Ecuador 2012 - Guayaquil - La suite du voyage
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17 février 2012 (vendredi)
09 h 00 ** Quand je me suis levée, sans cadran, j'ai relu les pages de notes de la veille. Bien assise dans notre grande chambre d'hôtel au Courtyard Marriott, je réalisais à quel point les incidents de la veille étaient bénins. Bien sûr, j'étais déçue de ne pas être à Quito et j'avais l'impression que la nature m'avait volé un petit peu de mon voyage. Mais l'hôtel était confortable et climatisé; nous avions été bien traités par la compagnie aérienne. Il fallait donc laisser faire et j'ai décidé d'en profiter. J'apprendrai quelques noms des étudiants de plus ... aujourd'hui, il m'en reste encore 15 noms à associer avec des visages.
Le plafond nuageux et les mauvais vents d'hier ont forcé notre pilote à poser l'avion à Guayaquil. Il n'y a que 385 kilomètres entre cette ville et Quito et notre avion ne fera qu'un saut de grenouille pour nous y amener. Mais, selon les locaux, il faudrait entre sept et huit heures d'auto ou d'autobus pour nous y rendre. Alors nous avons accepté l'hospitalité de American Airlines qui nous a hébergé au Mariott (15 chambres pour 30 personnes), fourni l'autobus entre l'hôtel et l'aéroport et fourni le petit-déjeuner et le déjeuner à tout le monde.
Depuis le temps que je voyage, c'est la première fois que je vis une pareille aventure. Mais tout le monde est bien et, sachant que notre voyage équitable et humanitaire allait nous garder dans l'inconfort la plupart du temps, nous avons apprécié le confort de l'hôtel.
Denis a communiqué avec Thierry notre guide pour l'informer de la situation. Il nous attendra à notre arrivée à Quito.
Tout va bien.
Notre avion, dans lequel sont restés nos bagages, ne repartira qu'à 16 h 00 pour Quito. Entretemps, nous profiterons des facilités de l'hôtel. Parce qu'il n'est pas question de faire un balade en ville. Denis la connaît cette ville. Elle a la réputation d'être dure et les habitants ne sont pas tendres avec les touristes. Alors nous resterons à l'hôtel. D'ailleurs, couchés à 05 h 00 du matin, nous n'avions pas beaucoup dormi. Ce repos nous ferait du bien.
Comme il y avait l'internet Wi-fi, nous avons profité pour communiquer une dernière fois avec les nôtres. Parce qu'après Quito, il n'y en aura plus. Puis j'ai lu les journaux locaux, discuter avec les jeunes, visiter le toit de l'hôtel où il y a une petite piscine.
Voici quelques photos prises à l'hôtel Courtyard Marriott de Guayaquil.
La piscine |
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L'hôtel |
Je suis du premier voyage avec Denis et 13 étudiants; Lyne est restée derrière avec le reste des étudiants dont fait partie Moises, un étudiant qui parle couramment l'espagnol. Le premier groupe est arrivé sans encombre au kiosque d'American Airline pour prendre toutes les informations nécessaires. Puis nous avons informé le préposé que nous attendrions le reste du groupe avant de passer la sécurité.
Et nous avons attendu. Nous avons vu arriver l'équipage. Nous avons vu arriver d'autres groupes de passagers. Nos amis se faisaient encore attendre.
Nous étions un peu nerveux. 15 h 00 a passé; puis 15 h 30.
16 h 00 ** Devant l'insistance du personnel au sol, Denis a passé la sécurité avec le premier groupe. Par la suite, j'ai su qu'il avait tenté d'attendre avant l'embarquement. Puis, il n'a pas eu le choix que d'embarquer avec les jeunes dans l'avion; c'était après avoir arraché la promesse qu'on attendrait les autres avant le décollage.
Quant à moi, j'étais restée au comptoir pour guider le reste groupe. J'avais le préposé qui me suivait partout et qui insistait pour que je passe la sécurité, me répétant, en espagnol et en anglais, que l'avion partirait sans moi. Je sentais la pression. Je savais que c'était ridicule qu'on ne les attendent pas mais le préposé insistait tant que je n'avais pas la possibilité de vraiment réfléchir à la situation. L'avion a été retardé à 16 h 30, puis à 17 h 00.
Puis, le préposé m'a fait signe qu'il restait deux minutes avant le décollage. C'est à ce moment que j'ai vu l'autobus arriver. Le gros autobus qui nous avait amené à l'hôtel la veille. Pendant que je faisais signe à mon groupe de me suivre, il y avait le préposé qui m'invitait à courir ....
Dans ma tête, deux idées se bousculaient. D'un côté, il y avait une petite voix qui me répétait que l'avion ne partirait pas sans nous. Puis, dans l'autre oreille, il y avait cette autre voix qui me disait "mais que se passera-t-il si on rate cet avion? "
Puis, la sécurité passée, nous avons embarqué dans l'avion. Seulement là, à ce moment, j'ai compris comment le préposé avait réussi à me faire vivre une tension importante qui n'était absolument pas nécessaire. Parce que les agents de bord m'ont répété, chacun leur tour, que nous allions attendre tout le monde avant de partir. Puis, j'ai compris qu'il y avait une quarantaine de personnes dans l'autobus, et non pas les 15 personnes de notre groupe.
Je pense que je vais me rappeler de Guayaquil ... et de ce préposé d'American Airline.
19h00 ** Nous venons d'arriver à l'aéroport international Mariscal Sucre de Quito ; nous avons tous nos bagages et nous avons fait le décompte des jeunes. C'est un Thierry heureux de nous voir qui nous a montré le chemin pour nous rendre à l'autobus de Carlos. Chacun de nous trainait un bagage supplémentaire; c'était une grosse valise remplie de dons, que nous apportions pour Chilcapamba, ou des guitares pour le spectacle.
C'est ainsi que nous avons tous embarqué dans l'autobus de Carlos. Puis j'ai entendu, non pas pour la première fois, et certainement pas pour la dernière fois, Lyne dire à voix haute "Aby". Tout le long du voyage, cela annoncera le début du décompte. Abigaël dira "1" en premier puis tous les autres diront leur numéro à tour de rôle. Quand le chiffre 27 sera énoncé, cela confirmera que tous les jeunes sont tous présents. Alors Lyne, avec on "ok' clair, informera Thierry et Carlos que tout le monde y est. Alors là, et seulement à ce moment, Carlos pourra engager la transmission et faire bouger l'autobus vers notre prochaine destination.
Nous avons fait la route vers Chilcapamba. Il a fallu d'abord sortir de Quito pendant l'heure de pointe. Puis Carlos a mené l'autobus sur des routes de montagnes. J'avais les yeux rivés sur la route. Je ne pouvait pas voir de chaque côté parce qu'il faisait déjà nuit noire. Mais j'essayais de voir devant pour tenter d'intégrer tout de suite ce pays que je savais différent du mien. Il faudra que j'attende quand nous ferons le chemin en sens inverse dans quelques jours.
Trois heures plus tard, Alphonso Morales nous attendait à sa petite auberge qu'il maintient pour le tourisme équitable. Très vite les chambres ont été distribuées. Elles étaient un peu partout au village. Puis, nous avons avalé un repas qui nous a fait du bien.
Ce n'est que vers minuit que la communidad, avec tous les Québecois, s'est enfin endormie pour la nuit. Nous étions fatigués mais heureux d'avoir enfin atteint notre destination.
Demain, les travaux communautaires commençaient. Il fallait se lever tôt. Il valait mieux profiter de la nuit pour bien dormir.
Plume
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Suzie Pelletier, écrivaine et administratrice du blogue