lundi 24 mars 2014

La Porte de Versailles


La Porte de Versailles n’a pas de poignée pour l’ouvrir. C’est en fait une «place »; un ensemble de bâtiments et de pavillons où se déroulent des expositions et autres évènements. L’endroit au nom pompeux est une autre bizarrerie qui nous plonge dans l’histoire pour tenter d’expliquer ce phénomène de porte 

source : wikipédia


C’est à cause d’Adolphe Thiers... ou plutôt de Louis-Philippe proclamé roi des Français en 1830. Le Roi se souvenait que la ville de Paris avait été prise par les forces européennes alliées en 1814 (la bataille de Paris). Thiers, un notable français, a convaincu la ville de créer une enceinte pour englober la ville de Paris alors étendue sur 80 km². On voulait ainsi protéger la ville contre les invasions. Construite entre 1841 et 1844 la muraille a été détruite entre 1919 et 1920.


L’immense fortif comprenait 95 bastions, 17 portes, 23 barrières, huit passages de chemins de fer, cinq passages de cours d’eau et huit poternes. Seize forts détachés complétaient l’enceinte qui s’étendait sur 33 km de long. Les portes doivent généralement leur nom à leur orientation qui permet d’atteindre une ville ou une autre. C’est le cas des Portes de Versailles,  Aubervilliers, la Villette, Montreuil, Vincennes, Charenton, etc. 

Aujourd’hui, on y retrouve, plus ou moins au même endroit, le boulevard périphérique de Paris. Si les anciennes portes percées dans l’enceinte de Thiers n’existent plus, on a conservé les désignations pour les sorties du périphérique vers le centre de Paris ou l’extérieur de la ville. Par contre, comme pour contredire la règle, la porte de Versailles n’est pas une sortie du périphérique et on y accède par la Porte de Sèvres ou la Porte de La  Plaine.

La place de la Porte-de-Versailles est occupée toute l’année par toutes sortes d’expositions comme le Salon livre, le Salon des footballs, le Salon des professionnels de la nuit, le Salon national de mobilier, la Foire de Paris, le Salon des Seniors, Destinations nature, Running expo 2014 ainsi que le Salon de l’emploi public. 


Mon séjour à la place de la Porte-de-Versailles s’est terminé il y a quelques heures. Je suis à la fois très nostalgique, car je ne voudrais quitter Paris ni l’ambiance du Salon du livre. Mais j’ai aussi hâte de revoir les miens. Puis, il y a quelques écrits que je veux coucher sur papier au plus tôt. La vie continue et j’en suis heureuse. 

Je vous laisse avec quelques photos prises à l’intérieur du Pavillion 1, lors de mon passage au Salon du livre de Paris 2014. 









Ce fut une expérience fort enrichissante qui m’a convaincue que mes livres feraient des heureux ici. Il y a encore beaucoup de travail à accomplir avant que mes bouquins se retrouvent dans les librairies françaises, mais le travail ne m’a jamais fait peur...


Je ne peux que dire : « à l’an prochain. » 

Plume/Suzie Pelletier

L'initiative selon Hofstede


Parfois, quand on voyage, on est témoin de scènes parfois très bizarres. En fait, dans la vie, tout est une question de paradigme; une sorte de gabarit du comportement qui, quand on ne le connaît pas, peut nous faire pleurer, enrager ou, comme la situation de ce matin, nous faire rire. J’ai été impliquée dans l’un de ces évènements qu’on ne comprend qu’après avoir réfléchi un moment afin de remettre les choses en perspectives. Voici donc l’incident. 

Je suis arrivée à la porte du Pavillon 1 de la Porte de Versailles vers 9 h 50; je me suis placée sous la bannière qui indique le passage des auteurs en dédicace. 


Ça faisait maintenant trois jours que le jeu se répétait et je savais que la porte allait s’ouvrir à 10 h pile. Les Parisiens sont très précis. J’écoutais distraitement les commentaires des autres qui comme moi, étaient attendus pour une dédicace à 10 h. 



Bref, derrière moi, on contestait le fait d’empêcher les auteurs d’entrer avant l’heure des visiteurs payants. Les administrateurs ne comprennent-ils pas que les écrivains veulent se préparer avant l’arrivée des lecteurs ? J’avais entendu tout ça dans les jours précédents; d’autres personnes, mais les mêmes commentaires. Un peu blasée, j’étais heureuse de voir la porte s’ouvrir à 9 h 59. « Bravo », me dis-je. 

