mardi 8 janvier 2013

Voyage 2003 - Halifax jour 2

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Les maritimes et les îles de la madeleine
Dimanche le 10 août 2003 - Halifax Jour 2

À notre réveil, le terrain de camping était recouvert d'une brume épaisse. Nous étions déçus que la météo nous rende encore la vie difficile. Heureusement, nous avions à visiter plusieurs endroits qui se trouvaient à l’intérieur. Nous avons mis les imperméables dans nos sacs à dos et nous avons pris la route d'Halifax.

Pour notre bonheur, au fur et à mesure que nous nous approchions de la côte, la brume disparaissait. À notre arrivée à Halifax, un chaud soleil avait remplacé les nuages des derniers jours. Nous avons apprécié au plus haut point ce soleil que nous n'avions pas vu souvent cette semaine. Dans la ville, c’était la fête un peu partout. Des amuseurs de foule étaient installés sur les quais et les visiteurs se comptaient par milliers. Les jeunes hommes se promenaient torse nu sous le soleil et les jeunes filles portaient des shorts et des camisoles parfois très courtes. C'est comme si le monde laissait le plus de peau possible visible au soleil afin de ramasser, j'imagine, le plus d’énergie possible. 

(source: museum.gov.ns.ca)
Notre première destination fut le musée maritime de Halifax que nous n’avons pu faire la veille par manque de temps. Le musée présente toute sorte d’information sur la navigation depuis plusieurs centaines d’années. Il y a eu d’abord les voiles, puis un mélange de vapeur et de voiles puis les grands navires à vapeur. 




(Source : Wikipedia)
L’histoire qui entoure certains de ces bateaux y est également racontée comme celle du Titanic par exemple, également l’histoire de tous ces bateaux conçus pour la pêche ou le transport qui ont été intégrés dans la marine canadienne au cours des deux grandes guerres. 


(source: museum.gov.ns.ca)

J’ai trouvé très intéressantes les informations concernant les bateaux qui, comme le navire CSS Acadia, ont consacré presque toute leur vie à prendre des données hydrographiques qui sont encore utiles aujourd’hui. En effet, la technologie des GPS permet au navigateur moderne de trouver exactement l’endroit où il se trouve sur la planète. Le logiciel utilisé par les marins comprend également une base de données très complexe qui lui permet de savoir à quel fond marin il a affaire. Les données des eaux canadiennes sont encore celles qui ont été prises par l’Acadia ou d’autres bateaux similaires.  


Il faut tenir compte que le travail de ces navires a été effectué alors que les sonars n’existaient pas. A cette époque, les scientifiques devaient prendre les données à la main en laissant un poids descendre vers les fonds marins et ainsi établir la distance entre l’eau et le fond marin. À cette époque, il fallait plusieurs années pour représenter le fond marin d’un port comme Halifax. 

Or, le Canada a la frontière marine la plus longue du monde. Que de travail pour ces navires! 

Puis, alors que la Deuxième Guerre mondiale se terminait, les radars et les sonars ont cessé d’être des secrets militaires et sont devenus accessibles pour les scientifiques et, un peu plus tard, pour les navires commerciaux eux-mêmes. Ces nouvelles technologies ont vraiment aidé les navires hydrographiques à faire leur travail beaucoup plus vite.  

Aujourd’hui, le perfectionnement de ces technologies, l’arrivée des GPS et la technologie de l’informatique permettent de composer des cartes marines avec des données très précises et très à jour. 

(Source: Wikipedia)
Mais, ce qui m’a le plus impressionnée au musée, c’est l’histoire d'une mauvaise communication qui a provoqué la collision de deux navires et l’explosion la plus dévastatrice à Halifax. Ce 6 décembre 1917, 2000 personnes ont été tuées et 9000 ont été blessées.   L'un des navires, bourré de bombes et d’explosifs, était en route pour les territoires de guerre en Europe. Une heure environ après avoir été harponné, le navire a explosé emportant dans le souffle de l’explosion, tout un quartier de la ville de Halifax. Certaines parties du bateau ont été projetées jusqu’à 5,5 kilomètres du lieu de l’explosion. Ce fut la plus grosse explosion dite « de mémoire d’homme » jusqu’à ce que les Américains la dépassent par ses bombes à Hiroshima et Nagasaki.  

Des milliers de personnes ont tout simplement été balayées par le souffle de l’explosion et plusieurs pâtés de maisons sont tout simplement disparus. 

