lundi 22 septembre 2014

L'Onondaga - un sous-marin

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Pointe-au-Père 23 août 2014


Quand nous sommes arrivées au Parc maritime de Pointe-au-Père, ma mère et moi avons constaté que la plupart des passagers de l’autobus se sont dirigés vers la nouvelle attraction du parc. Sagement, nous avons décidé de faire la visite du sous-marin aussitôt après le repas. Ainsi, munie chacune d’un audioguide, nous avons commencé cette marche de 45 minutes au travers les passages étroits et les écoutilles.  




Mais d’abord, d’où vient cette grosse bébite sombre qui semble s’être échouée juste en bordure du quai de Pointe-au-Père ? Le NCSM (navire canadien de Sa Majesté) Onondaga appartenait à la Marine royale canadienne depuis sa mise en service en 1967. Déclassé par des sous-marins plus performants, la bête noire est mise hors service en juillet 2000. Ses cloisons portent donc 33 ans d’histoire maritime à protéger nos côtes de l’Atlantique, d'abord durant la guerre froide, puis lors de mission avec l’OTAN. Depuis 2009, il sert de musée-navire à Pointe-au-Père pour faire connaître le métier de sous-marinier. Pour en savoir plus sur ce monument historique, visitez le site suivant :


Dès le début de la visite, on remarque l’étroitesse des passages. Derrière moi, j’entends le commentaire d’un visiteur : « Pour devenir sous-marinier, il faut être bâti sur une ossature de chat et mesurer moins de 5 pieds 5 pouces... c’est sûr... » Considérant que les sous-mariniers se trouvaient à plusieurs centaines de mètres sous la surface de l’eau... ils n’étaient certainement pas claustrophobes.







 Quand j’ai aperçu l’écoutille, que ma mère et moi avons pris tout notre temps pour le traverser, un certain film de guerre (Das-boot) défilait dans ma tête; je revois encore les sous-mariniers s'élancer à grande vitesse, pieds devant, à travers... ce trou, n'utilisant leurs mains que pour stabiliser leur atterrissage. OK ! Il faut vraiment être en forme pour emprunter ce passage à la course... Moi, je n’y vois que de nombreux obstacles qui cassent les os...






 U peu plus loin, je lis « tour de sauvetage ». J’écoute l’audioguide. OK ce trou vers le haut... c’est la sortie de secours... Je n’aperçois pas d’escalier et je note qu’il faut d’abord se hisser par les bras. Hum... combien de passagers dans ce sous-marin ? Sont-ils suffisamment entraînés pour ne pas se bousculer ? Se piétiner ? Soudain, une vague inquiétante de claustrophobie m’envahit. 




Hum ! Est-ce que le sous-marin est autant affecté par les courants marins que les bateaux en surface ? Une image de l’émission de science-fiction des années 60, Voyages au fond des mers, où le vaisseau dit nucléaire se retrouve à l’envers... pauvres sous-mariniers... 







 Tout au bout de la carlingue nous attend un rappel que la vie humaine sur notre planète n’est jamais bien tranquille et que les chicanes sont fréquentes. Si notre vie au Canada nous apparaît douce et calme, la visite de l’Onongada nous indique que nous ne sommes pas nécessairement à l’abri des batailles des autres. Mes années de services militaires m’aident à reconnaître les lance-torpilles et l’habit qu’il faut porter si le matériel de l’ogive est dangereux; comme les têtes nucléaires. Un frisson douloureux parcourt mon corps. Dans la salle, les visiteurs affichent soudainement des airs d’enterrements. Certains, qui regardent autour avec une expression d’égarement, se sentent à l’étroit. 

Je prends une bonne bouffée d’air pour calmer le tremblement de mes os. Puis je m’approche du trou. Le cœur dans la gorge, je remarque la dimension. « C’est énorme... ça fait des dégâts... ça tue... » Du coup, mon esprit accepte l’idée que nos sous-mariniers peuvent aussi mourir, tué par une telle bombe. 








La visite se termine alors que nous sortons dehors. Lorsque je me retourne pour regarder ce mastodonte noir, je ne peux que me rappeler le surnom que l’on donne à ces engins depuis qu’ils existent. L’Onondaga est une « grosse boîte à sardines ». 

Notre visite nous a fait voir un métier que nous connaissons mal et que, pour la majorité d’entre nous, il nous serait impossible d’accomplir. 


N’hésitez pas à vous y rendre. Ça vaut la peine. 


Plume/Suzie Pelletier

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