vendredi 19 décembre 2014

Joyeux temps des fêtes

Bonjour à tous, 

Je vous souhaite de passer de bons moments avec votre famille et vos amis au cours de cette période de réjouissance. 



Pour ma part, ce site restera silencieux au cours de ces quelques jours. 

Je prends un petit repos. 

Je serai de retour dès les premiers jours de 2015 avec de nouveaux écrits. 

Heureuses fêtes !

Bonne année ! 



Plume/Suzie Pelletier




mercredi 17 décembre 2014

Voyage - Cuba - La Habana et Varadero




Sur mon iPad, l’application Météomédia me présente une température qui fait rêver elle ne descendra pas sous les 24 °C et restera ensoleillée entre le 20 décembre 2014 et le 27 décembre 2014. Je ferme les yeux et laisse l’extase s’installer dans mon cœur. Ce sera si facile d’absorber la promesse de pluie le 24 décembre 2014. 

Vous aurez compris que je ne parle pas de ce qui se passera au Québec durant cette période. En fait, ici, le thermomètre oscillera entre -12 °C (nuit) et 0 °C. Si la tendance des dernières semaines se maintient, dame nature enverra de la neige, du verglas, du grésil. Notez Noël se vivra sous les nuages et les averses de neige. Ne vous en faites pas ! Ça a le temps de changer encore, d’ici là ! 

Un large sourire un peu espiègle s’étire sur mon visage. Quand mes amis sortiront dans le froid, je marcherai en sandales sur le sable de Cuba. Notre voyage comprend deux destinations : trois jours à La Havane et quatre jours à Varadero. Ce sera notre première excursion dans ce pays, mais ce ne sera pas la dernière. Nos lectures nous font voir un endroit où la culture côtoie l’industrie du tourisme. Onze millions de Cubains habitent les 111 000 km2 de cette île qui s’étire en longueur dans les Caraïbes. Une semaine nous permettra à peine de saisir l’ensemble des dimensions de Cuba.

Pour en connaître un peu plus sur Cuba dont je vous parlerai à partir du début janvier, vous pouvez consulter Wikipédia à l’adresse web suivante : 


Pourquoi devrez-vous attendre quelque temps avant de lire mes récits ? Parce que j’ai décidé que ce voyage d’une semaine serait aussi marqué d’un arrêt d’écriture. Je ponds des textes en tous genres et forts nombreux, et ce presque sans arrêt, depuis près de cinq ans maintenant. Ce silence radio, qui s’effectuera autant sur Facebook que sur mon blogue, m’est nécessaire pour recharger mes batteries. Je me laisserai imbiber de ce que l’île et ses habitants pourront m’offrir, et ce, sans chercher à transposer en phrases complètes ce que je verrai. Je permettrai aux émotions et aux sensations de s’infiltrer en moi sans tenter de les expliquer... du moins au moment de les ressentir. Je ferai le vide des mots écrits tout en absorbant le plein d’énergie. 

Hum ! IEst-ce que j’arriverai à vivre quelques jours sans mon MacBook Air et mon iPad. Même mon cellulaire que j’apporte pour sécurité restera silencieux. Réussirai-je à survivre sans cette technologie devenue essentielle à ma vie ? Si Nadine l’a fait en se retrouvant au Pays de la Terre perdue, pourquoi pas ne pas essayer moi-même ? Ne vous trompez pas, je vais tricher un tout petit peu... je noterai ce que j’observerai et ressentirai. Vous aurez compris que, en plus de traîner des livres sur Cuba dans mes bagages, je pars avec un carnet de voyage et quelques crayons. « Pour mieux me souvenir des détails de ce merveilleux voyage », que je me dis... pour contrer l’angoisse. Ces pensées, ainsi que les photos que je prendrai avec mon appareil numérique, me rappelleront ce que j’aurai vécu et je vous en parlerai, ici sur ce blogue, au fil des semaines de janvier et février. Juste pour souligner qu’ailleurs dans le monde, il n’y a pas de neige...

J’apporte aussi mon Kindle qui est éteint depuis si longtemps. J’aurai ainsi quelques choix de bouquins sans traîner 5 kg en livres imprimés. Il y a une enquête de l’inspecteur Gamache, un personnage inventé par Louise Penny, une romancière québécoise qui habite en Estrie. Je vous raconterai ça à mon retour sur ma rubrique sur la lecture. 

Ce sera une autre semaine fort bien remplie en visites intéressantes et en rencontres charmantes qui nous feront vivre des émotions en tous genres. 

De vraies vacances !


Plume/Suzie Pelletier


jeudi 11 décembre 2014

Lecture — Catherine Guy — Mon Agora


Chronique sur la lecture
Auteur : Catherine Guy 
Titre : Mon Agora
Genre : Contemporain 
Maison d’édition : Véritas Québec
site web : Véritas Québec 


C’était le 22 novembre 2014. Après une journée captivante au Salon du livre de Montréal, je faisais la route du retour à la maison en métro. Entre les stations Jolicoeur et Angrigon, sur la ligne verte, le train me brasse tellement que je peine à tenir mon bouquin sous mes yeux. Je tente désespérément de terminer la lecture d’un chapitre du roman « Mon Agora » de Catherine Guy. Quelques minutes encore...

— Il a l’air bon votre livre; j’aime la pochette...

« Merde », que je me dis. Je ne saurai pas ce qu’Emma va faire avant que j’arrive à la maison... après une demi-heure de conduite sur les autoroutes de l’Ouest de l’île. Je lève les yeux pour apercevoir un visage souriant où brille la passion des livres. Je me calme aussitôt pour lui répondre amicalement. 

— Il est excellent ! Je connais l’auteure et j’ai l’impression de l’entendre me raconter l’histoire dans ma tête. 

— Hum ! Ça veut dire que l’éditeur a bien respecté l’essence de son style. J’aime ça ! Est-ce que je peux noter les caractéristiques pour me le procurer ? 

Tout doucement, un sourire espiègle sur mon visage, je retire le signet coincé entre deux pages pour le lui offrir. J’aperçois la lumière dans ses yeux et je sens que je lui fais énormément plaisir. Cette rencontre inopinée valait bien que j’attende quelques minutes... Ce soir-là, captivée par les efforts d’Emma pour s’en sortir, j’ai fini la lecture du chapitre commencé dans le métro, puis j’en ai gobé cinq autres...


