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Voici un message un peu plus long que d'habitude (oui je sais que j'écris beaucoup!) En effet, nous n'avons pas eu d'Internet pour plusieurs jours et j'ai tout mis dans le même message. Voici donc nos aventures des derniers jours.
22 et 23 juillet - Incursion au pays des Cathares
Les Cathares étaient une secte chrétienne au début du 13 e siècle qui refusait les préceptes de l'Église chrétienne, particulièrement catholique, parce qu'elle trouvait cette institution trop corrompue et trop politique. On trouvait des Cathares un peu partout en Europe, mais, ils étaient particulièrement bien organisés dans le Languedoc. Considérés comme hérétiques à une époque où l'inquisition prenait beaucoup de place, on les martyrisaient et on les brûlaient sur la place publique.
Ils auraient peut-être survécu plus longtemps si le Languedoc n'avait pas été convoité par le Roi d'Espagne comme par le Roi de France. Ce dernier a joint ses troupes à ceux du Pape et, sous le commandement de Simon de Montfort, une croisade interne (en France) a été menée pour anéantir complètement cette secte. Ils ont réussi en moins de 50 ans. En 1209, 20,000 citoyens sont massacrés à Béziers; l'année suivante, on en brûla 140 à Minerve. La dernière place forte des Cathares, Montsegur, tomba en 1244 avec la mort de 225 Cathares dont 205 ont été brûlés vif pour avoir refusé de renier leurs convictions.
Bien sûr, le Languedoc est également devenu Français...
Le château de Montségur, construit par les croisés après la destruction du village cathare, est juché sur le top de cette pointe rocheuse accessible seulement par une piste qui monte comme dans la face d'un cheval, à 300 mètres au-dessus du stationnement (en haut du col de Montségur); cela paraît incroyable qu’une troupe de 10,000 soldats ait assiégé le village, tant l'endroit paraît imprenable.
Big Brother a monté jusqu'au château par une piste particulièrement mouillée en cette journée où la météo est d'humeur maussade. Le degré de difficulté de la montée, et tout particulièrement de la descente, me fait rester bien sagement au bas de la pente.
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Château de Montségur - tout en haut |
En route pour Parpignan, notre sortie des montagnes est particulièrement saisissante. D'abord nous avons traversé le Col de Portel, à 600 mètres dans les airs, puis ce fut la descente sur une route en lacets (hair pin road) dont les boucles sont en partie dans le vide. Ce fut cinq kilomètres de frayeur pour moi ; j’ai perdu complètement le sens de la route, de la terre, du ciel et de la montagne; c'était tout mêlé et j'étais au bord de la panique. Ce fut la plus grave crise de vertige de ma vie! Heureusement, Big Brother conduisait et il a fait la route tout doucement pour m'accommoder. Voici quelques photos prises sur Internet; malheureusement une photo représente toujours moins bien l'effet de hauteur:
Puis, à Quillan, nous passons dans le Défilé de Pierre Lys. Placée au niveau de la rivière, la route passe entre des montagnes en pic rocheux qui montent tout droit vers le ciel et dont les sommets trônent à 500 mètres plus haut. À certains endroits, des tunnels ont été creusés pour permettre le passage de la route; 11 kilomètres de cette route féerique; c'était fabuleux!
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Quillian - Trou du curé |
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Route entre Quillian et Perpignan |
Réveillés vendredi matin par une pluie abondante, puis la fatigue accumulée des derniers 18 jours aidant, nous décidons de faire du 23 juillet, une journée de repos même si le temps vire au beau dans l'avant-midi. Au programme il y a de la lecture, un peu de lavage de vêtements pour profiter du vent qui entre par la fenêtre ouverte, l'écoute du Tour de France (arrivée à Bordeaux), de l’écriture et même un peu de dodo. Pas de route, pas de GPS et même pas d'Internet.
Ainsi, on peut refaire notre énergie pour être en mesure de poursuivre notre visite.
24 juillet - Narbonne et Carcassonne
La journée de repos de vendredi a fait du bien; samedi, nous sommes d'attaque pour visiter des sites historiques et marcher plusieurs heures.
Sur la route, les vacances des Français se fait sentir; judicieusement, notre plan de route est à l'envers de la route du Sud suivie par des millions de Français auxquels s'ajouteront d'ici quelques jours les touristes du Royaume-Uni qui, eux, tombent en vacances scolaires ce weekend. Comme nous évitons, pour ce voyage-ci, les sites de plages et de villégiatures, nous serons moins incommodés par ces vacanciers. Voyageant vers le Nord et l'Est, nous éviterons les kilomètres de bouchons sur les autoroutes du Sud.
Ce matin, nous avons fait un arrêt à Salses, à environ dix kilomètres de notre hôtel pour visiter son fort qui est de conception unique. Construit à la toute fin du moyen âge, il représente des styles de construction défensive plus tout à fait médiévale et expressive des techniques de défense plus modernes. Construit par les Espagnols autour de 1600, il est devenu Français vers 1640 après un long siège qui a coupé le fort de tout ravitaillement; devant l'épuisement de ses troupes, le gouverneur a abandonné le fort au Français. Par la suite, la frontière de la France avec l'Espagne a été reculée vers le Sud dans les Pyrénées et le fort devenu inutile est tombé en désuétude.
Fort de Salses |
Au centre de la place publique, nous y trouvons des vestiges de la Via Domitia, route romaine construite à partir de 118 avant JC et qui traversait la Gaule narbonaise de l’Italie à l’Espagne. Elle rappelle que Narbonne a été un carrefour important durant l'époque romaine que ce soit pour accéder aux territoires du nord ou de l'actuelle Espagne.
Vue aérienne de Narbonne (donjon et Cathédrale) |
Puis, suivant les indications sans faille de Clio, nous prenons la route de Carcassonne en vue de passer la journée dans la cité médiévale demain.
Plume et Big Brother
Carcassonne
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