mercredi 25 février 2015

Cuba 13 — De La Havane à Varadero



Si nous avions passé le reste de la semaine à La Havane, nous aurions certainement ajouté quelques visites de musées à notre horaire. Par contre, notre attitude générale de voyage incluant un côté hyperactif, nous étions contents que le forfait nous propose deux destinations. De toute façon, en ce mardi matin, nous en avions assez de cette façon des Havanais de nous apostropher à tout moment pour un peso. Nous comprenions que c’était leur manière de survivre, mais trop, c’est trop. Un petit repos de tout ça nous ferait du bien...

☚ Photo de la porte de Chine 

Nous avons tout de même profité de nos dernières heures pour visiter quelques coins à proximité de l’hôtel. La chaleur accablante accompagnée de l’odeur de déchets qui s’amplifiait de jour en jour aux abords du quartier chinois rendait l’aventure... disons, éprouvante.

À 14 h, nous étions heureux de partir pour Varadero...

Arbre tordu observé sur la route entre La Havane et Varadero ➤

L’autobus climatisé s’est amené près de l’entrée du Iberostar Parque central et nous avons accueilli l’agent de bord avec un immense sourire. Nous savions que le transit entre les deux hôtels durerait deux heures trente minutes. Rapidement, nos Kindle ont pris le chemin de nos mains. J’étais incapable de me concentrer sur cette histoire de meurtre que me présentait l’écran. Trop curieuse, j’observais la vie cubaine le long du parcours, pourtant le même paysage que lors de notre arrivée. Un bout de mer, un puits de pétrole, un arbre plutôt étrange, des autos anciennes; tout me sortait du roman que je tentais de lire... 

C’est ainsi qu’on nous a déposés, avec nos bagages, au Laguna Azur, l’un des multiples complexes hôteliers qui longent cette péninsule de sable de 20 kilomètres de long. Pendant un instant, j’ai même cru que l’humidité était moindre, mais c’était une illusion. 

☚ Une plage de sable blond 

Nous savourions l’avantage d’un voyage « tout compris ». Pour nous, c’était le moment de mettre à nos poignets ces petits bracelets mauves qui précisaient notre choix de forfait. Une fois tous nos objets de valeur insérés dans le coffre-fort de notre chambre, il ne nous restait qu’à prendre nos aises... Malgré l’heure tardive de notre arrivée, une première visite nous fait voir la plage, la case pour la crème glacée, les restaurants, les piscines, etc. 

Nous pouvions maintenant savourer quelques jours de repos dont nous avions tellement besoin. Après avoir examiné toutes les sorties offertes par Air Transat, nous décidons de n’en faire aucune. J’ai 30 bouquins téléchargés dans mon kindle et j’ai deux carnets pour écrire... non ! J’ai promis ! Des notes seulement ! Ce sera la vie difficile ! Mais bon ! Il faut s’y faire. 


☚ MA piscine 

Je me vois déjà allongée sur une chaise de parterre, sous un pavillon pour protéger ma peau sensible qui ne brunit jamais, un chapeau bien campé sur la tête et mes lunettes fumées sur le nez, en train de lire... Ouais ! Il ne manque que le verre de Tropical Coconut... Hum ! C’est vrai que c’est difficile à vivre... J’arrête de temps en temps pour faire une saucette dans la piscine; pour me rafraîchir et dégourdir mes muscles endoloris par l’absence d’efforts 


Tantôt, nous ferons une petite marche sur la plage juste pour voir...


Suzie Pelletier 

vendredi 20 février 2015

Écriture - Lancement du Tome V Le retour



Le lancement pour le cinquième roman (Le Retour) de la série « Le Pays de la Terre perdue » aura lieu dans le cadre du Salon du livre de l’Outaouais (Palais des Congrès — 50 rue Maisonneuve, Gatineau). 

Quand : vendredi 27 février 2015 — 19 h

Lieu : Salle Désert A & B

Coût : Entrée libre

Je serai aussi en dédicace tous les jours au kiosque 417 de Véritas Québec. Si vous habitez la région où que vous la visitiez au cours de cette période, n’hésitez pas à venir vous procurer l’un ou l’autre des cinq tomes publiés.