L’auteure est française et, si elle habite le Québec depuis 2007, son accent est encore très audible. Son style d’écriture est imprégné de cette origine. Catherine joue avec les mots, une source inépuisable de la langue française, avec une grande habileté. Si la pochette du livre nous parle d’une guérison, j’ai plutôt compris que c’était l’histoire d’une belle amitié qui se termine bien. C’est un magnifique roman qui nous fait réfléchir. 



Le personnage principal, Emma, est agoraphobe. Elle n’est pas sortie de son appartement parisien depuis trois ans. Sa meilleure amie, Adèle, l’incite à chercher de l’aide. La bousculant sans vergogne, elle lui donne tous les encouragements dont la malade a besoin. Au fil de son parcours difficile, Emma trouvera sa manière de vivre en beauté et en saveur. La pochette indique que « ce livre est le miroir d’Emma, une jeune traductrice qui travaille de chez elle, sans avoir à se confronter à la réalité du monde extérieur. Très révélateur des mécanismes de guérison, ce livre est à la fois le journal intime et le cri muet d’une jeune agoraphobe, comme il en existe partout dans le monde. » 

Catherine Guy est née à Paris et elle a grandi dans une famille aimante et stable. Par contre, son parcours d’adulte deviendra une quête de découvertes autour du monde, avec plus de vingt déménagements successifs et six maternités. Elle arrive au Québec en 2007 avec, dans ses valises, un ensemble riche d’expériences humaines. C’est à ce moment qu’une métamorphose importante s’installe dans l’existence de Catherine; la transition vers l’Être lui fera réapprendre le langage de l’introspection. Écrire s’infiltre dans cette recherche de vérité. Mon agora fait partie de cette conquête du monde intérieur qui apporte un sens à sa vie d’exploratrice sans frontières.
Avec des outils comme l’Écoute active, le Reiki, l’Énergie holistique, sa quête spirituelle franchit des étapes essentielles. Devenue praticienne en thérapie énergétique, elle accompagne les personnes dans leur processus de guérison, anime des ateliers et donne des conférences. On peut suivre cette partie de sa nouvelle carrière sur son site : www.energessens.com
On peut trouver le roman de Catherine en librairie ou par le site web de Véritas Québec. On peut aussi rencontrer l’auteure dans les Salons du livre du Québec où elle se fait un plaisir de nous parler de sa passion. 

Bonne lecture ! 

Plume/Suzie Pelletier



mardi 9 décembre 2014

Écriture - Du rêve à la réalité


Question d’une lectrice : Du rêve à la réalité, quels pas faut-il faire ?

Cette publication s’inscrit dans une suite de textes qui me permet de discuter de diverses questions qui me sont posées régulièrement lors de rencontre avec les lecteurs. Pour plus d’information sur cette série, vous pouvez consulter mon billet « mes aventures dans le monde littéraire » sur mon blogue.

C’est de loin le commentaire qui me laisse le plus perplexe. D’abord, j’ai l’impression que cela soutient des interrogations sous-jacentes. Pour une raison quelconque, j’ai de la facilité à développer des projets parmi les plus fous, sans crainte et avec ardeur. Je pense que j’ai toujours été comme ça. Si ma tête se déchaîne souvent dans mon monde imaginaire, j’aime bâtir, vivre dans le concret et réaliser des objectifs. Au fil de ma vie, il y a peu de mes rêves qui n’ont pas été mis en chantier. 

Comprenant cela, la question me fait réfléchir. Je revois, dans ma mémoire, la première lectrice qui m’a abordé avec le commentaire. Ses yeux brillaient; de toute évidence, une idée particulière tournait dans son cerveau. Elle prenait ma réussite comme un exemple qui l’incitait à réaliser le sien. Si nous avons discuté un bon moment, je me suis heurtée à ses interventions négatives; comme si elle tentait de se convaincre que ça n’avait aucun bon sens de tenter de transformer son rêve en réalité. Je l’ai même bousculée... un tout petit peu. J’étais perplexe, incapable de saisir son processus d’analyse qui vouait ses efforts à l’échec. 

Qu’est-ce qui empêche une personne de réaliser ses rêves ? La peur, bien sûr, mais la peur de quoi ? Voici quelques pistes de réflexion.

Il faut d’abord expliquer que cela dépend grandement de l’aspiration elle-même. Que cherche-t-on à accomplir ou obtenir ? À titre d’exemple, notons la grande différence entre « vouloir écrire », ce qui est un but noble, et « chercher à devenir célèbre », ce sur quoi nous avons peu de contrôle. Il m’apparaît clair que toute personne peut écrire, mais que c’est le public qui rend un auteur célèbre. De plus, entre les deux, on compte plusieurs années remplies d’un travail acharné. Il est donc important de bien comprendre notre rêve avant de le transformer en véritable objectif à atteindre. Ça aidera à déterminer l’ampleur des barrières à surmonter. En voici quelques exemples. 

La crainte de ne pas réussir. Qui n’a pas vécu cela un jour dans sa vie ? Un joueur de hockey qui fonce sur un immense gardien de but, un élève face à un examen compliqué, un employé devant un défi particulier. C’est comme une montagne qu’il nous faut gravir jusqu’à son sommet. Il n’y a donc rien d’étonnant qu’une personne qui rêve d’écrire sente également cette peur qui peut parfois se transformer en terreur. Je l’ai vécu dès le début de la rédaction du roman « Le Pays de la Terre perdue ». Moi aussi, je me suis laissée prendre à l’énormité de ce qui habitait dans ma tête. Puis, alors que l’idée me réveillait la nuit, je me suis demandé : « Est-ce si grave que ça de ne pas réussir ? Puis-je trouver de la satisfaction dans ma manière d’essayer ? » 

Ma solution : J’ai morcelé le projet afin d’exécuter chaque phase à mon rythme pour l’accomplir du mieux possible. J’ai choisi de monter plusieurs collines au lieu d’une seule énorme montagne.

Une fois que l’écriture fut terminée, le rêve s’est transformé. Je voulais publier. Une nouvelle étape commençait. 

