* * * * autres textes sur l'écriture * * * *
En participant aux Salons du livre, on discute avec toutes sortes de
personnes. Généralement, ces rencontres sont fort enrichissantes, que l’on aime
ou pas mes livres ou mon genre d’écriture. Le processus de croissance, en tant
qu’auteure, prend toutes sortes de formes et la séance de dédicaces en est une
que j’aime beaucoup.
Parfois, une rencontre devient quelque peu… curieuse… C’est ce qui m’est
arrivé à Sherbrooke en octobre 2013. J’étais assise, chez Benjamin, avec une
pile du recueil « Un bouquet de roses » devant moi. Un large sourire
exprimait toute ma fierté de présenter ce magnifique bouquin au public.
Puis, une personne s’approchant de ma table m’a fait perdre mon sourire.
Son allure hautaine m’a fait grincer des dents avant même qu’une conversation
débute; puis, ses propos m’ont… oui, je dois le dire… bouleversée. La dame
voulait faire une plainte aux organisateurs. Elle trouvait qu’il n’y avait pas
assez de « grande littérature » dans les présentoirs. (Imaginez les
lèvres pincées et le nez un peu en l’air). Quand je lui ai demandé de préciser
ce qu’elle cherchait, elle m’a répondu qu’il y avait trop de livres pour
enfants dans les kiosques. Pour exprimer ce qu’elle recherchait, elle m’a nommé
des auteurs américains (genre Stephen King et Danielle Steele… mais je n’ai pas
tout retenu). Elle aurait aimé rencontrer Alice Munro, celle qui vient de
gagner le prix Nobel de la littérature de 2013. (Moi aussi par ailleurs…). J'ai donc affirmé qu'il n'y avait pas beaucoup de livre en langue anglaise et je m'apprêtais à lui parler de Louise Penny, une de nos auteurs de l'Estrie… Elle s'est fâchée ! Madame ne lit pas l'anglais ! Elle lit des traductions ! J'ai préféré me taire…
Je dois avouer que je ne savais pas quoi lui répondre… mes idées étaient
diamétralement opposées aux siennes. Les Salons ne visent-ils pas à promouvoir le livre
québécois et régional ? Puis, j’adore voir tous ces petits bouts choux assis par terre avec
un livre dans les mains…
Alors, je lui ai parlé du livre que j’avais dans les mains, « Un
bouquet de roses », un beau collectif d’auteurs québécois connus et
bientôt connus. Une belle cause caritative. La main dans les airs pour
m’arrêter de parler, le nez retroussé et les yeux en l’air, elle m’a répliqué
sèchement : « C’est de la vraie littérature que je cherche, des gens
connus… »
Je me suis contentée de la diriger vers un bénévole qui l’aidera à trouver
un administrateur du Salon. Peut-être que celui-là sera mieux outillé que moi
pour répondre à sa plainte.
Au Québec, on fait de la VRAIE littérature… de la BELLE littérature… et
nous avons de nombreux auteurs CONNUS à l'internationale…
Heureusement, les autres visiteurs des Salons du livres sont beaucoup plus charmants, souriants et intéressés à une très grande variété de lecture…
Suzie Pelletier
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