Lorsque je laisse ma mémoire me rappeler le début de toute cette aventure, l’euphorie envahit mon corps entier. L’idée a germé dans ma tête un soir de printemps 2011 et j’ai commencé à écrire le roman en avril de la même année...  

Ouf ! Quatre ans plus tard, un cinquième roman sort de presses. Il représente de nombreuses heures à chauffer mon cerveau pour développer l’histoire, les jours d’angoisse à attendre que mes bouquins soient acceptés par une maison d’édition. Merci à Véritas Québec d’avoir pris le risque. Puis, il y a eu ce temps nécessaire pour éditer chacun des livres et les rendre merveilleusement beau et intéressant... Ouf !


Nadine sent son cœur se déchirer alors qu’elle entreprend sa dernière tournée, celle des adieux, après deux ans d’enracinement au Pays de la Terre perdue, devenu son royaume. Elle admire ce décor avec une profonde tendresse et une immense fierté, car survivre sans technologie dans un univers rude relève de l’exploit. Lorsque le portail de lumière lui permettra de rentrer à la maison, elle aura tout prévu afin que ses protégés, qu’elle abandonne à regret, puissent survivre. Le cœur battant, elle attend l’orage qui ouvrira le phénomène pour revenir enfin vers sa famille. Alex et les enfants, sa mère, ses frères, sa sœur, leurs amis qui ont en commun la passion du trekking vont sans doute l’attendre. Revoir Marie est devenue une nouvelle raison d’accepter d’être confrontée aux regards scrutateurs de cette société prompte à juger les gens sur leur apparence. LA sorcière saura-t-elle vaincre ces préjugés ?

Afin de vous donner l’eau à la bouche, je vous présente un extrait du tome V alors que Nadine fait ses adieux à ce monde merveilleux et envoûtant où le bonheur d’y vivre se confond avec la terreur d’y mourir.


 Assise sur une peau de renard, elle remonte les genoux vers son menton, puis elle les entoure de ses bras. Ses yeux humides brillent de larmes et elle a de la difficulté à respirer. Cet arrêt dans ce lieu paisible lui fait prendre conscience de toutes les émotions qui l’assaillent. « J’ai haï ce pays qui me retenait contre mon gré et je lui en ai voulu de m’avoir marquée si profondément; physiquement et psychologiquement. » L’exilée s’est tellement acharnée à modifier le Pays de la Terre perdue qu’il aura besoin de beaucoup de temps pour effacer, une par une, toutes les traces de l’humaine en colère. Maintenant qu’elle s’apprête à le quitter, elle réalise à quel point ce monde l’a profondément touchée. Il a absorbé ses larmes et son sang, entendu ses cris de rage tout comme ses rires puissants. Il a été généreux et menaçant. Nadine a dû apprendre à le respecter avant de pouvoir l’aimer.

Savez-vous qu’il me reste un dernier tome à publier pour que la série soit complète ? 

Ouais. Le plaisir se poursuit. Déjà écrit, il sortira en octobre prochain, lorsque le processus complet d’édition sera terminé. Le roman s’appelle « Emmanuel »... je vous en parlerai bientôt... dans quelques mois...

Merci à mes lecteurs... pour votre énergie. Mes aventures dans le monde littéraire se poursuivront encore longtemps. 


Suzie Pelletier




jeudi 19 février 2015

Écriture - 80 000 visites sur mon blogue



Merci   Merci   Merci   Merci 

Si j’avais su ! 
Quand j’ai commencé ce blogue, en août 2010, je voulais simplement que mes amis aient un endroit sur le web pour trouver mes récits de voyage. 
Puis d’autres rubriques se sont ajoutées. 
Que dire de l’aventure au Pays de la Terre perdue ! 


80 000 visites en quatre ans et demi ! 
Des gens du Canada, du Québec, de la France, de l’Allemagne, de la Russie, des États-Unis, des Pays-Bas, de l’Argentine, de l’Irlande, de la Belgique, l’Ukraine, la Suisse, le Royaume-Uni, l’Équateur et bien d’autres.


Je ne peux que répéter...

Merci   Merci   Merci   Merci 

et vous dire avec certitude, 

Ce n'est pas fini ! 

À bientôt encore ! 



