jeudi 15 janvier 2015

Cuba 2 — Enfin ! Les vacances !



C’était la première fois que nous prenions l’avion si tôt le matin pour nous rendre à l'extérieur du pays. Je gardais un air soucieux qui accrochait un sourire narquois sur le visage de Denis. Il me connaît trop bien. Arrivée à l’aéroport Pierre-Elliot Trudeau à 3 h, j’avais la nette impression d’avoir oublié quelque chose. Pourtant, je savais très bien ce qui me bousculait autant : l’absence de mon ordinateur dans mes bagages; je l’avais fait taire la veille... volontairement.  

Je regarde ma montre. Il est 5 h et je note que mon MacBook Air est silencieux depuis douze heures. Je m’ennuie du clavier. Je me souviens que j’ai une application sur mon iPhone pour écrire, mais je résiste. 



J’ai besoin de cette cassure nette avec la création littéraire, une sorte de repos des mots... pour me prouver que je ne suis pas accro à la composition des phrases. 





Je n’ai accepté qu’un seul compromis : un carnet jaune qui me servira à prendre... des notes seulement! Hum... il y a également un cahier similaire dans mes bagages, mais il est rouge. J’ai peur de manquer de pages. Je suis vraiment accro 




Accro aux mots…
Accro aux phrases… 
Accro à la création littéraire...







Nous sommes fidèles à notre merveilleuse habitude de ne jamais courir pour partir. Ainsi nous arrivons à la porte 51 de l'aéroport de Montréal bien à l’avance. Denis sort son Kindle; moi aussi. Mais avant de commencer la lecture, je prends le temps d’observer les gens qui déambulent dans le long corridor de l’aéroport international. Je suis surprise de voir le tempo langoureux des vacanciers. Il n’y a pas cette frénésie que l’on retrouve ordinairement au cours des heures dites ouvrables. Personne ne porte d’habit. Le jeans et les pantalons de type cargo sont à l’honneur. Certains sont déjà en sandales et en short; un indice clair qu’une plage quelconque les attend. Aucun des visiteurs ne bouscule les autres, même pas les travailleurs de l’aéroport. On affiche un sourire béat en anticipation les vacances. On s’accroche à un banc pour dormir, parce que la nuit a été trop courte. Un couple qui se tient par la main s’arrête à tous les dix pas pour échanger un baiser; nouvellement mariés peut-être ? J’observe tout. Mes doigts me démangent. Non ! « Tu as besoin de ce repos... » que je me dis. 

Pourtant, même quand l’Airbus 310 vole à 35,000 pieds au-dessus des États-Unis, je ne ressens pas l’effet « vacances » qui semble toucher tous ces gens autour de moi, même Denis. La trop grande fatigue habite encore mon corps. 

Quand la porte de l’avion s’ouvre sur cet escalier qui descend à pic vers le tarmac à l’aéroport de Varadero, un effluve de terre brûlée par le soleil et rancie par l'effet du vent humide s’engouffre dans mes narines. Sans être vraiment agressante, l’odeur qui n’est certainement pas suave me donne un peu mal au cœur. Une fois les pieds sur le sol, je ferme les yeux un moment. Je respire à plein nez cet air chaud qui n’a jamais connu la neige. Puis mon nez découvre deux autres indices du lieu où je me trouve. Ça sent le tabac. Pas la cigarette. Le cigare. Puis il y a les émanations d’essence et d’huile à moteur mal brûlée. La pollution automobile. Quand nous arrivons d'un voyage en avion, c’est l’odeur de cet ailleurs qui nous frappe en premier...

Denis et moi prenons place dans le véhicule qui nous transporte jusqu’à l’aérogare. Les postes de la douane et de la sécurité passés, nous identifions l’autobus qui nous amènera à notre première destination, La Havane. Je sors ma liseuse électronique et je reprends la lecture de ce livre intitulé « A field of Glory » de cet auteur que j’adore, Michael Jecks. 


Puis, laissant un immense bien-être s'infiltrer dans mon corps fatigué, je saisis enfin ce qui m’attend pour les prochains jours. 



Je suis rendue dans le Sud. À Cuba. Je suis en vacances. « Relaxe ma belle ! Laisse-toi porter par l’expérience ! Prends le temps de te reposer... »

Une sorte de soulagement envahit mon âme. L’aventure peut maintenant commencer...

Bienvenida a Cuba !



Suzie Pelletier 

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