Mais je n’étais pas au bout de mes peines... Je savais bien sûr que cette entrée au goutte-à-goutte serait immédiatement suivie d’une file d’attente pour la vérification des badges. Or, ce matin, personne ne passait la barrière fragile composée d’un simple ruban rouge retenu par deux préposés à la vérification. « Que se passe-t-il ? » demande le gars planté à côté de moi. Nous apprenons ainsi que le machin servant à valider les codes de badge ne fonctionne pas. La femme devant moi suggère qu’on nous laisse tout de même entrer quitte à prendre en note nos noms. 

— Il est impossible de faire cela. Nous sommes désolés, mais nous attendons la directive.

Bien placée à l’avant, je voyais très bien le pincement de lèvre qui ajoutait à la détermination butée des préposés de nous empêcher d’entrer dans le Salon... sous aucun prétexte... 

Nous avons attendu ainsi vingt minutes. Soudain, la grogne monte à côté, derrière et devant moi. Une suggestion est énoncée : « ils ne sont que deux... on a qu’à pousser et entrer... » Dans ma tête roule une image; voilà que je me retrouvais en pleine révolution française ! Mon cœur de rebelle a souri. La réponse du groupe devient évidente quand je sens une pression venant de derrière moi; mes pieds lèvent presque de terre. J’entends les rires fuser autour de moi et je vois les signes de peur s’immiscer sur le visage des préposés. De toute évidence, l’homme et la femme ne résisteraient pas longtemps à ce groupe de rebelles français et d’une Québécoise indocile. 

En même temps que j’entends la rage grimper d’un cran dans la file des professionnels, juste à côté de mon groupe, je remarque que trois personnages se sont ajoutés en avant de nous. Ils étaient grands, costauds et leur crâne rasé reflétait la lumière ambiante. Ils venaient appuyer les deux préposés dans leurs efforts de nous empêcher d'entrer. J’ai l’impression de nager en plein film de la mafia. De toute façon, les trois gonzes ressemblent plus à des Hells Angels qu’à des préposés à l’entretien comme l'indique leur veston. 

Le ridicule de la situation m’a tout simplement fait éclater de rire. Qu’est-ce que l’organisation cherchait à faire ? Éviter une perte d’argent en laissant des gens entrer  dans le Salon? Aucun de nous n’avait à payer de ticket. En revanche, nous avions tous un badge qui nous identifiait comme auteur. Quel risque y avait-il à nous laisser entrer dans l’enceinte sans valider nos badges ? Comme tous les autres dans la file d’attente, je n’avais qu’une seule réponse à cette question : rien. 

Pourquoi tout ce scénario alors ? Du coup, mon cerveau s'est mis à chauffer. Que se passait-il, là, sous mes yeux un souvenir revenait à la surface pour me faire comprendre.  L’initiative ! On applique cette valeur de façon différente ici ! Chez nous, en Amérique, le résultat serait différent : les préposés appliqueraient une logique différente de la directive si celle-ci n’avait aucun sens à leurs yeux. Ici, le facteur initiative s’exprimait par le fait d’ajouter des moyens pour faire appliquer la directive de façon absolue. Est-ce stupide ? Non... c’est juste différent ! 

Je me retrouvais devant l’exemple parfait du comportement organisationnel que j’ai étudié lors de mes études de MBA. Le facteur hiérarchique du modèle culturel de Hoftede. Wow ! C’était presque de la science-fiction. J’étais le témoin vivant d’une image culturelle organisationnelle. 

La France chiffre très haut dans la dimension « Distance hiérarchique » du modèle. En un mot, les Français ont tendance à être dépendant de l’autorité. En somme, sans directive, on n’agit pas. En plus, la directive ne peut venir que du patron. Un modèle qui n’est pas très bon pour développer une initiative organisationnelle...  

Ce que je voyais se dérouler devant moi faisait un énorme contraste avec l’application du modèle au Canada. Nous avons un résultat beaucoup plus bas sur l’échelle de la distance hiérarchique. À cet effet, disons que les employés se sentent plus près des patrons et que, également de façon générale, les leaders consultent plus les travailleurs. Ainsi, le terrain est fertile pour développer de l’initiative qui pourrait résulter en contestation de l’autorité. 
Bref, un peu ébahie par la situation bizarre que je vivais, j’ai présenté mon badge... que la valideuse n’a pu lire. Et merde ! Du coup, le plus grand des fier-à-bras attrape mon coude, tout en disant : 

— Ma p’tite dame, placez-vous de côté pour qu’on regarde ça. 

