jeudi 28 mai 2015

Lecture — Nicole La Fontaine


Chronique sur la lecture
Auteur : Nicole La Fontaine
Titres :  Mon bricoleur d'amour (roman humoristique)
              Adieu mon petit ange (Témoignage)
              Adieu mon petit-frère (Témoignage)
Maison d’édition : Véritas Québec
site web : http://nicolelafontaine.com


Mise à jour le 15 juillet 2016. 

Je viens de terminer la lecture du premier roman de Nicole. Avec son humour inconditionnel, car c’est sa façon de vivre, Nicole nous raconte de petites tranches de vie du couple Robert et Suzanne. Bien sûr, je me suis prise au jeu du rire et j’ai dévoré le livre en quelques heures. Par ce premier roman qui suit deux témoignages fort vivants, l’auteure nous démontre qu’elle peut écrire sur n’importe quoi. J’ai bien hâte de lire ce qu’elle nous inventera la prochaine fois...

Sherbrookoise de naissance, Nicole La Fontaine habite maintenant la région de l’Outaouais. Après avoir exploré les métiers d’enseignante, de communicatrice, d’horticultrice, de fleuriste et de peintre, Nicole plonge à fond dans l’écriture à la suite d’évènements difficiles de sa vie. La philosophe qui sait si bien apprécier la beauté et plusieurs formes d’art devient auteure pour toucher les gens. Son but ultime est d’aider les autres à passer au travers les écueils de la vie tout en gardant le moral et en y découvrant les éléments positifs.


J’ai rencontré Nicole pour la première fois au Salon du livre de l’Outaouais, édition 2014. J’ai été étonnée de voir son sourire éloquent, son écoute active et son attention portée sur les autres alors qu’elle nous présentait un témoignage aussi émouvant par lequel elle nous parle de la maladie puis la mort de sa petite-fille (Adieu, mon petit ange). Passionnée d’humanisme, elle est une excellente conférencière. 

Nicole porte l’habit d’une femme d’affaires bien établie dans sa région alors que son cœur la porte vers des valeurs humanistes et altruistes. Ça vaut la peine de venir discuter avec elle lors de l’une de ses conférences ou au kiosque de Véritas Québec dans un Salon du livre, quelque part au Québec ou au Nouveau-Brunswick.

 Cette auteure joviale et amoureuse de la vie planchait sur son sujet de roman depuis quelque temps, mais elle en gardait jalousement le secret, sauf qu’elle éclatait de rire chaque fois qu’on lui posait des questions. Le bouquin est maintenant disponible. Je l’ai trouvé original, fort surprenant et surtout, j’ai compris l’hilarité qui s’emparait d’elle, juste à y pensait. J’ai beaucoup apprécié le roman. Par contre, je me méfierai lorsque je verrai un outil... style un marteau ou un couteau, dans les mains du son homme, alias Robert...

Nicole a écrit trois livres : un roman humoristique et deux témoignages fort touchants. Dans tous les cas, Nicole aide les gens à mieux accepter des évènements difficiles ou permet de mieux vivre au quotidien. Les deux premiers bouquins de Nicole La Fontaine appartiennent à toutes bibliothèques qui visent à aider les gens, mais aussi pour toute personne qui veut en savoir plus sur les écueils de la vie. Quant à son dernier, je vous suggère de le laisser traîner dans votre maison. Tous y trouveront leur compte… et leur rire...

Les livres de Nicole Lafontaine

Mon bricoleur d’amour (2016) 

Dans ce premier roman, Nicole nous présente des tranches de vie du couple Robert et Suzanne. Robert, un Abitibien débrouillard et un tantinet hyperactif (mon impression), découvre le bricolage en tout genre à force de faire des travaux dans la maison et sur le terrain... disons que l’apprentissage est douloureux... catastrophique parfois.

Taquin de nature, le bricoleur joue des tours pendables, mais Suzanne sait remettre au centuple. 