Ne pas être à la hauteur. En ce qui me concerne, j’ai vécu cette peur quand j’ai décidé d’envoyer mon manuscrit aux maisons d’édition. Je tremblais juste de me présenter avec mon paquet chez Postes Canada. Puis, je prenais un temps fou avant d’ouvrir les réponses. La question qui martelait l’intérieur de ma tête était fondamentale : « Est-ce que j’écris assez bien pour qu’on accepte de publier mon roman ? » Le doute m’assaillait au point de me donner la nausée. Je me suis même assurée que peu de personnes soient au courant de mes démarches. Comme ça, j’aurais à faire face à moins de gens si je n’atteignais pas mon but. Par contre, rebelle dans l’âme, j’ai choisi de foncer. Mon cœur bouillait de terreur, mais je serrais les dents. Pour chaque réponse négative, j’envoyais deux demandes supplémentaires. Je me suis dit : « De toute façon, je n’ai jamais rien fait comme les autres ! Rien n’a jamais été facile dans ma vie ! Pourquoi est-ce que ce serait différent avec mon roman ? » Ce retour sur l’expérience de vie m’a donné un nouveau souffle. J’ai cherché ma propre voie, mon style personnel et j’ai décidé de m’investir dans ce choix. Très vite, je me suis répété que, si une maison ne voulait pas de mon livre, c’était tant pis pour elle… 

Ma solution : Faire la rebelle et poursuivre l’enjeu avec acharnement. Surtout, je respecte l’auteure que je suis, sans tenter de copier les autres, trouvant mon chemin dans cette jungle littéraire.   

Faire rire de soi. Ne vous en faites pas, ça va arriver de toute façon. Souhaitez seulement qu’on ne le fasse pas dans votre face... Il semble que ce soit humain de rabaisser ses semblables; pour se sentir mieux peut-être. C’est très désagréable, mais on survit. Je suis convaincue que le besoin de diminuer les autres est ancré lourdement dans la jalousie. La seule façon d’éviter ça est de ne rien faire... et encore. De nature, je suis turbulente, j’ai des idées farfelues, et je fonce pour faire des projets que plusieurs ont refusé de considérer. J’ai appris à ne pas me laisser intimider par les sourires en coin ou les comportements négatifs. 

Si je suis chanceuse de maîtriser cette attitude ferme qui me caractérise, je sais que la majorité des gens ressentent une grande appréhension au moment de faire quelque chose d’extraordinaire.  

Mon secret : L’important est dans la grande satisfaction que je retire dans ce que je fais. J’aime d’office le résultat que j’obtiens; si minime soit-il, il me propulse vers l’avant, vers autre chose. Le reste est une question d’opinion. 

En somme, il est possible de faire passer son rêve dans la réalité, pourvu qu’on se donne la peine d’y travailler ardemment avec son cœur et... d’utiliser sa peur pour avancer. Il faut juste décider de s’y mettre

Dans tout ça, ce qu’il y a de plus dur à faire dans la mise en chantier d’un rêve est de faire le premier pas... 

Plume/Suzie Pelletier

vendredi 5 décembre 2014

Écriture - Comment devient-on écrivain ?


Comment devient-on écrivain ?

Cette publication s’inscrit dans une suite de textes qui me permet de discuter de diverses questions qui me sont posées régulièrement lors de rencontre avec les lecteurs. Pour plus d’information sur cette série, vous pouvez consulter mon billet « mes aventures dans le monde littéraire » sur mon blogue.

Souvent, notre présence dans les Salons du livre invite ce genre de discussion. Si cela me fait plaisir d’entendre les autres m’inclure dans ce groupe, je reste encore médusée par l’énigme aux multiples facettes.
Bien sûr... c’est une bonne interrogation. Mais d’abord... qu’est-ce qu’un écrivain ? Un peu comme la plupart des dictionnaires consultés, le Petit Robert nous indique qu’il s’agit d’une personne qui compose, écrit des ouvrages littéraires.  
D’accord... mais qu’est-ce qu’un ouvrage ou une œuvre littéraire ? Ah ! Là est toute la question ! En combinant mes recherches dans plusieurs livres de référence, j’arrive à produire l’expression simpliste suivante : une tâche terminée, relative à la littérature et complétée par un écrivain.
Wow ! Quelle belle façon de tourner en rond ! 
Je me souviens à quel point j’étais mal à l’aise quand, au début de cette nouvelle carrière, on m’habillait facilement du titre d’auteure ou d’écrivain. Comme nous vivons dans un régime de droit, je me retranchais derrière les définitions légales que j’avais sous la main. Un écrivain est un artiste. Une personne peut s’identifier comme un artiste, en vertu des lois d’ici, si elle est reconnue par ses pairs... Pour une œuvre littéraire, ça passe souvent par l’appui d’une maison d’édition, la publication d’un récit dans un journal, l’appartenance à une association professionnelle... 
Lorsque le deuxième roman de ma série est sorti en librairie, je suis devenue confortablement à porter le titre d’auteure. Comme s’il me fallait prouver une certaine continuité dans ma volonté de poursuivre cette carrière... Quant à celui d’écrivain, j’ai accepté de m’en revêtir quand un de mes textes a été choisi pour un recueil chez une autre maison d’édition; à mes yeux, ça confirmait que mes œuvres « reconnues » ne se limitaient pas à ma seule collection du Pays de la Terre perdue.   
 Voilà pour l’aspect légal et, je dirais... politique... de la chose. Bien sûr, il faut comprendre cette nature un peu élitiste du milieu littéraire... surtout si on veut publier un jour et pouvoir s’identifier comme travailleur autonome. Par contre, est-ce que j’aurais moins mérité le titre d’écrivaine si je n’avais pas procédé à l'édition, à l'impression ces textes et à leur distribution dans les librairies ? J’espère que votre réponse est négative...
Pour se définir comme un écrivain, un artiste de l’écriture, ça commence d’abord dans le cœur. Puis on s’améliore par l’entraînement. Un artiste est avant tout un passionné de l’apprentissage. Il veut tout savoir sur son sujet (que ce soit le dessin, la peinture, la musique, la photo); il tient à s’approprier l’ensemble des données disponibles. Il travaille un peu plus chaque jour à renforcir son style, explorant de nouvelles avenues, tentant des approches différentes. Ainsi, le texte qu’il produit aujourd’hui est meilleur que celui qu’il a rédigé la veille; le récit de demain sera autrement amélioré. 
Revenons à la question principale : comment devient-on écrivain ? 