En Nord-Américaine complètement immune à la hiérarchie compliquée, j’ai réagi en tirant mon bras pour le sortir de l’étau musculaire. Mes pieds solidement placés sur le sol, je me tenais debout en bloquant complètement le seul passage que les autres devaient emprunter pour avoir accès au Salon. D’une voix courroucée, j’ai répliqué en pointant mon doigt directement sous le nez du costaud. 

— Ne me bousculez pas ! J’en ai assez de ces emmerdes ! Vous allez trouver une solution pour mon badge sur le champ ! Je ne bouge pas avant ! Personne d’autre ne passe ! 

Pendant que je parlais, il y avait cette idée qui trottait dans ma tête : « pourquoi ai-je encore choisi de confronter le plus gros ? Espèce de soupe au lait, que feras-tu s’il te donne une baffe ? » Puis, j’ai entendu quelques applaudissements timides derrière moi;  quelqu’un a dit « Elle en a du culot la Québécoise ! »  Comment savait-il que je venais du Québec? Ah oui ! L’accent ! De mon côté, avec un air de rebelle farouche, je ne quittais pas des yeux le gaillard. Lentement, j’ai retiré mon badge des mains de la préposée et je suis partie vers mon kiosque. 

Je n’ai jamais su si le code de mon badge avait passé la validation... 

La journée commençait bien ! 

Pour en savoir plus sur le modèle de Hofstede, vous pouvez consulter les sites web suivants : 


Entretemps, valorisons la différence ! Si cela n’aide pas toujours à résoudre des problèmes complexes, au moins ça apporte une distraction fort hilarante ! 

Plume/ Suzie Pelletier

dimanche 23 mars 2014

Les Québécois au Salon du livre de Paris 2014


C’est la 34e édition du Salon du livre de Paris. 

L’Argentine est le pays invité et Shanghai est la ville à l’honneur. 

L’évènement est international et nous rencontrons des gens de toutes les langues provenant d’un peu partout dans le monde. 

C’est merveilleux !

Nous sommes d’ailleurs de nombreux Québécois à y prendre une place.


Cinq stands sont occupés pour les petits éditeurs du Québec. Deux d'entre-eux (N-42 et V-67) sont occupés par la maison d’édition Véritas Québec qui, sous la régie de l’éditrice Marie Brassard, accueille sept auteurs en dédicace : 

Marie Brassard nous présente un roman d’amour, l’œuvre inachevée, nouvellement sorti de presse et qui tire son intrigue d'un fait vécu.  

Mylène Bruneau nous parle de son roman basé sur des faits historiques réels, sur le chemin des fondateurs dont le premier tome vient de sortir. 

Nathalie D’Amours  avec le Royaume un roman d’époque médiévale en deux tomes : la Prophétie et Héritages

Catherine Guy nous présente son roman, mon Agora, écrit sur l’histoire d’une guérison, traite de l’agoraphobie. 

Dans son livre Adieu mon Ange, Nicole Lafontaine nous raconte comment elle a surmonté le deuil d’une petite-fille. 

La collection Le Pays de la Terre perdue de Suzie Pelletier est également à l’honneur et l’auteur vient y présenter les trois premiers tomes, Le Réveil, L’Hiver et la mer. 

Pour Gisèle Prévost il s’agit d’un retour dans la Ville Lumière où elle a commencé à écrire 60 jours à Paris en slow travel

La maison d’édition La Révolte occupe l'espace (N-44)  et accueille Andrée Décarie, éditrice et auteure de Pétrole Last Call et Alice et la cybernétique; on peut aussi y découvrir les livres de poésie de Félix D. Corbeau, un jeune poète québécois prometteur. 

La maison d'édition Atelier coeur de soleil inc occupe le stand N-40. Didier et Marie-Hélène Wagner nous présente, entre autres, la collection Soria, sur le développement de soi et le respect de la vie. 

Lise Bonneville, des éditions francophilesoccupe le stand V-68 avec ses ouvrages littéraires, dont la trilogie « La vie à deux ». 