Suzie Pelletier
auteure et blogueuse

Cuba 12 — Une balade sur la Prado




Imaginez ! Un parc tout en longueur, sur plusieurs kilomètres, en plein centre-ville... C’est ça la Prado. Elle traverse la ville entre les vieux quartiers et le Centre de La Havane. La Prado possède un autre nom qui a une consonance historique : La Paséo de Marti. 

Qui est José Marti ?

Un révolutionnaire, bien sûr ! Mais encore ? 

Il a vécu de 1853 à 1895, en plein cœur de la révolution contre les Espagnols. On le décrit comme un philosophe, un penseur, un journaliste et un poète. Cet homme politicien, fondateur du Parti Révolutionnaire Cubain, est aussi un héros national considéré comme un martyr de la lutte pour l’indépendance. Dès son arrivée au pouvoir, Fidel Castro déclare que les valeurs auxquelles il adhère sont celles de personnage plus grand que nature. Fidel  identifie d’ailleurs José Marti comme un communiste.  

Il n’est donc pas étonnant que l’une des avenues les plus importantes de La Havane porte son nom. 

La Prado, comme on nous la présente dans les guides touristiques, ressemble à plusieurs rues piétonnières que l’on retrouve en Espagne, comme à Pampelune, Barcelone et Marbella. Dans ma tête, le terme « Prado » fait donc image de grands espaces et de longues balades au bras de mon chum. Celle de La Havane me convient très bien. La partie centrale est pour les humains. Dallée et bordée d’arbres, elle possède de nombreux bancs où l’on peut s’asseoir et respirer l’air du large qui nous provient directement de l’Atlantique. Notez que, cette avenue immense qui coupe La Havane en deux, il faut s’attendre à ce que les effluves d’essence, de cigare et de rhum accompagnent aussi nos pas. 

De chaque côté, des rues étroites permettent aux automobiles, aux calèches et aux taxis en tous genres de circuler entre l’est et l’ouest de la cité. On traverse la Prado pour passer de la vieille ville vers le reste de La Havane. 

Toute la journée, les gens de la place autant que les touristes s’y baladent lentement, parfois avec des pas pressés, mais toujours avec une nonchalance qu’impose le climat humide et chaud. Des artistes locaux s’installent avec des toiles, des sculptures, des babioles, des tricots, des colliers, etc. On vous distribue des feuillets qui présentent un restaurant quelconque, l’un des nombreux musées de la ville ou, tout simplement, une excursion en taxi dans les quartiers de La Havane. 



Plusieurs étals vous proposent du rhum et du tabac, mais leurs propriétaires demeurent très alertes et à la moindre apparition de l’autorité, ils déguerpissent à toutes allures... 

Lors de notre séjour, nous avons emprunté la Prado tous les jours. Le soir, il était agréable de se promener, le temps de se rafraichir dans l’air un peu moins chaud ou d’examiner tout bonnement les produits artistiques. Également, adeptes de la marche, nous l’avons traversé de nombreuses fois afin de passer d’un bord à l’autre de la cité. 

Longeant la Prado, les devantures d’édifice nous laissent perplexes. Ici, un magnifique hôtel qui respire la richesse. Un peu plus loin, un musée fort élégant nous présente son design colonial. À côté, quelques immeubles transformés en logements nous attirent. Tout ça nous indique une ville qui bouge, qui reçoit les visiteurs et qui respecte son histoire. 

Par contre, il y a, inséré ici et là, des bâtiments en désuétude. Parfois, le premier étage est coloré de peinture nouvelle, le deuxième montre de la rouille... et il ne reste qu’une partie du plafond et quelques marches dans le troisième... Un escalier ? Il y avait donc un quatrième palier ! Peut-être... 

Ce constat nous aide à réaliser, une fois encore, que la vie est difficile pour les Cubains. Si certains guides tentent de nous faire accroire que l’humidité persistante est la raison principale de l’état des bâtiments, nous interprétons différemment ce que nous voyons. Parce que le même principe est appliqué partout dans le monde. Chez nous aussi. Quand il y a peu d’argent pour la famille, on investit d’abord dans la survie. S’il reste des sous, ou plutôt quelques pesos cubains dans ce cas-ci, on dépense pour les rénovations.  