Malgré le malheur qui a frappé la ville d’Halifax, les Haligoniens qui ont survécu se sont remis debout et ont reconstruit leur ville. La ville de Boston aux États-Unis a été d’un très grand secours à cette époque, en envoyant par train et bateau des victuailles, du matériel, des médicaments et, surtout, des centaines de personnes comme des médecins, infirmières, des sapeurs, des menuisiers, etc., pour aider à la reconstruction de la ville. 

La ville de Halifax reconnaît chaque année les efforts de Boston en lui envoyant un arbre de Noël gigantesque, toutes les décorations nécessaires ainsi que l’argent pour payer la facture d’électricité correspondante.  Cette tradition est encore maintenue par les deux villes et continue à maintenir des liens d’amitié entre les gens des deux villes. 

Nous ne regrettons pas d’avoir gardé cette visite pour aujourd’hui. 

Puis, à 13 h, c’était le temps de faire le tour « historique » de ville en autobus, une escapade qui dure trois heures. Notre guide, habillé du kilt de la ville d’Halifax était très sympathique. Il nous a présenté, tout au long de la randonnée, des petites histoires de la ville, histoires qu’il nous serait plutôt difficile de connaître sans faire ce tour de ville qui nous coûte 36,00 $ par personne (2003). 

En trois heures, nous avons visité les quatre coins de la ville pour découvrir son architecture. Nous avons ainsi appris que, en raison des ses rues qui montent tout droit en flanc de montagne, les Américains ont baptisé la ville « petite San Francisco ». (pourquoi n'appellent-t-ils pas leur ville "grande Halifax ?) Selon notre guide, la ville de Halifax étant beaucoup plus vieille que San Francisco, c’est cette dernière qui devrait avoir le surnom de « Big Halifax ».




Nous avons marché dans les jardins de la ville en suivant un joueur de cornemuse qui s’arrêtait de temps en temps pour nous donner des informations sur certains aspects du jardin. Il faisait très beau et, les fleurs et les arbres n’ayant pas d’âge ni d’époque, nous pouvions imaginer que nous étions à l’époque du début de la colonie. Seuls les touristes avec leurs caméras digitales et les vidéos caméra nous maintenaient dans le bon siècle.  






Nous avons visité la Citadelle d’Halifax. Nous l’avions déjà visité sous toutes ses coutures... ou devrais-je dire sous toutes ses roches,  avec nos enfants il y de cela une quinzaine d’années. Il n’y avait pas beaucoup de changements depuis ce temps. 




Nous avons visité le cimetière Fairview où les corps des passagers du Titanic qui ont été récupérés par les gens d’Halifax. Plusieurs centaines de dépouilles y sont enterrées. Des 330 corps récupérés, 174 personnes ont eu leurs funérailles en mer, soit parce qu’ils étaient des marins, soit parce que les corps étaient dans un état qui ne permettait pas de le ramener.  D’autres ont été rapatriés dans leur lieu d’origine, aux États-Unis, en Europe ou ailleurs au Canada, pour y être enterrés.  

Quand on se promène entre les séries de tombes, on voit très bien que l’alignement des pierres tombales représente la forme d'un bateau. Plusieurs ont des noms, mais certaines n'en ont pas. Certaines pierres tombales sont plus grosses que les autres, soit parce les familles n’avaient pas l’argent pour rapatrier le corps, mais avaient suffisamment d’argent pour faire une pierre spéciale, soit pour souligner le passage et la bravoure d’une personne dans le sinistre. 

Toutes les tombes présentent la même date, le 15 avril 1912. Elles portent toutes un numéro, celui qui représente l’ordre dans lequel le corps a été retrouvé. 

Puis nous avons poursuivi notre visite historique en allant là où l’explosion du 6 décembre 1917 a eu lieu, là où le quai numéro six était installé.  La vie ayant repris son cours depuis 86 ans, rien de la catastrophe n’y paraît plus maintenant. 

Nous avons terminé cette randonnée dans cet autobus dont la climatisation nous a lâché alors que c’était une des journées les plus chaudes de l’été. Ce n’était pas très grave, car en dépit de la sueur qui couvrait nos corps, nous étions très satisfaits de notre visite en autobus qui continue une tradition que nous avons commencée lors de notre voyage en Écosse en 2001. 

Après notre escapade, nous avons pris quelque temps pour marcher encore une fois certaines rues de la ville, puis nous avons repris une dernière fois la route de Hammonds Plains pour retrouver notre Cadet.  

Le lendemain, nous repartions pour une visite sur le bord de la baie de Fundy et surtout, à Greenwood, lieu d’enfance de Denis. 


Terminé le 18 août 2003
Revu le 22 septembre 2012


Plume / Suzie Pelletier
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