Si on veut préciser la présence des Québécois à Paris, il faut également discuter du kiosque de Québec Édition (Stand p-45). Cette organisation est en fait un comité de l’Association nationale des éditeurs de livres dédié au rayonnement international de l’édition québécoise et canadienne de langue française. On peut retrouver la liste des éditeurs québécois et canadiens présents dans le kiosque en visitant la page web. Au cours de l’évènement, on a eu le plaisir de rencontrer dix-sept auteurs en dédicace, dont Dany Laferrière (Journal d’un écrivain en pyjama), Louise Tremblay-D’essiambre (les héritiers du fleuve), Louise Portal (les sœurs du Cap) Marie-Hélène Poitras (Griffintown) et Denis-Martin Chabot (le journal intime de Dominique Blondin).

En bref, si le Salon annonce la présence de 4 500 auteurs, sachez que ceux du Québec occupent une bonne part de l’espace littéraire et font honneur à leurs lecteurs. 

On ne peut qu’être fiers de nous. 


Bravo à tous ! 

Plume/Suzie Pelletier


Voyager dans la routine


L’humain en général n’aime pas se retrouver en zone d’inconfort. Entre autres, peu importe comment il voyage, l’humain fait tout pour se remettre le plus rapidement possible en mode routine. Il apprend vite, trouve facilement les moyens et décode les paramètres d’un nouvel endroit en un tour de main. Regardez ma situation par exemple. Je suis arrivée à Paris mercredi dernier. J’ai acheté un titre de métro pour une durée de cinq jours et j’ai entrepris mon premier voyage sous terre le jour même. J’étais excitée, mais un tout petit peu inquiète de m’y perdre. Entre les trajets en métro, je me promenais lentement dans les rues de Paris, un plan dans les mains pour mieux m’orienter. 

Trois soirs plus tard, je revenais du Salon du livre quand j’ai été frappée par mon adaptation plus que complète à cette vie de citadine. Je marchais à la même vitesse que les Parisiens. Perdue dans la foule, je redressais mon col de manteau et plaçait mes mains dans les poches de mon imperméable pour mieux me protéger du vent frais. 




Je suis sortie du Pavilion 1 des portes de Versailles, puis j’ai marché jusqu’au métro. J’ai mis mon titre dans la valideuse, embarqué dans le wagon, sorti à Vaugirard et marché jusqu’à l’hôtel Eden. Tout ça mécaniquement, sans me souvenir d’une seule personne rencontrée sur mon chemin; je n’étais plus intriguée par les différences notoires entre ce métro et celui de Montréal. C’est là que j’ai réalisé que j’étais rapidement devenue Parisienne. Si je ne parle pas, personne ne s’aperçoit que je ne suis pas d’ici. 




Lentement, je suis sortie de l’hôtel et j’ai marché deux cents mètres pour me rendre au p’tit Gavroche, un bistrot coin Blomet et rue de l’amiral Roussin, puis j’ai commandé une 1664. Une autre habitude... C’est la troisième fois que je mange ici avec la même bière. Je m’y sens confortable... L’habitude s’installe. 




Ce soir, attendant que l’heure parisienne des repas du soir arrive (7 h 30) je déguste ma bière 1664 en écrivant, une autre habitude. Je sens bien dans cette routine me convient. Je deviendrais très facilement une Parisienne... l’accent en moins. 








Quand je retournerai chez moi, dans quelques jours, je perdrai cette routine et cela me rendra nostalgique. Heureusement, d’autres habitudes de ma vie de Montréal reviendront occuper ma vie... Le confort total. 


C’est ça être humain

 Par contre, il y aura la neige aussi là-bas Hum ! Est-ce que je peux rester dans ma routine parisienne jusqu'au printemps ? Je me sens chez moi ici...



Plume/Suzie Pelletier



jeudi 20 mars 2014

L’inauguration du Salon du livre de Paris 2014



Le Salon n’ouvre que demain matin à 10 h, mais ce soir, c’était une sorte d’avant-première. On y entrait que par invitation. 












Le délégué général du Québec à Paris, Monsieur Michel Robitaille a invité les auteurs québécois présents au Salon du livre de Paris à une réception au stand de Québec Éditionun comité de l’Association nationale des éditeurs de livres dédié au rayonnement international de l’édition québécoise et canadienne de langue française. 
















 À cette occasion, le Prix France-Québec 2013 a été remis à Marie-Hélène Poitras pour son roman Griffintown publié chez Alto. 