De sa belle plume, avec humour et candeur, Nicole nous fait rire. Elle nous fait comprendre que l’humour nourrit le couple et agrémente chacun des moments vécus ensemble. 


De sa façon généreuse, Nicole a engagé une jeune illustratrice, Évelyne McCauley qui habite l’Outaouais et vient de terminer son baccalauréat en Création multimédia. Bravo ! 

* * * * *



 Adieu mon petit ange (2015)

Comment peut-on donner un sens à la mort d’un enfant de sept ans que le cancer arrache à sa famille. Utilisant la métaphore de la goutte d’eau, Nicole nous raconte comment elle a vécu le départ de sa petite-fille. Elle a dû apprendre à dire adieu à son petit ange, tout en apportant son support aux parents déchirés par le drame. Comment, en tant que grands-parents, peut-on vivre son propre deuil malgré le fait que son cœur de parent porte toute l’attention à ses enfants affligés ? Les paroles de l’auteure aident à mieux comprendre. 


Dans son livre, elle souligne plusieurs pistes d’entraide, dont les trois suivantes :

Fondation Monbourquette

Entraide-deuil

Leucan


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Adieu mon petit frère (2014)

Cette fois, c’est la métaphore du feu de foyer qu’utilise Nicole pour nous faire comprendre ce qu’elle a vécu depuis que son jeune frère a reçu le lourd diagnostic d’Alzheimer. Elle explique tous ces deuils successifs alors que la nature même du malade s’effrite peu à peu. Qui sommes-nous sans la mémoire de cette existence derrière nous ? Que devenons-nous quand cette mémoire s’efface petit à petit ? Comment réagir quand l’un des nôtres est atteint de cette terrible maladie ? Les pensées de l’écrivaine permettent d’identifier des solutions.


Voici deux sites internet où l’on retrouve des informations et de l’aide :

Société d’Alzheimer du Canada :

L’appui :




Bonne lecture !

Suzie Pelletier



mardi 12 mai 2015

Paris 2015 — (10) Le Salon du livre international



Le 19 mars, c’est la rentrée pour le Salon du livre de Paris. Dès notre arrivée, je note que la sécurité est plus grande que l’an dernier. En mars 2014, j’ai pu pénétrer dans le lieu sans recevoir une seule question au sujet de l’immense havresac qui alourdissait mes pas. En 2015, dans le sillon de la tuerie à l’Hebdo Charlie, même la présence de l’éditrice à la porte n’aide pas à laisser entrer deux étranges personnages qui tirent derrière eux une énorme valise. D’un geste de la main, on nous indique de nous diriger vers notre droite pour chercher une passe pour la journée.

Hum… Est-ce que je vous ai dit que le Salon du livre de Paris est au moins 5 fois plus grand que celui de Montréal ? Peut-être même dix fois plus gros. Nous partons donc avec notre petit bonheur… et la valise remplie de bouquins. Heureusement que cette mallette possède des roues... et qu’il ne pleut pas malgré le temps gris... J’ai mal partout suite à l’incident avec les pickpockets dans le métro. Nous tournons un premier coin de l’immense bâtisse. Le trottoir qui suit le mur où toutes les portes sont barrées semble bien long. Nous marchons encore. 15 minutes. Au moins. Nous contournons un deuxième coin. Un autre mur peu accueillant. Nous continuons notre balade en tentant de garder la tête froide. Nous sommes à Paris et, à Paris, c’est comme ça. Ça prend du temps et les informations ne sont jamais claires.

Vingt-cinq minutes après notre arrivée sur les lieux, nous identifions enfin la roulotte où on nous donne nos cartes d’Accès après avoir vérifié sommairement notre permis de conduire québécois. Puis, nous entrons dans l’immense bâtisse qui logera le Salon du livre de Paris pour quatre jours. C’est le fouillis total ! Nous devons contourner les empilements de boîtes parfois pleines, souvent vides… avec notre grosse valise remplie de livres. Malgré tout, l’effervescence est au rendez-vous. La joie de vivre fuse de partout malgré les efforts soutenus et la fatigue qui s’installe déjà. Ce n’est pas grave, car demain nous ferons face à nos lecteurs avec notre sourire le plus engageant.