Quand je ferme les yeux et que je me représente la Paséo de Marti, l’odeur pénétrante de cigare s’infiltre aussitôt dans mon nez. Une brise chaude et humide joue dans mes cheveux. Le bruit incessant des vieilles voitures se mêle aux cognements des sabots des chevaux sur le pavé et aux « honk honk » des coco taxis. « Je suis à CUBA ! » Je remarque surtout des gens sympathiques à la peau aux couleurs du sud. Certains sont habillés à la coloniale et nous incitent à prendre une photo... pour un peso convertible. 

Si les Cubains harcèlent les touristes, c’est pour survivre. Un peso convertible (pour les étrangers) vaut 25 pesos cubains... de quoi faire manger une famille pour quelques jours...



Suzie Pelletier 

mardi 17 février 2015

Cuba 11 — L’Artisanat à La Havane



Le communisme socialiste qui s’est implanté au lendemain de la Révolution a déclenché la nationalisation des industries et des commerces, des bâtiments et des infrastructures. Si tous les Cubains avaient droit à l’éducation, aux soins de santé et aux logements, aucun ne pouvait posséder son commerce. Tous travaillaient pour le gouvernement, même les artistes... quand ils n’étaient pas en prison...


Or, depuis une dizaine d’années, l’économie de Cuba se libéralise. Dans les rues de La Havane, on voit poindre des boutiques qui appartiennent à des particuliers plutôt qu’à l’état. Un Cubain peut maintenant ouvrir son échoppe sur la Prado pour vendre ses propres produits : des toiles, de la lingerie, des statuettes, de la céramique, des bijoux et, bien sûr, tout ce que l’on peut imaginer à l’effigie de Che Guevara, le héros national

Les artistes s’installent avec leur grosse radio ou leur guitare et vous attirent avec de la musique cubaine, américaine ou africaine.



Si vous cherchez à acquérir une pièce d’artisanat de base, vous pouvez faire de bonnes trouvailles. Par contre, la visite de plusieurs boutiques ou de kiosques sur la rue vous fera comprendre que l’originalité n’est pas au rendez-vous. Tous les bijoux fabriqués à la main se ressemblent. Les statuettes de bois ou en céramique sont des clones d’un même modèle, que vous l’achetiez dans la vieille Havane, dans le quartier moderne... ou à Varadero... De toute évidence, on s’attend à ce que tous les touristes aient des goûts identiques...

Ma plus grande déception fut de ne pas pouvoir discuter avec les artistes. On ne veut pas vous expliquer le procédé. On veut vous vendre, point. La nécessité de survivre met plus de poids sur le prochain peso que sur la fierté de son métier. 


Un jour, nous avons marché le kilomètre qui nous séparait de la Calle de Mercaderes et un immense hangar que les Havanais appellent la Feria San José. 


Je cherchais des objets originaux, différents. Si j’ai été fort déçue de ne pas en trouver, j’ai été encore plus étonnée d’observer le comportement des artisans. 

D’abord, on comprend vite qu’il faut déambuler dans les allées avec les bras bien allongés le long du corps pour éviter qu’on vous place des objets dans les bras.  Il faut regarder l’ensemble des marchandises offertes avec cet air des gens qui jouent souvent au poker. Rien ne doit transparaître de notre intérêt, si petit soit-il, pour une chose qui vous captive... sinon...

Sinon, c'est la débandade...


Les artistes assis en bordure de leur échoppe ne semblent même pas vous voir. Ils lisent ou ils discutent entre eux dans cet espagnol cubain difficile à saisir. Cependant, ne faites aucun faux pas qui pourrait laisser croire que vous voulez vous arrêter dans une boutique. Ne pointez pas un objet du doigt non plus. Non seulement le responsable du kiosque deviendra fort animé, mais le geste attirera également sa compétition... le ton monte rapidement et le débit des conversations s’accélère. Seule l’arrivée d’un policier alerté par l’enthousiasme un peu trop soudain vous permettra de vous éloigner de cette allée en catimini... pour ne plus y revenir...  

Gare à vous si vous êtes tentés par des produits du tabac ou de l’alcool n’importe où, croyant rencontrer un artisan fort compétent. Les Cubains sont très inventifs et fort habiles à copier les meilleurs avec des produits médiocres. 