Il faut d’abord comprendre à quel point la passion de l’écriture nous habite. Peut-être à tort, beaucoup souhaitent ardemment « devenir célèbres ». Combien de fois ai-je entendu des gens me dire qu’ils seront publiés par une grande maison internationale ? Sans avoir pondu une seule ligne ! On appelle ça « vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué ». Peu d’entre eux finissent par transformer leur rêve en plan précis. En ce qui me concerne, l’écriture prenait tellement de place dans mon quotidien que j’ai même mis mes intérêts pour le dessin en veilleuse un certain temps. Voici donc quelques pistes qui peuvent vous aider à trouver si cette passion vit au fond de vous-même. 

Écrire... puis écrire encore. D’abord, choisissez un crayon, ou le clavier si vous préférez, et rédigez quelques lignes : parlez de ce qui trotte dans votre tête... ou ce qui se promène devant votre fenêtre; racontez un incident de votre journée, une belle scène humaine ou un autre plus désagréable; décrivez simplement un objet que vous aimez. Répétez cet exercice tous les jours. Commencez par une phrase et vous verrez que très vite, vos textes prendront une place de plus en plus importante dans votre quotidien. Puis, vous ne serez plus capable de vous arrêter... 

Viser l’amélioration continue. L’action de produire quelques lignes ne concrétise pas le fait d’être artiste. Ne croyez pas que vous écrivez à la perfection. Jamais. Un passionné cherche à tout savoir et à tout essayer sur le sujet traité. L’auteur teste ses compétences, étudie constamment par la lecture de manuel de référence, les cours, les échanges avec ses pairs, etc. Il trouve l’élément qui embellit une phrase, un mot nouveau qui définit mieux ce qu’il veut dire. Pour apprendre, il a besoin du contact avec d’autres gens qui ont le même enthousiasme : un coach, l’université, des ateliers d’écriture, les rencontres, les Salons du livre. 

Travailler avec acharnement. C’est comme dans toute chose, la passion dort au bord de notre cerveau. Elle nous réveille au milieu de la nuit. On doit la nourrir. Dans le monde littéraire, cela veut dire revoir un texte jusqu’à ce qu’on soit satisfait du résultat. Pour aboutir, il faut travailler, travailler puis travailler encore. 

Écrire par plaisir. À mon avis, le fait d’être écrivain se passe d’abord dans la tête et dans le cœur. La passion nous anime et chaque jour apporte son apprentissage. On grandit avec chaque mot nouveau. On savoure chaque phrase réussie comme si c’était du bon vin. On fignole délicatement un texte pour qu’il devienne le meilleur champagne du monde. Si votre engouement n’est pas celui de l’écriture, vous n’aimerez pas la rigueur que nécessite le métier. Inutile de vous affubler du titre d’auteur si vous n’arrivez pas à produire pour le plaisir.  

Une dose d’humilité. Alors que la publication d’un livre nous remplit de joie et d’une immense fierté, il ne sert à rien de s’enfler la tête. Même ceux qui vivent de leur plume affirment qu’ils sont chanceux. La plupart d’entre nous connaîtront au moins une fois une salle vide, un moment de solitude en salon où on ignorera notre table. Nous absorberons difficilement le regard sévère de quelqu’un à qui on offre un bouquin qu’il ne veut pas. On fait ses classes lentement, un pas à la fois. La route est longue et il faut se rappeler que la destination (la célébrité) est moins importante que le voyage lui-même.  

Ouais. Devenir écrivain demande du talent et de la passion; mais surtout, cela nécessite une grande détermination et une énorme capacité à trouver dans l’adversité le détail qui nous fait avancer. 

Je porte fièrement le titre d’écrivaine. Et vous ?

Plume/Suzie Pelletier

mercredi 3 décembre 2014

Écriture - Est-ce que vous écrivez dans le but de publier ?


Question d’une lectrice : Est-ce que vous écrivez dans le but de publier ?

Cette publication s’inscrit dans une suite de textes qui me permet de discuter de diverses questions qui me sont posées régulièrement lors de rencontre avec les lecteurs. Pour plus d’information sur cette série, vous pouvez consulter mon billet « mes aventures dans le monde littéraire » sur mon blogue.

Avons-nous vraiment la publication future du roman en tête au moment de prendre le crayon dans sa main pour sortir ce qui se camoufle dans les plis de notre cerveau ? Il s’agit d’une affaire difficile à débattre. Le rêve est ainsi constitué qu’il nous projette dans l’avenir. Au cours des nombreux mois qu’a duré la rédaction du Pays de la Terre perdue, l’idée de partager un jour mon roman flottait en périphérie de mon cerveau. Par contre, je n’osais pas l’énoncer de vive voix tant je n’arrivais pas à y croire... encore. Également, l’interrogation en comprend une autre. On publie pour partager avec un public... du moins, c’est ce qu’on espère. La question plus précise devrait donc être : « est-ce que j’écris pour le lecteur ? » D’ailleurs, de qui parle-t-on ? Existe-t-il vraiment un auditoire moyen, une masse d’individus qui bouquinent pour à peu près les mêmes affaires ? Je crois à la diversité et je suis d’avis qu’elle s’applique aux lecteurs. 

Quand on a une idée qui nous fait triper, il est tout à fait normal de vouloir la partager. Cependant, les auteurs qui écrivent strictement pour publier sont plutôt rares. Dans la plupart des cas, penser à la publication ou au lecteur alors que se dessine l’histoire dans notre imaginaire correspond à ce vieil adage qui nous fait « placer la charrue en avant des bœufs... »

Ma réponse à la question posée est donc, sans équivoque : « Rédiger pour le lecteur ne fait aucun sens. » En ce qui me concerne, je rédige mes histoires d’abord pour me faire plaisir, parce que j’en ai besoin. Si, un jour, j’arrête de dessiner en mots des scènes de roman, je manquerai d’air et j’étoufferai. Le mutisme deviendrait ma prison. 