Voir l'information concernant le roman Griffintown sur le site web des éditions Alto









Ce fut aussi un moment inoubliable où on a rendu hommage à l’auteur Dany Laferrière, qui fera bientôt son entrée à l’Académie française.







Ça commence bien le Salon ! 


Plume/Suzie Pelletier

La Tour Eiffel




Je devrais renommer cette publication La Tour Eiffel ou vaincre le vertige. Levée à 7 h, je n’avais que cette visite dans la tête. J’ai pris mon « petit-dej », comme disent les Parisiens, dans la toute petite cafétéria de l’hôtel. Quand j’ai vu le soleil plonger sur la terrasse, j’ai voulu y prendre mon repas du matin, mais on m’a répondu qu’il faisait trop froid. La Québécoise que je suis les a regardés d’un air étonné; 7 degrés à la hausse et un soleil éclatant... c’est chaud. Comme le commis m’a dit, d’un accent du sud de la France alors que la lettre « e » muette est prononcée et « ec » se prononce « èque », cette dernière syllabe bien appuyée : « Il faut faire avec ! » Je croyais que cette tournure de phrase était un anglicisme... je devrai demander à mon prof à mon retour. 

Bref, une fois mon repas englouti, je suis sortie dehors pour admirer de loin ma destination d'aujourd'hui. 











Avez- vous vu cette bouche de métro ? Vous voyez que l'escalier roulant est dehors impensable chez nous

J'ai pris le métro. Deux stations sur la ligne 12 et cinq sur la ligne 6. Sur le quai Branly, j’ai marché jusqu’à la Tour Eiffel me répétant en boucle dans ma tête : « tu es capable ! Ce n’est pas si haut ! C’est sécuritaire ! Allez ! Tu es capable. » Dix minutes plus tard, je regardais avec effroi cette tour construite pour l’exposition universelle de 1889. Soudain, je trouvais la pointe bien haute dans les airs (324 mètres). Pourtant, j’ai gravi des montagnes bien plus hautes... mais j’avais chaque fois les deux pieds sur le sol. 

J’ai marché jusqu’à la tour est, celle où l’on monte en ascenseur. Il me semblait que c’était la seule façon pour ne pas virer de bord en milieu de montée. Le temps d’attente me semblait long. Quand j’avais le goût de sortir de la file et retourner à mon hôtel, je parlais avec les gens autour. J’ai fait ainsi la connaissance de Costariciens, d’Américains de la Pennsylvanie, d’Espagnols, de Français qui s’obstinaient à me parler en anglais (leur vocabulaire est fort élaboré, mais leur accent est terrible...). 




Puis je me suis retrouvée avec un billet dans les mains... et la nervosité s’est amplifiée. J’ai regardé la file et j’ai remarqué que ça bougeait assez vite. « Il ne faut plus penser... » que je me suis dit. C’était le temps de bouger comme un automate sans questionner... juste respirer en faisant un pas en avant. C’est ainsi que j’ai pris place à bord de l’ascenseur et que j’ai regardé défiler la ville au fur et à mesure que nous progressions jusqu’au deuxième palier à 115 mètres au-dessus du sol.  

Quand la porte s’est enfin ouverte, je ne me sentais pas très solide. J’ai fait quelques pas, puis deux autres. L’aspect sécuritaire des rebords et le fait que la tour ne bouge pas m’ont aidé à contrôler mon vertige. C’est la vue incroyable que nous avons de la ville qui m’a finalement conquise. Lentement, j’ai fait le tour de ce palier et j’ai pris plusieurs photos tout en m’approchant du bord. 












À un certain moment, j’avais une magnifique vue de la tour au-dessus de moi et je me suis demandé si, un jour, j’arriverais à vaincre le vertige pour monter à plus de 300 mètres dans une tour de métal... hum ! Pas aujourd’hui... ce sera pour une autre année. 