N’essayez même pas de déterminer, sur votre propre inspection, si le liquide doré d’une bouteille est véritablement du rhum ou si ce magnifique cigare odorant que vous vous apprêtez à vous procurer est vraiment fabriqué avec des feuilles de tabac. Il vaut mieux acheter ces produits dans les magasins du gouvernement. 

Quand je voyage, je trouve toujours le moyen d’encourager les artisans locaux. Je cherche les foires, je marche dans les rues non listées dans les livres et je discute avec les gens de la place. Pour moi, c’est important. D’abord, j’aide ces petits commerces à survivre à côté des gros. Puis, je rapporte aux miens des articles spéciaux qui marquent le cœur. C’est la première fois que je reviens sans ce sentiment d’avoir rapporté une partie de l’essence du peuple dans mes bagages. 

Je devrai me contenter de mes notes et de mes photos, même si elles sont plus tristes que d’habitude... Mes souvenirs seront dans mes mots, ceux de mes billets sur mon blogue.



Suzie Pelletier 

jeudi 12 février 2015

Cuba 10 — La Havane a son Salon du Livre


Dès 1961, le gouvernement de Fidel Castro nationalise les universités et les autres écoles pour les rendre publiques. On engage des centaines d’enseignants pour apporter l’alphabétisation dans tous les coins éloignés ou difficiles d’accès. Si les révolutionnaires associent l’éducation à la liberté, on note que les classes servent aussi de terrain de propagande pour le parti communiste. Les Cubains sont plus instruits que la moyenne mondiale. Par contre, les gens vivent plutôt de l’industrie du tourisme, entre autres pour être payé en Pesos convertibles (CUC) qui valent 25 pesos cubains (CUP). 

Source : Wikipedia

À Cuba, on lit beaucoup et on encourage les écrivains. Ernest Hemingway n’a-t-il pas habité dans cette île ? À une autre époque... bien sûr.






L’importation étant minimale, on a tendance à recycler... C’est ainsi que, tous les jours, la Plaza de Armas se transforme en énorme bazar ou l’on marchande des livres usagées. On y retrouve d’ailleurs de nombreux livres très vieux.





Mais attention ! Rappelez-vous que les Cubains sont fort inventifs et qu’ils profitent de toutes les façons possibles de l’apport instantané de ces nombreux touristes qui débarquent pour quelques jours et repartent ailleurs par la suite. Pourquoi pas quelques petites arnaques au passage ? Est-ce que ce bouquin que vous vous apprêtez à acheter est vraiment un original ? Aurait-on réussi à faire une simple collection de pages hétéroclites, sans lien entre elles, pour vous berner ? 

Prenez garde au sceau qui semble garantir l’authenticité d’une œuvre rare. Est-il vrai ou imité ? Un douanier zélé, décidant de fouiller votre valise, interpréterait peut-être que vous avez volé ce livre de la bibliothèque nationale ? 

Adorant respirer l’air des librairies et des bibliothèques, j’ai trouvé le bonheur en examinant tous ces rayons disposés dehors. Bien sûr, il y avait cette odeur de tabac et de rhum qui flottaient, mais ils ne couvraient pas complètement l’effluve du vieux papier où se traçaient des lettres à l’encre...

C’était un beau moment... même si je n’ai rien acheté...


Suzie Pelletier 

mardi 10 février 2015

Cuba 9 — La Havana et la contradiction



Lors de notre séjour à La Havane, nous logions à l’hôtel Iberostar Parque Central, en bordure de la Prado. Cette rue ressemble à une immense Plaza au sol tuilé qui s’étire sur deux kilomètres entre le parc Parque Central et le bord de mer. 

À deux pas vers le nord, la vieille partie de la ville s’étendait sur plusieurs kilomètres à la ronde. 

Une forte impression persiste dans ma tête : Cuba est une sorte de contradiction. 

La sécurité est assurée par des policiers qui sont postés à tous les coins de rue de la ville. On peut marcher partout sans risquer de se faire attaquer. Par contre, si on sort un tant soit peu des rues dites touristiques, on observe une autre sorte de danger… des chantiers en tous genres, mais aussi des bâtisses qui s’écroulent. 