Écrire me demande beaucoup de temps; je travaille et retravaille un texte jusqu’à ce que j'en sois satisfaite; c’est-à-dire que l’idée de base est bien traitée et que ce que je veux énoncer est bien rendu. J’y mets mon cœur, ma tête et mon âme. Mon sang circule vivement dans mes veines et la frénésie s’empare de moi. Je vis dans ma bulle colorée et remplie de bouts de récit et je laisse libre cours à mes sens pour compléter l’ouvrage. 

Je suis certaine que de m’inquiéter des goûts du lecteur placerait mon écriture à un niveau trop concret, hors de mon imaginaire. Vouloir plaire d'abord à un public très diversifié me ferait diluer mon histoire bien ficelée. Comment arriverais-je à intégrer les émotions si percutantes de mes personnages si je reste dans le réel ? 

À bien y penser, je me perdrais énormément dans ce processus qui limiterait l’utilisation de mon énergie créative. Je suis convaincue que ça ne deviendrait pas un bon roman et que personne ne s’y intéresserait vraiment. J’ai trop de respect pour le lecteur pour faire une chose pareille. Ceux que je rencontre sont de tous les sentiers de la vie et de toutes les tranches de la société. Ils tiennent à savoir ce que je pense et ressens par rapport au sujet traité. Ils veulent découvrir l’idée qui n’est pas la leur et qui les fera réfléchir. D’ailleurs, pour voir ce qu’ils sont, la plupart d’entre eux possèdent, chez eux, un miroir...

Par la suite, une fois que l’œuvre est à mon goût, je peux chercher la meilleure manière de partager l’histoire avec d’autres. C’est le moment d’entrer dans le monde de l’édition. Cette phase de la production d’un livre est essentielle, même si elle me force à rester dans la partie rationnelle de mon cerveau. Ce n’est plus le temps d’inventer, mais celui de raffiner le roman avant de le proposer à l’auditoire. L’étape complexe et concrète comprend la révision, la correction, l’infographie, plusieurs relectures... me font mettre en veilleuse mon imaginaire. Plutôt, les délais serrés et le travail acharné sont au rendez-vous. La discipline est essentielle au succès de cette phase. Le choix de la méthode et l’horaire de boulot appartiennent à l’éditeur. Les heures extatiques de création littéraire sont terminées...

Au moment de la fabrication du livre physique, le lecteur devient le centre d’intérêt; d’ailleurs le processus sert à transporter l’histoire dans ses mains. L’œuvre s’améliore et se colore. On développe une reliure qui se démarque. On veut attirer l’auditoire, l’inciter à s’arrêter au kiosque pour en savoir plus. Une autre aventure commence. Différente. 
Une fois que j’ai fini d’exploiter mon imaginaire dans un manuscrit, j’aime voir un fan s’éprendre pour mon roman, pour mon héroïne. La sensation qu’apporte un commentaire... l’effervescence de mes discussions avec les visiteurs dans les Salons du livre... la vue de mes livres en librairie et sur les rayons des bibliothèques... tout ça me transmet une nouvelle énergie pour continuer d’écrire... 

C’est ainsi que le cycle peut maintenant recommencer... de quoi parlera ma prochaine œuvre ? Bien sûr, le lectorat aimera, mais d’abord, je laisse le récit mûrir dans mon imaginaire; il se déforme et se transforme au fil des idées qui éclosent dans ma tête. Le bonheur total…

Mais d'abord, il y aura la publication des tomes V (Les visiteurs en février 2015) et le tome IV (Emmanuel en octobre 2015) de la série « Le Pays de la Terre perdue ». Par respect pour mes lecteurs, je terminerai ces romans comme prévu. Par la suite… qui vivra, verra… 

À bientôt chers lecteurs...


Plume/Suzie Pelletier

jeudi 27 novembre 2014

Écriture — est-ce que mon livre plait ?



C’est une question que tous les auteurs se posent. Si on pond un roman surtout pour répondre à un besoin viscéral très personnel, l’édition de notre histoire l’amène dans les mains des lecteurs. Par contre, il est parfois difficile de savoir si notre style est apprécié. Pourtant, cette facette de la vie d’écrivain est beaucoup plus importante que le nombre d’exemplaires qui circulent. La rédaction et la publication prennent du temps et, surtout, beaucoup d’énergie et de persévérance. 

Bien sûr, il y a les ventes elles-mêmes qui nous donnent une indication, mais ce ne sont que des chiffres. Si on achète mon roman, ça ne me dit pas si les lecteurs l’adoptent. Quand je me présente en librairie, on connaît le produit et on me reçoit dans la bonne humeur et avec un large sourire. OK ! C’est intéressant en soit...

J’obtiens les appréciations au compte-goutte. Rien ne me fait plus plaisir que la demande expresse : « À quelle date le prochain sera-t-il en librairie ? J’ai tellement hâte ! » Je comprends que certaines personnes attendent la sortie du dernier avant de plonger dans le récit et je respecte cette décision qui leur permettra de lire l’histoire d’un seul coup. Je patienterai pour savoir. Je reçois aussi de beaux messages via Facebook et mon blogue. Ça me fait tellement plaisir... ça nourrit mon âme...

Cette année, la deuxième de mon aventure dans le monde littéraire, j’ai obtenu d’autres commentaires... qui me rendent euphorique. Mes romans se trouvent dans presque toutes les bibliothèques du Québec et il n’est jamais sur le rayon... Wow ! Durant le Salon du livre de Sherbrooke, je me suis présentée au comptoir des bibliothèques de la ville pour demander si on connaissait la série « Le Pays de la Terre perdue ». La réponse est venue avant que je termine ma phrase... je n’ai même pas eu le temps de m’identifier...

— Bien sûr que nous l’avons ! 

Quelques clics sur le clavier et je vois apparaître l’image du tome I, Le réveil, avec une longue liste de noms. La personne m’informe d'un air soucieux. 

— Par contre, pour l’obtenir, il faudra mettre votre nom sur la liste d’attente. 

Une liste d’attente ! Je jubile. Je m’approche de l’écran. 