Rassasiée et fière de moi, j’ai repris l’ascenseur pour redescendre et je suis rentrée à l’hôtel. Bien sûr, j’ai fait quelques petits arrêts. Il y a eu d’abord le Champ-de-Mars où j’ai mangé une crêpe aux asperges et but de l’eau. Il faisait tellement beau que j’ai décidé de faire un bout de chemin à pied et de prendre le métro quand je serai fatiguée. Au sud du jardin du Champ-de-Mars, j’ai emprunté la rue du Laos. Le choix se faisait parce que la rue allait dans la bonne direction, mais aussi parce que le nom ne faisait sonner aucune cloche dans mes souvenirs. C’était une nouvelle rue à parcourir dans ce quartier résidentiel aux bâtisses de quatre étages. Je me suis arrêtée en bordure d’un rond-point qui sur la carte, prenait la forme d’un carré. D’abord, je cherchais comment poursuivre mon chemin sans mourir ici sous une voiture, un camion ou un autobus. Puis, j’étais fascinée par le trafic qui, en milieu d’après-midi, semblait léger. Comment savent-ils que c’est leur tour de passer ? Et cette auto, ça fait deux fois qu’elle passe devant moi; je sais parce que je reconnais les traits tirés du chauffeur... un touriste peut-être ? Bref, j’étais tellement concentrée sur le fait qu’il n’y a eu aucun accident durant ma présence que j’ai traversé deux rues de trop dans l’étoile et j’ai dû revenir sur mes pas. 

Quelques coins de rue suivants, j’arrivais à mon hôtel, soulagée d’être revenue sans encombre, mais déçue que ce soit terminé. 

Bon ! Ce n’est pas grave. Le temps de prendre un petit repos, d’écrire cette publication et d’y déposer quelques photos; puis je repartirai dans une autre direction... 

Je vous raconte demain !

Entretemps, si vous désirez plus d’information sur ma visite d’aujourd’hui, voici quelques sites web : 



Juste pour vous titiller les Montréalais, les fenêtres de ma chambre sont grandes ouvertes. En soi, c’est un grand exploit, car elles vont jusqu’au sol et que j’habite le 6e étage. L’air est si bon ! Il fait 20 C et le vent est doux. 









Bonne journée et à bientôt !

Plume/ Suzie Pelletier







Paris - une première journée pour s’orienter


Dès mon arrivée, il est clair que le temps s’améliore. Les nuages que j’ai vus de là-haut s’effilochent. Même si le smog reste présent et ternit tout, je savoure de fouler le sol parisien. 

Pendant mon séjour, je résiderai à l’hôtel Eden, 110 rue Blomet dans le 15e arrondissement de Paris. C’est fort sympa. Voici quelques photos de ma chambre puis de sa salle du petit-déjeuner. Vous remarquerez le minuscule coin-terrasse. Les Européens ont de grandes habiletés pour transformer en petit paradis des endroits qui resteraient autrement fort obscurs. C’est mignon. 





Plutôt que de prendre un taxi qui me coûterait 60 euros ou de me taper une heure de RER et métro (ce qui veut dire de descendre et monter plusieurs escaliers avec plus de 40 livres de bagages), l’hôtel m’a proposé d’utiliser le service de navette Parisshuttle pour la modique somme de 29 euros. Quelle tranquillité d’esprit ! 

  Quand je débarque à Paris, je me sens un peu chez moi. D’abord, je suis venue ici assez souvent pour m’y retrouver sans carte (ou presque...)  Du coup, j’oublie le décalage horaire. Partie en soirée le 18 mars de Montréal, je suis arrivée à l’hôtel aux environs de 10 h 30 le lendemain. Une seule heure de sommeil sur 22 heures de réveil. Ce n’est pas grave ! J’ai des fourmis dans les jambes et je veux marcher ! Le voyage en navette avec Parisshuttle, avec d’autres passagers, m’a fait visiter le Quartier latin, la tour Montparnasse, la rue Trivoli, le mont Neuf, le Musée du Louvre. J’étais surexcitée. 

Même si le temps était plutôt gris, je trouvais agréable la température qui grimpait tout doucement pour dépasser les quinze degrés centigrades. Je ne voulais pas dormir, même un instant. C’est ainsi qu’en attendant qu’on prépare ma chambre, j’ai demandé un café bien noir. Puis, mes bagages en sécurité, j’étais pressée de partir. 

Dans un premier temps, je voulais explorer la route entre l’hôtel Eden, mon lieu de résidence pour la semaine, et la porte de Versailles (voir la publication de demain), là où se tiendrait le Salon du livre de Paris. Une distance de 1,7 km selon google maps... une petite demi-heure... normalement. Mais j’ai ajouté un arrêt pour acheter un sandwich dans une boulangerie; puis, il y a eu tous ses coins de rue où j’ai hésité... les voitures conduites par des Français fort habiles poussaient leur parechoc un peu trop près de mes genoux. Puis j’ai admiré la verdure; chez moi, elle est encore enfouie sous presque deux mètres de neige. 