Les rues les plus touristiques sont maintenues en bon état par le gouvernement. Par contre, tout à côté, une sorte de paradoxe nous fait entrevoir d’autres ruelles qui nous étonnent. Pour les parcourir, on enjambe des rigoles nauséabondes et creusées par la voirie; on contourne des tas de détritus en tous genres en évitant les blessures causées par des éclats de plâtre ou de métal. De plus, il faut regarder partout pour s’assurer qu’une bâtisse quelconque ne s’effondre pas sur nous. 

  


Il n’y a pas de Commission sur la santé et la sécurité au travail qui obligerait les propriétaires à protéger ses employés ou les passants. Non. Même les touristes ont accès à tout ! Danger ou pas !

Les travaux d’infrastructures sont d’ailleurs nombreux. Est-ce un effort du gouvernement pour améliorer cette partie de la ville qui se remplit régulièrement de visiteurs étrangers ? Dans un sens, La Habana Vieja nous montre des scènes où se côtoient la pauvreté et la richesse.





Sur la photo de droite, on voit d’abord la couleur bleue d’une bâtisse de type colonial. Mais à la gauche, on note une maison à la façade creuse, sans toit, et fort délabrée.

Les logements qui appartiennent aux Cubains tombent en ruine par manque d’argent. Par contre, on dénombre plusieurs hôtels de luxe et des musées abrités dans de magnifiques maisons coloniales rénovées. 

L’un des droits fondamentaux des Cubains, établis au lendemain de la révolution. Par contre, on peut se demander comment se définit ce droit, surtout quand on voit des gens qui habitent ces logements en décrépitudes en assumant tous les risques que cela comporte. Ici, dans cette ville de contradiction, la survie s’exprime avec force à côté de la fortune et l'opulence. 

Sur le coup, je m’ennuie de ma maison chauffée et de cette neige qui recouvre tout durant une saison et demie... Je réalise à quel point la vie m'a gâtée... 

J’ai constaté que cette contradiction n’est pas unique aux vieux quartiers de la ville. Une balade dans La Havane en autobus touristiques nous a fait comprendre que le phénomène est étendu. Bien sûr, la ville moderne attire le regard. Cependant, à côté du secteur de l’université ou de l’immense place de la révolution, nous avons vu des appartements en désuétudes. Dans une section fort huppée, à une dizaine de kilomètres de La Habana Vieja, des clôtures de trois mètres cachent des bâtisses délabrées et des gens qui vivent littéralement dans la rue. 



Cet état confirme mon impression sur Cuba. Plaçant le tourisme en avant de toutes les autres raisons économiques de l’île, on cajole les visiteurs mieux qu’on ne s’occupe des Cubains. Il n’est pas rare de voir des Cubains faire la queue devant une épicerie en vue d’obtenir les choses essentielles de la vie (comme le lait pour les bébés) qu’on leur vend au compte-goutte tant qu’il en reste sur les tablettes. Dès qu’ils se présentent, les étrangers sont invités à passer devant les Cubains; oui ! Sans faire la file. Bien sûr, les transactions seront en Pesos convertibles (Équivalent à 1 $ US) au lieu des pesos cubains (5 ¢ US) que reçoivent les Cubains pour leur travail. Si on peut être choqué que l’on vende plus cher une brosse à dents aux touristes, il faut se souvenir que les Cubains n’en auront pas à cause de la pénurie, ou ils seront incapables de se la payer.

Devant l’inconvenance de ce système qui permet aux chauffeurs de taxi et aubergistes de faire plus d’argent que les médecins et les physiciens, le gouvernement a annoncé, en octobre 2013, une réunification des deux monnaies. Le processus devant prendre 18 mois, nous n’avons pas vu l’effet au moment de notre visite. 

Sans doute espère-t-on que, au bout de l’exercice, le Cubain moyen devienne mieux nanti... C’est sans compter sur la fin de l’embargo; l’arrivée massive de produits américains inondera tout simplement ce petit marché et éliminera possiblement tous les entrepreneurs ingénieux que nous retrouvons partout à Cuba.

Il faudra y retourner dans quelques années... pour constater le résultat... peut-être...


Suzie Pelletier 

jeudi 5 février 2015

Cuba 8 — La Habana Vieja — les Plazas



Plusieurs rues des vieux quartiers de La Havane sont maintenues dans un état qui plait aux visiteurs qui arrivent de partout dans le monde. Les ruelles étroites et piétonnières ainsi que les édifices coloniaux décorés nous montrent toute la richesse des lieux. D’ailleurs, ce secteur est reconnu au patrimoine mondial de l’UNESCO pour son mélange intéressant de monuments baroques et néoclassiques. 