— Hum... comment faites-vous pour savoir qui a lu chacun des tomes ? 

On me regarde d’un drôle d’air.

— Cette page ne montre que le tome I ! Voyez, c’est la même chose pour les autres. La sortie du bouquin n’arrête pas ! Cette liste n’a été constituée qu’à partir d’avril 2014. C’était pareil l’an passé ! Peut-être devriez-vous l’acheter si vous voulez l’avoir tout de suite. 

Mon cœur s’emballe et j’ai l’impression de flotter à quelques pouces du sol. C’est certain que, dans une bibliothèque, les gens ne sont pas obligés de lire mes livres... Le fait qu’ils le fassent, quitte à patienter quelques mois, est une belle indication de la réaction positive, collective même, à l’histoire racontée. La gentille dame place la page du tome IV sur l’écran. Je vois une dizaine de noms écrits en rouge. 

— Pourquoi ces noms sont-ils en couleur ? 

— C’est la liste d’attente. Le livre arrivera au cours des prochains jours.

Je suis retournée à ma séance de dédicaces avec un large sourire, une sorte de ressort dans les jambes et le corps rempli d’énergie. « On aime mon livre... c’est sûr... »  Mon histoire est performante ! Ça fait tellement plaisir ! Merci à tous. 

Puis, il y a eu cette petite bibliothèque d’un village des environs dont la gestionnaire est venue acheter le tome IV « parce que ses membres l’attendent impatiemment ». À Montréal, une autre bibliothécaire a affirmé ne pas avoir lu mes bouquins parce qu’ils ne sont jamais sur le rayon. On me parle d’originalité de l’histoire, de l’engouement pour mon héroïne, de la qualité de l’écriture, de la belle philosophie que contient le roman, la quête de sens. Wow ! Merveilleux ! 


Mes livres plaisent !  C'est sûr ! Cette réalisation me donne du vent dans les voiles. Je vogue allègrement sur cette mer ouverte, l’univers étrange du milieu littéraire. Le résultat de cette deuxième année qui s’achève renouvelle mon souffle qui me fera continuer de vivre dans mon monde créatif. Longtemps. Il y a d’ailleurs cette idée qui fait son chemin dans ma tête : une nouvelle aventure qui se déroulera en dehors de la série « Le Pays de la Terre perdue ». Mais d’abord, il me reste à publier les tomes V et VI de la collection. 2015 sera aussi bien remplie.

Pour suivre mes aventures dans le monde littéraire, je vous suggère de vous abonner, en cliquant j'aime,  à ma page professionnelle Facebook : 

Suzie Pelletier Auteure

Vous ne connaissez pas encore les aventures de Nadine au Pays de la Terre perdue ? Plonger ! Procurez-vous le premier tome et vous serez conquis ! La collection est disponible en version imprimée et numérique dans les librairies et les bibliothèques. Pour plus d'information sur la série, visiter mon site web : 

http://suziepelletier.ca

Vous n'êtes pas certain ? Alors télécharger gratuitement le chapitre 1 du tome 1... vous verrez bien ! 

télécharger gratuitement le chapitre 1 (voir le deuxième item) 

Entretemps, n’hésitez pas à vous arrêter aux séances de dédicace des auteurs dont vous avez aimé les textes, même si vous n’achetez pas cette fois-là. Demandez une photo avec vos écrivains préférés. De voir les yeux brillants de nos lecteurs constitue une excellente rétroaction. Plusieurs rendent disponibles leurs adresses courriel. Envoyez-leur vos commentaires; ils seront appréciés. La plupart d’entre nous prendront le temps de vous répondre.

Merci beaucoup à tous mes lecteurs !

Plume/Suzie Pelletier

mercredi 26 novembre 2014

Écriture - Que fait-on avec le doute ?


Question d’une lectrice : N’avez-vous aucun doute ? 

Cette publication s’inscrit dans une suite de textes qui me permet de discuter de diverses questions qui me sont posées régulièrement lors de rencontre avec les lecteurs. Pour plus d’information sur cette série, vous pouvez consulter mon billet « mes aventures dans le monde littéraire » sur mon blogue.

Je suis restée tellement surprise quand j'ai reçu le commentaire. Cette cliente m’avait précisé qu’elle voyait Nadine (mon héroïne) comme une femme forte, vive d'esprit et qu’elle appréciait le fait qu’elle ne vivait jamais dans le doute. Déjà, j’étais estomaquée. Pour moi, le personnage principal de la série « Le Pays de la Terre perdue » est toujours rempli d’incertitudes. C’est d’ailleurs ce qui lui permet de ne pas sauter tête baissée dans toutes sortes d’aventures; ses questionnements l’obligent à analyser, faire des plans et prendre des décisions déchirantes. Or, ma lectrice n’en avait pas fini : « Vous, là, pour écrire autant de livres, c’est sûr que vous n’avez pas de doutes. »

Je me souviens avoir dévié la question pour éviter d’y répondre directement. Pendant que j’écoutais attentivement ses explications sur la lecture de mon roman, mon subconscient s’accrochait au débat. J’ai toujours été remplie de doutes. Depuis que je suis capable de penser. Juste avant que cette cliente arrive, je réfléchissais à ce tome V que je m'apprêtait à déposer et les interrogations s’enflammaient dans ma tête. Est-ce que mon éditrice acceptera de le publier ? Ai-je tout fait pour le rendre au meilleur de mes compétences ? Le public l’aimera-t-il ? Est-ce que j’hésiterais à créer un nouveau roman ? 

Bien sûr, au fil du temps, la vie m’a bousculée de tout bord tout côté et je me suis servie de toutes ces peurs pour mieux avancer. Il n'y a rien d'étonnant à ce que Nadine fasse pareil. Un doute devient une question. Une question se transforme un sujet de recherche. Une recherche donne l’information qui aide à la décision. La décision permet de grandir. J’applique ce principe à me nouvelle carrière d’écrivain. C’est probablement pourquoi j’ai l’air si sûr de moi. Une fois la décision prise, je plonge dans l’action. Pour que le rêve devienne réalité...