J’ai aussi identifié les bouches de métro... pas facile ici... Bref, j’ai marché une bonne heure avant d’atteindre le porte de Versailles et une autre à l’intérieur du pavillon 1, à travers l’exposition en construction, pour trouver le stand N -42 où je passerai quatre jours. 


Remarquez ce petit bistrot bien installé ? Il y en a partout au coin d'artère achalandée. Les gens boivent une bière, un vin ou un café;  il savoure simplement la vie. Que les gens ont l'air bien ! 

C'est ça Paris !







Puis ce fut le temps d’acheter mon billet de métro illimité pour les prochains cinq jours puis de rentrer à l’hôtel. Non ! Assise sur mon banc de plastic, dans le train qui roulait sous terre, je n’ai pas voulu que ma journée se termine aussi simplement... je continue... un bout de ligne 12, un bout en ligne 13 et une station sur le RER C... et me voilà au musée d’Orsay . Yé ! Que j’aime Paris !  

Comme on est en mars, l’attente n’est pas très longue et j’entre dans ce musée que je rêve de visiter depuis si longtemps. Je tenais à voir l’exposition temporaire sur Van Gogh le suicidé de la société selon les écrits d’Antonin Artaud. L’œuvre du Néerlandais est classée dans le naturisme impressionnisme. Constitués d’un assemblage inimitable de « petites barres de couleur », les tableaux représentent des scènes de la vie de Van Gogh. Je suis restée une demi-heure devant le champ de blé aux corbeaux projeté sur grand écran lumineux dans l’une des salles d’exposition. Ce serait le dernier tableau peint par l’artiste avant sa mort par suicide. 

Pour en savoir plus sur Vincent Van Gogh, visiter la page le concernant sur Wikipédia :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Vincent_van_Gogh

Et voilà que je venais de réaliser l’un des trois points importants de ma visite à Paris. J’étais contente, surtout que j’ai passé l’heure et demie suivante à me promener dans les expositions permanentes du musée. Mais je n’ai pas eu le temps de tout voir... ce qui m’indique que ce ne sera pas ma dernière visite à Paris. 

Vous êtes curieux ? Quels sont les deux autres points d’intérêt à Paris ? La tour Eiffel que j’ai toujours refusé de grimper et, bien sûr, le Salon du Livre de Paris qui commence en soirée le jeudi 20 mars 2014. 

Que la vie soit bonne pour vous ! 


Plume / Suzie Pelletier


mercredi 19 mars 2014

Élucubration sur un air de moteur d’avion !


C’est toujours une joie que de me retrouver à Paris... cette fois, j’ajouterai l’utile à l’agréable. On m’attend au Salon du livre de Paris et je visiterai aussi mes coins préférés. Dommage que je doive prendre l’avion pour m’y rendre. Pendant un moment, je rêve du monde merveilleux de Star Trek où on peut en un instant se faire téléporter à l’autre bout de la planète... 

La réalité me rattrape... Je suis assise sur un petit banc au dossier droit qui ne sera jamais assez couché pour me permettre un bon sommeil; il y a peu d’espace devant et, vu ma grandeur, mes pieds touchent à peine le sol; la ceinture de sécurité doit rester attachée en tout temps. C’est le confort total ! Puis ça brasse beaucoup... est-ce qu’on serait en train de traverser un orage du Pays de la Terre perdue ?  

Bref, je passe le temps en écrivant. Tantôt, quand le repas sera servi, je vais retourner à mon livre Bonheur d’occasion de Gabrielle Roy. 

 Aujourd’hui, je suis à bord du vol 870 d’Air Canada en partance de Montréal pour Paris Charles de Gaulle. Notre envolée de nuit a commencé à 20 h 50 très précisément. L’avion, un Boeing 777, est si immense qu’il prend plusieurs minutes avant de flotter dans les airs. Quand j’ai entendu le son familier des roues qui rentrent dans l’abdomen du monstre volant, j’ai su que c’était parti... dans quelques heures, je débarquerai dans la Ville lumière. D’ici là, je dois m’armer de patience. 