Munis de notre livre « Escale à La Havane », nous affichions allègrement notre allure de touristes. Ce qui nous a d’ailleurs attiré des milliers d’offres; les locaux voulaient nous « aider » à trouver un taxi, des cigares, des musées, des restaurants, la chocolaterie, de la crème glacée. 

Sachant que toute cette aide serait monnayable en pesos, « No, gracia, pero no » est devenu notre phrase fétiche pour cette journée tout de même remplie de soleil et de sourires. 



Notre marche nous fait visiter les plazas, ces endroits centraux, ces places carrées dans le cœur de la ville qui permettent les rassemblements. Tout autour, des musées, des restaurants, des banques. Il y a des Cubains qui tentent d’obtenir quelques pesos en amusant la foule ou en offrant des cigares et des pièces artisanales. Je remarque, encore une fois, que les policiers ne tolèrent pas que les Cubains s’attardent trop longtemps autour des touristes. Le tout s’exécute fermement et les artistes ne lésinent pas à quitter les lieux. 

Je note aussi que, lorsqu’un groupe de Chinois dérange complètement la circulation pendant de longues minutes pour prendre « LA » photo, personne ne les repousse. En fait, les policiers observent le tout avec un sourire plutôt sarcastiquement... Cependant, les Cubains ne peuvent s’arrêter plus de quelques secondes pour conclure une vente. Deux poids, deux mesures... Dommage ! 

Songeurs et perplexes vis-à-vis à la situation, nous avons tout de même poursuivi notre randonnée du jour. 

La Plaza de la Cathedrale San Cristobal de La Habana dont la cathédrale est bien sûr, l’attrait principal. Il y a aussi le musée d’art colonial dont la bâtisse a été construite en 1720 (porcelaines, arches sculptées en bois, iconostases et lustres de cristal). Le Palacio de los Marqueses de Agua Clara qui abritent maintenant un Restaurant fort prisé, le El Patio. 



La Plaza de Armas où l’on retrouve la statue du père de l’indépendance cubaine, Carlos Manuel de Céspedes. Cette place carrée, dallée, est la plus vieille de la capitale, elle était utilisée pour les exercices militaires sous le règne des Espagnols. De nombreuses troupes d’amuseurs de foule y passent régulièrement. 


La Plaza de San Francisco se situe face au port. Dès 1628, l’endroit est un centre commercial achalandé. Les édifices coloniaux au rappel d’une Espagne faste abritent les Douanes et la Bourse du Commerce. Aujourd’hui, on s’y arrête pour écouter la musique cubaine et profiter des terrasses afin de déguster une bière locale ou une limonade. Si le cœur nous en dit, on peut siroter ce breuvage à base de rhum que les Cubains appellent un mojito... mais pas deux ! 

Il ne faut pas manquer la Plaza Vieja. Ancien marché d’esclave, on retrouve une magnifique fontaine de marbre de Carrare en son centre. Les bâtiments coloniaux sont maintenant transformés en appartements et la vieille place accueille les touristes avec de la musique cubaine et quelques restaurants.





Le trajet pour visiter ces quatre places publiques ne dure que quelques minutes; par contre, notre manière de vouloir ressentir avec tous nos sens nous a fait explorer ces rues Empedrado, la Calle de Officios et la Calle Muralla à pas lents. Mon appareil photo et mon carnet de notes se trouvaient en quasi-permanence dans mes mains avec notre guide-voyage. 

Quelle belle journée !



Suzie Pelletier 

mardi 3 février 2015

Cuba 7 — Utiliser le taxi à la Havane


L’industrie du tourisme est de loin la plus florissante à Cuba. Les touristes viennent principalement du Canada, de l’Europe de l’Ouest et de l’Amérique du Sud. Pour les déplacements dans l’île, les visiteurs peuvent certainement louer une voiture neuve ou ancienne. Par contre, pour circuler à La Havane, on recommande plutôt l’utilisation de l’un des multiples modes de taxis présents dans la capitale. 

