Saint-Patrick, les corneilles ou les sucres ...
Qu’ont ces éléments en commun ?
Il s’agit de la dernière tempête de neige de la saison froide au Québec... du moins, c’est ce que la rumeur prétend. (Il faut dire que je m’en rappelle une le 2 mai 1976) À Montréal, on l’appelle la « tempête de la Saint Patrick », en Gaspésie on la connaît comme « la tempête des corneilles » et j’ai déjà entendu l’expression « tempête des sucres ».
Au début du mois de mars, au Québec, la population apprécie le soleil qui chauffe la terre un peu plus longtemps ;on est pressé de sortir de l’hiver. Alors, les souliers remplacent les bottes d’hiver ; les crémones, les tuques et les mitaines restent de plus en plus souvent à la maison. Il est fréquent que le thermomètre frôle, et même dépasse les 5 C. Les enfants courent dans la rue, le manteau ouvert, et on sort les maillots de bain et les sandales des coins où on les a remisés. Les bancs de neige fondent à vue d’œil et la glace cale sur les lacs... On a la joyeuse impression que le printemps est enfin arrivé...
Une illusion... Le printemps, c’est le 21 mars, pas avant... même parfois, quelques jours plus tard.
On comprendra l’allusion à la Saint Patrick, le 17 mars.
À cette période de l’année, c’est aussi le début la nidification des corneilles et le retour d’un bon nombre du sud alors que d’autres sont restées ici ; mais toutes chahutent vivement sur les fils électriques ou les bouts de clôture. Quant à l’allusion aux sucres, est-ce qu’il reste un Québécois qui ne sait pas encore que le temps des sucres commence généralement autour du 15 mars ?
C’est ainsi que, entre le 12 et le 20, la nature nous rappelle qu’elle a le contrôle sur nos vies en recouvrant le sol, une dernière fois, d’un grand manteau blanc. Les tombées de 20 ou 30 centimètres sont fréquentes, parfois elles sont plus importantes. Nous ressortons nos bottes, nos tuques et nos crémones pour la dernière fois... En ville, cette giboulée du printemps rendra les rues impraticables... en campagne, les routes déjà en train de dégeler deviendront très glissantes. Pour nous tous, dans notre hâte de vouloir le printemps, ce sera un mauvais moment qui passera trop lentement. Refusant de rester encore une fois dans la maison à cause de l’hiver, nous marcherons tête baissée dans la gadoue, les dents serrées pour résister au pincement de cette neige molle sur la peau, frissonnant dans l’air humide. Pour la dernière fois... cette année... nous l’espérons.
C’est pour cela que, au Québec, il n’est pas recommandé de changer ses pneus d’hiver pour ceux d’été avant la fin de mars...
J’entends encore mon grand-père me dire... Cette belle neige fraîche va juste aider la vieille croûte de l’hiver à mieux fondre. Dans sa poésie, je pense qu’il avait raison ; après cette dernière tempête, le couvert blanc fond deux fois plus vite...
En cette année 2013, cette tempête commence aujourd’hui, cette nuit en fait, pour atteindre un pic mardi et s’éteindre mercredi (18,19 et 20 mars). Elle apportera entre 15 et 30 cm de neige selon l’endroit où on se trouve au sud du Québec. La température chutera de plusieurs degrés et ça, on l’a bien senti ce matin.
Mais ne vous inquiétez pas, car après, ce sera le printemps pour de bon, jusqu’à ce que l’été se glisse langoureusement dans nos vies. On pourra remiser les bottes et les manteaux d’hiver pour plusieurs mois... Puis la neige reviendra. Mais entretemps, il y aura la chaleur, les feuilles dans les arbres, le retour des oiseaux, les vols d’outarde, les vacances, etc.
C’est beau de vivre sous un climat tempéré.
Bon printemps à tous.
Plume/Suzie Pelletier
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