Le principal inconvénient de ce genre de vol est... qu’il y a beaucoup de monde à bord. Trop de personnes à mon goût, même si plusieurs sièges restent vacants. Je sais... ça fait un tantinet asocial. Ça doit être la retraite qui fait ça... J’avais tout de même hâte que le pauvre petit bébé cesse de pleurer. Je l’ai vu en embarquant; il est mignon, mais ces pleurs sont insoutenables. 

Quelques rangées devant moi, il y a un groupe d’étudiants. Secondaire 5, je crois. De Vancouver. À leur entrée dans l’avion, l’excitation était au maximum. Des cris stridents; il faut dire que les filles sont en grand nombre. Quand l’avion a pris son envol, tout est devenu calme. Peut-être que les moteurs faisaient trop de bruits pour que j’entende le reste. Ou c’était mes oreilles bouchées qui m’empêchaient de constater les autres sons. Mais ça faisait du bien. 

 Quand la consigne de la ceinture s’est éteinte, tout ce beau monde s’est mis à bouger en même temps. Je peux très bien comprendre qu’on veuille se retrouver seul dans une rangée, comme moi. L’avion n’étant pas rempli, ça avait du sens. Mais, quand trois étudiantes sortent de leur banc pour choisir trois autres sièges accollés, là je ne comprenais plus. 

L’une des étudiantes s’est retrouvée juste devant moi et elle s’est offusquée quand je lui ai dit de remonter son banc... Moi, je veux écrire et je tiens à voir l’écran de mon MacBook Air. J’étais super contente quand l’agent de bord lui a suggéré de retourner à la place qu’elle occupait en arrivant. 0 pour l’étudiante ! 10 pour Suzie ! Bravo ! Mais je suis certaine que cela ne restera pas là. 

Pendant que la carte m’indique que nous passons juste au nord de l’île du Prince Édouard et que l’avion file à plus de mille kilomètres à l’heure 10 668 m au-dessus du sol, mes papilles gustatives identifient que la bouffe s’en vient... du poulet, je crois. Le chariot de repas vient de passer à côté de moi; pousser par un agent de bord, il s’en va vers l’avant. Or, mon siège est le dernier de l’avion... j’espère qu’il va m’en rester.

Tout devient soudainement très calme autour de moi. On doit être sorti de la turbulence. Non ! c’est parce que tout le monde mange... mon plat s’en vient. Enfin. C’est le temps de fermer mon MacBook Air. Après le repas, je vais essayer de faire un petit dodo.... 

Finalement, il ne restait que du bœuf Stroganov pour le repas. Puis, comme personne n’occupait la place à côté, j’ai pris mes aises pour allonger mes jambes et dormir plus confortablement. Une heure après avoir fermé les yeux, une odeur de vomi m’a réveillé sec. La jeune fille avait le visage aussi blanc que le sac dans lequel elle déversait son estomac... tout ça dans ma rangée, juste de l’autre côté du couloir. De bon cœur, j’ai repris une position assise et j’ai donné mon siège au professeur qui tentait de venir en aide à la malade.  

Constatant qu’au moins six personnes s’occupaient d’elle... à haute voix bien sûr, j’ai conclu que ma nuit était finie. À minuit et demi, 5 h 30 à Paris, j’ai sorti mon kobo et j’ai poursuivi la lecture de Bonheur d’occasion

Si le dicton dit que les voyages forment la jeunesse, je pense que cette jeune fille de l'Ouest canadien va se souvenir longtemps de son premier voyage à Paris. Pensez-y... dans quelques jours, elle refera le chemin inverse : un premier bout de chemin entre Paris et Montréal et un deuxième entre Montréal et Vancouver... 


Bon an mal an, parce que les choses ne sont jamais aussi pire qu'on le croit, j’ai profité du temps pour lire,  écrire et prendre quelques photos. 




 Ici, ce n'est pas l'étoile polaire ni une comète il s'agit de la lumière au bout de l'aile d'avion. 



J'aime bien ce mécanisme qui m'indique où nous sommes rendus…



Le jour se lève sur l'Atlantique



Nous arrivons en France...



C'est nuageux… mais le soleil s'éclate tout de même.


On dirait tellement que c'est un tapis que ça donne envie de marcher dessus mais la marche est haute 37 000 pieds/ 11000 mètres. Ça doit faire mal en arrivant !
















Bonne lecture  à tous ! 


Plume / Suzie Pelletier