Comment les manquer ? Dès que nous sortons de l’hôtel, nous devons affronter une douzaine de chauffeurs en tous genres qui s’adressent à nous en espagnol, en anglais, en français, en allemand et même... en russe. C’est avec un sourire éclatant que Denis et moi nous nous amusons à montrer nos chaussures de marche tout en leur disant que nous préférons nous rendre à notre destination à pied. « Quelle destination ? nous demande-t-on. » « Par là-bas ! » répondons-nous dans un geste nonchalant de la main qui englobe tous les points cardinaux. Même si, après trois jours, les chauffeurs reconnaissaient évidemment ma tête blanche et mon air taquin, la vigueur de leur appel ne baissait pas d’un cran. 

À Cuba, on trouve bien sûr des taxis jaunes et noirs faisant allure très officielle. Des BMW, parfois des Lada, souvent des Japonaises; ils sont nombreux à offrir leurs services dans les rues, mais surtout à l’aéroport. On les aperçoit moins dans la partie rétro de La Havane, mais c’est le moyen le plus sécuritaire pour se rendre à divers points dans le reste de la ville. Nous en avons aussi vu à Varadero. Bien sûr, il y a également du transport en commun, mais tous les Cubains vous expliqueront qu’il n’est pas fiable; ni sur les heures d’arrivée des autobus, sur le circuit suivi, sur le temps pour atteindre l’endroit choisi ou, sur la régularité des passages lui-même. 

Les anciennes voitures américaines. Quoi de mieux que de faire un trajet de quelques kilomètres dans une vieille Chevrolet décapotable de 1955 ? Si elles polluent énormément, elles ont un charme inégalé pour attirer le touriste nostalgique des belles années d’après-guerre ou les couleurs vivent et les bouts de chrome étaient à l’honneur. Attention, dans ces années-là, il n’y avait pas de ceinture de sécurité et le gouvernement ne l’exige pas ! Par contre, le Cubain conduira lentement, expliquant de multiples détails pour vous garder dans la voiture le plus longtemps possible... Comme c’est le cas ici, le tarif comprend deux volets : la distance et le temps. Le mieux à faire est de négocier un prix pour la course, en prenant soin de s’informer du coût régulier auprès de l’hôtel... avant de partir. 

Les vélos taxis sont des pousse-pousse montés sur des vélos ! C’est certainement écolo et très efficace quand on considère tous les détritus et les zones de construction qui pullulent dans la ville. Le prix de la course sera le même que pour une balade en grosse voiture américaine. Ce mode de transport payant vous permettra de vous déplacer de façon rapide pour de petits trajets. Il est particulièrement répandu dans la vieille ville de La Havane. Dois-je rappeler que l’absence de six mois de froid intense aide à développer adéquatement ce service ?



Les cocos taxis sont plutôt insolites : il s’agit d’un scooter à 3 roues qui ressemble à une noix de coco ! Ils sont tous jaunes, mais peuvent porter des signes distinctifs de la compagnie. Autant dire qu’ils ne passent pas inaperçus ! Pratique pour de petits trajets, folklorique à souhait, montez au moins une fois dans un coco taxi pendant votre séjour !







Les calèches sont également présentes dans la partie rustique de la cité. Ce mode semblait moins populaire que les anciennes voitures américaines. Il faut expliquer que, un peu partout dans le monde, il suffit de se rendre dans une grande ville pour avoir la possibilité d’une telle ballade. Si les autos polluent, les calèches puent... il fait chaud et c’est humide. C’est probablement une raison supplémentaire pour préférer un autre type de taxi. Le fait que, dans la campagne cubaine, la charrette et le cheval sont souvent les seuls à la disposition des Cubains s’ils voyagent autrement que sur la Nationale...

Curieusement, nous avons cherché des moments précieux pour circuler autour de ces modes de transports quand leurs propriétaires étaient absents... ou endormis. Nous voulions les examiner à souhait et, par la même occasion, les prendre en photos. Sinon, le conducteur nous engagerait dans une discussion interminable et nous finirions par payer pour une ballade ou pour les photos. À Cuba, tout se monnaie... même une conversation. 

Nous avons décidé d’être aussi ingénieux qu’eux... nous avons trouvé quelques trucs pour visiter la ville à notre goût sans payer à outrance... Une sorte d’anti-arnaque...  



Suzie Pelletier