Pointe-au-Père 23 août 2014
Mais d’abord, d’où vient cette grosse bébite sombre qui semble s’être échouée juste en bordure du quai de Pointe-au-Père ? Le NCSM (navire canadien de Sa Majesté) Onondaga appartenait à la Marine royale canadienne depuis sa mise en service en 1967. Déclassé par des sous-marins plus performants, la bête noire est mise hors service en juillet 2000. Ses cloisons portent donc 33 ans d’histoire maritime à protéger nos côtes de l’Atlantique, d'abord durant la guerre froide, puis lors de mission avec l’OTAN. Depuis 2009, il sert de musée-navire à Pointe-au-Père pour faire connaître le métier de sous-marinier. Pour en savoir plus sur ce monument historique, visitez le site suivant :
Quand j’ai aperçu l’écoutille, que ma mère et moi avons pris tout notre temps pour le traverser, un certain film de guerre (Das-boot) défilait dans ma tête; je revois encore les sous-mariniers s'élancer à grande vitesse, pieds devant, à travers... ce trou, n'utilisant leurs mains que pour stabiliser leur atterrissage. OK ! Il faut vraiment être en forme pour emprunter ce passage à la course... Moi, je n’y vois que de nombreux obstacles qui cassent les os...
U peu plus loin, je lis « tour de sauvetage ». J’écoute l’audioguide. OK ce trou vers le haut... c’est la sortie de secours... Je n’aperçois pas d’escalier et je note qu’il faut d’abord se hisser par les bras. Hum... combien de passagers dans ce sous-marin ? Sont-ils suffisamment entraînés pour ne pas se bousculer ? Se piétiner ? Soudain, une vague inquiétante de claustrophobie m’envahit.
Hum ! Est-ce que le sous-marin est autant affecté par les courants marins que les bateaux en surface ? Une image de l’émission de science-fiction des années 60, Voyages au fond des mers, où le vaisseau dit nucléaire se retrouve à l’envers... pauvres sous-mariniers...
Tout au bout de la carlingue nous attend un rappel que la vie humaine sur notre planète n’est jamais bien tranquille et que les chicanes sont fréquentes. Si notre vie au Canada nous apparaît douce et calme, la visite de l’Onongada nous indique que nous ne sommes pas nécessairement à l’abri des batailles des autres. Mes années de services militaires m’aident à reconnaître les lance-torpilles et l’habit qu’il faut porter si le matériel de l’ogive est dangereux; comme les têtes nucléaires. Un frisson douloureux parcourt mon corps. Dans la salle, les visiteurs affichent soudainement des airs d’enterrements. Certains, qui regardent autour avec une expression d’égarement, se sentent à l’étroit.
La visite se termine alors que nous sortons dehors. Lorsque je me retourne pour regarder ce mastodonte noir, je ne peux que me rappeler le surnom que l’on donne à ces engins depuis qu’ils existent. L’Onondaga est une « grosse boîte à sardines ».
Plume/Suzie Pelletier
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