Quand je crée, la présence du doute dans mon plan de travail est fondamentale pour assurer la qualité de l’ouvrage. Il y a un choix de mot, une idée à confirmer dans le texte, une date à vérifier, un évènement à bien placer dans le temps. Ce sont tous des éléments que je révise 10 fois plutôt qu’une au cours de la rédaction d’un récit et qui rendent mes romans vraisemblables, riches, vivants et enlevants (termes utilisés par divers critiques et journalistes). 

Par contre, je refuse de limiter ma création littéraire et sa promotion sur de simples doutes. Entre autres, je me souviens d’avoir reculé face à l’écriture de mon livre quand j’en ai réalisé l’ampleur. Je l’ai même caché dans le fond d’un tiroir pour ne pas l’avoir sous les yeux. Si j’avais continué de me dire que la composition d’un roman n’était pas pour moi, la collection n’aurait jamais vu le jour. Étant ce que je suis, cette incertitude s’est convertie en rêve et j’ai mis mon cœur, mon âme et mon énergie à le transformer en réalité. 

Je rencontre souvent des gens qui m’affirment vouloir écrire; le récit de leur vie, une histoire ou un essai. Quand je remarque leurs yeux hagards qui me crient « j’aimerais, mais je sais que je n’y arriverai pas... », je saisis qu’ils se complaisent dans le doute; parce que ça fait peur de plonger et de peut-être se casser la gueule. Puis, il y a tout ce travail qui rebute plusieurs d’entre eux. J’ai beau leur dire qu’il faut mettre toute l’énergie nécessaire pour réaliser nos rêves, je comprends qu’ils préfèrent se cacher derrière l’indécision. 

Pour moi, l’absence de questionnements est synonyme de mort intellectuelle. Les êtres imbus d’eux-mêmes, ceux qui n’ont pas de doutes sur leur compétence, n’avancent plus dans la vie. Ils stagnent. Je refuse de m’y laisser prendre. Je crois aussi que l’auteure en moi acquière de la maturité tous les jours. Je travaille fort pour poursuivre mon cheminement, devenir meilleure, apporter mes écrits toujours plus loin. 

Ce que cette lectrice a vu en moi c’est mon assurance personnelle. Ça arrive après le doute, la question, la recherche et la décision, quand on sait hors de tout doute que l’expérience qu’on s’apprête à vivre sera enrichissante; parce qu’on est prêt à y mettre son énergie. 

L’incertitude est saine et elle permet l’apprentissage dont j’ai tant besoin pour continuer de grandir. Mon esprit et mon cœur s’en nourrissent constamment. 

Plume/Suzie Pelletier



vendredi 21 novembre 2014

Écriture - de combien de versions a-t-on besoin pour écrire un roman ?


Question d’une jeune lectrice : De combien de versions différentes a-t-on besoin pour écrire un livre ? 

Cette publication s’inscrit dans une suite de textes qui me permet de discuter de diverses questions qui me sont posées régulièrement lors de rencontre avec les lecteurs. Pour plus d’information sur cette série, vous pouvez consulter mon billet « mes aventures dans le monde littéraire » sur mon blogue.

Je suis toujours surprise de recevoir des interrogations aussi pointues. Dans ces cas-là, ma réponse ressemble souvent à ceci : « Ça dépend... » Dans les faits, je fais autant d’itérations que j’ai besoin pour être satisfaite de l’œuvre. Dans le cadre de mes premiers romans « Le Pays de la Terre perdue », j’ai d’abord retravaillé le récit à huit reprises, laissant l’histoire dormir quelques mois entre chaque revue. À titre d’exemple, la version sept m’a fait concevoir des « bulles » représentant la vie de Nadine avant son arrivée au Pays de la Terre perdue. C’était pour mieux donner de la profondeur au personnage central. Puis il y a eu le coaching en écriture pour apprendre les techniques dont j’avais besoin pour amener la création littéraire là où je l’avais imaginée. Ainsi, avec l’expérience, la neuvième itération des tomes est apparue et la saveur du texte s’est améliorée. 

Ce n’est pourtant pas si simple... Chacune des versions est produite en trois phases. Pour la phase 1, je fais d’abord une révision en règle qui me permet de faire les ajouts pour améliorer l'histoire; la phase 2  comprend une revue de « correction » en utilisant Antidote; la phase 3  est, en fait, une dernière relecture. Tout ceci peut paraître très long. Je me demande d’ailleurs si cette méthode demeurera la mienne pour le reste de mes romans... Prendrai-je de la rapidité avec l’expérience ? Une plus grande maturité, en tant qu’auteure, m’aidera-t-elle à diminuer le nombre de versions ? Je n’en suis pas certaine. J’ai besoin de ce processus créatif pour atteindre le niveau d’écriture que je veux obtenir, pour rendre le récit vraisemblable, vivant et enlevant. Étant ce que je suis, je cherche seulement à pousser mon art plus loin, pour mieux rédiger et inventer, plutôt que de tenter de créer plus vite en réduisant la quantité d’itérations.  

Certains voient dans ces nombreuses revues un retour continuel sur le travail inachevé. Pour moi, le passage d’une version à l’autre se développe dans mon monde imaginaire. Je me sens comme un peintre qui commence un tableau presque monochrome puis ajoute des détails et des couleurs pour obtenir la beauté et l’excellence qui flottait dans sa tête, avant même de diriger le premier coup de pinceau... Ça prend du temps, de la patience, de la minutie. Mais ça vaut tellement la peine qu’on se donne. 

Au fil de tous ces mois, quand je suis prisonnière de mon cerveau en ébullition, je me laisse surprendre parfois; comme l’effet de lumière qui influence le travail du dessinateur, la narration apporte une tournure inattendue. Un jour que je voulais écrire une publication sur mon blogue, j’ai été captivée par le jeu de l’intrigue et du personnage; l’opinion est devenue une histoire, puis une nouvelle, un roman par la suite... puis une série en six tomes ! Je l’ai appelé le Pays de la Terre perdue

Recommencer, réécrire, fignoler le texte, ajouter une odeur, décrire un environnement, renforcer un bout de l’aventure, embellir une scène... tout ça fait partie du processus de création, jusqu’à ce qu’on soit satisfait du résultat. 

La meilleure méthode pour écrire est de laisser notre imagination nous emporter... juste pour voir ce que ça va donner... 


