade dans La Havane en autobus touristiques nous a fait comprendre que le phénomène est étendu. Bien sûr, la ville moderne attire le regard. Cependant, à côté du secteur de l’université ou de l’immense place de la révolution, nous avons vu des appartements en désuétudes. Dans une section fort huppée, à une dizaine de kilomètres de La Habana Vieja, des clôtures de trois mètres cachent des bâtisses délabrées et des gens qui vivent littéralement dans la rue.
Cet état confirme mon impression sur Cuba. Plaçant le tourisme en avant de toutes les autres raisons économiques de l’île, on cajole les visiteurs mieux qu’on ne s’occupe des Cubains. Il n’est pas rare de voir des Cubains faire la queue devant une épicerie en vue d’obtenir les choses essentielles de la vie (comme le lait pour les bébés) qu’on leur vend au compte-goutte tant qu’il en reste sur les tablettes. Dès qu’ils se présentent, les étrangers sont invités à passer devant les Cubains; oui ! Sans faire la file. Bien sûr, les transactions seront en Pesos convertibles (Équivalent à 1 $ US) au lieu des pesos cubains (5 ¢ US) que reçoivent les Cubains pour leur travail. Si on peut être choqué que l’on vende plus cher une brosse à dents aux touristes, il faut se souvenir que les Cubains n’en auront pas à cause de la pénurie, ou ils seront incapables de se la payer.
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