Plume/Suzie Pelletier

jeudi 20 novembre 2014

Écriture - Méthode de travail ou gestion de l'imaginaire


Méthode de travail ou gestion de l’imaginaire ?

Cette publication s’inscrit dans une suite de textes qui me permet de discuter de diverses questions qui me sont posées régulièrement lors de rencontre avec les lecteurs. Pour plus d’information sur cette série, vous pouvez consulter mon billet « mes aventures dans le monde littéraire » sur mon blogue.

On me demande souvent d’expliquer ma méthode de travail. Au début, j’avais tendance à répondre que je n’en avais pas. Je n’ai pas d’heure attitrée ni de jour consacré à l’écriture. Je n’ai pas d’endroit précis, choisissant le lieu où je me trouve au moment de consigner l’idée qui sort de ma tête. Je n’ai pas d’outil privilégié... une plume, un crayon de plomb, un stylo, un feutre, une feuille de papier, une serviette de table, mon iPhone, mon iPad, mon MacBook air ou... simplement un coin de mon cerveau fait très bien l’affaire. Je ne fais pas de plan avant de commencer l’écriture. Parfois, je me demande même si je ne ponds pas des récits de façon désordonnée.

J’ai lu sur les méthodes développées par des auteurs connus et j'ai discuté avec d’autres. Il y a Michel Tremblay qui nous a dit à plusieurs reprises qu’il travaille ses textes et ses personnages dans sa tête; puis, quand il est convaincu d’avoir pensé à tout, il produit son livre d’un seul trait... ça m’impressionne beaucoup ! Je viens de consulter un reportage sur Ken Folliet (L’Actualité) pour apprendre qu’il fait sa recherche, définit son plan puis rédige le premier jet de son roman, incluant tous les tomes d’une série s’il y a lieu; ensuite, il travaille à établir la meilleure façon d’intéresser les lecteurs. Je ne comprends pas comment on peut écrire pour les autres... j’aurais peur que ça brise mon fil créatif en tentant de plaire à tout le monde... J’ai un collègue qui s’installe au clavier et laisse l’histoire se dessiner d’elle-même. Pour les séries, plusieurs produisent un tome à la fois, attendant de voir l’effet du roman sur l’auditoire avant de poursuivre l'écriture de l'histoire. 

 Au fil de mes recherches et de ma réflexion, j’ai fini par trouver ce qui caractérise ma propre méthode... 

J’écris en développant peu à peu le texte. Quand je prends un crayon dans ma main, ou que je dépose mes doigts sur le clavier avec une idée neuve, je tente simplement de sortir les impressions qui flottent dans ma tête. Le thème associé au roman se présente généralement en premier; c’est ce qui m’attire et me fascine. Puis un personnage se dessine, un lieu se précise, une intrigue s’emmêle, des couleurs apparaissent, des odeurs se faufilent et des sensations me bousculent. C’est d’abord un produit brut; puis avec le temps, je raffine le récit et, surtout, ma façon de l’aborder. Ainsi la première ébauche ressemble à un plan de travail fort élaboré plutôt qu’à une œuvre littéraire complète. On n’y retrouve pas encore les belles descriptions, les états d’âme, ni les débats émotifs qui sont caractéristiques de mes écrits. 

Ensuite, je laisse le texte dormir quelques semaines. Je n’entends pas par là qu’il accumule la poussière, mais plutôt que mon cerveau s’en détache pour prendre ce recul qui permet à l’histoire de grandir dans ma tête, d’acquérir de la maturité. Puis je replonge dans le récit avec une nouvelle vigueur pour l’améliorer et lui donner du volume et de la pertinence. L’itération suivante génère des informations supplémentaires qui ajoutent du panache au roman. L’atmosphère commence à apparaître...

C’est ainsi que l’ensemble des cinq premiers tomes de la série « Le pays de la Terre perdue » ne faisait que 100,000 mots lors de la version trois, c’est-à-dire au moment où j’ai réalisé qu’il y avait cinq thèmes et que j'aurais cinq bouquin en les développant individuellement. La sixième partie est apparue quelques mois plus tard quand j’ai cherché à établir une finale que je voulais en émotion, en douceur et en intensité. Aujourd’hui, chacun des livres comprend au-delà de 480 pages. 

Dans le fond, j’applique à mes textes la méthode que j'ai développé pour le dessin. Je pars du général puis j’ajoute des détails et des couleurs pour rendre le tout vivant, attrayant, convaincant et enrichissant. 

Est-ce que je procèderai toujours de cette façon ? 

Je crois bien. Il est possible que l’expérience m’aide à réduire le temps de travail, combinant des étapes, facilitant les corrections. Par contre, cette manière de créer d’abord l’intrigue pour ensuite l’améliorer, d’une session d’écriture après l’autre, me permet de bien camper le récit, de m’assurer que le fil de l’histoire demeure intact et que l’idée que je tiens à débattre reste présente dans le texte. 

En ce qui concerne les romans (oui, d’autres sortiront après le Pays de la Terre perdue), je pense qu’il y aura toujours un thème. J’écris parce que j’ai quelque chose à dire. Sinon, je ferais autre chose. Ainsi, le propos que je veux présenter m’aide à établir l’intensité, développer les personnages et décrire l’environnement dans le temps et l’espace.

J’ai aussi remarqué que mes choix de récits de voyage tournent également autour d’une idée précise que le lieu visité m’a inspirée : une tension particulière, une expérience spécifique ou une scène dont je suis témoin. Toujours, ce sont les émotions vives engendrées par ce que je vis qui me galvanise à prendre le crayon et pondre des phrases. C’est la même chose pour mes publications sur mon blogue.  

Vous ! Quelle est votre méthode ?

Chacun développe sa manière. L’essentiel est de bien comprendre ce qui nous allume et vous incite à vous dépasser. Qu’on laisse un personnage dessiner l’histoire ou que ce soit notre cœur qui force les mots hors de notre tête, l’important c’est d’écrire. Trouver votre chemin, votre moyen, votre façon de faire. Inventez-le si ce qui existe ne vous convient pas. 

Surtout... écrivez... 

Plume/Suzie Pelletier