Vingt minutes sont nécessaires pour trouver notre stand où Marie, l’éditrice de Véritas Québec nous attend avec patience. Je prends une grande inspiration. Je ferme les yeux et je laisse la paix revenir dans mon corps. Plus rien ne compte, ni les pickpockets, ni les agents de sécurité, ni les gens autour de nous qui travaillent comme des fourmis. Je suis dans la Ville Lumière. Ma collection « Le Pays de la Terre perdue » est au Salon du livre de Paris. Je suis décidée à jouir intensément de chaque instant.





Je note que notre kiosque est bien placé. Il n’est pas dans une allée centrale, mais le trafic des visiteurs passera en grande partie, juste en avant de nous.






Les fanions du Québec que Catherine Guy (Mon agora) a apportés nous identifient clairement. Notre accent aussi. La joie de vivre s’installe dans le stand et ça devient communicatif dans les équipes qui travaillent autour de nous. Pourtant, ça ne commence que demain.

Regardez ces magnifiques sourires ! Commençant à la droite vers la gauche, nous retrouvons Christian Fortin qui présente aux Français son livre « Le journal d’un passionné des Jeux olympiques », Sylvie Proulx avec son recueil « Le jeu des célébrités », Kathrine Labelle, accompagnée de son conjoint Jérémie, nous présente son conte pour enfants « Elle est où Mamou ? »




De droite à gauche, on me retrouve avec ma collection « Le Pays de la Terre perdue », Marie Brassard, l’éditrice de Véritas Québec par qui notre présence à Paris est possible et Romane, l’auteur de « Banques de démons, alerte au Vatican ».
















Samedi 21 mars 2015, vers 9 h 30. Ça commence à affluer dans les allées. Dès que les portes s’ouvrent, les Français s’amènent dans le Salon avec enthousiasme pour partager avec nous leur belle énergie.









 




Ici, voyez une photo qui représente environ le quinzième de l’ensemble du Salon. Disons que, pour nous rendre au local des auteurs, il faut marcher une dizaine de minutes d’un bon pas. Cependant, quand les allées se remplissent, il faut compter 40 minutes à déambuler lentement entre les visiteurs pour chercher un expresso allongé que l’on consomme sur place pour éviter de le boire froid.




Une présence en Salon du livre est toujours énergisante. Chaque fois, je suis contente de rencontrer des fans et d’autres qui s’apprêtent à lire pour la première fois ma collection. Par contre, comprendre que mes écrits intéressent les éditeurs français et les lecteurs parisiens me remplit d’euphorie. Une nouvelle étape s’annonce...

Quelle belle expérience ! C’est un rendez-vous pour l’an prochain.


Suzie Pelletier 


vendredi 8 mai 2015

Paris 2015 — (9) Les pickpockets



En préparation pour notre voyage, j’avais remarqué que le secteur de Montparnasse en périphérie de la région dite « parisienne », que nous allions habiter pour une semaine, était reconnu pour la grande présence de « Roms ». Ce terme utilisé par l’Union Romani internationale (URI) depuis 1971 désigne un ensemble de populations d’origine indienne. Par contre, cette dénomination à Paris représente tous ces gitans qui arrivent régulièrement de la Roumanie. En France, « Rom » devient synonyme de « vol » « arnaque » et surtout « pickpocket ».

Pour apprendre un peu plus sur ce phénomène.


Combien de fois, dans un métro quelconque de Paris, avons-nous attendu ces phrases crachées du système de communication : « Attention ! Des pickpockets ont été aperçus sur la ligne 12 » ou la ligne 13, ou la 1. Peu importe. Nous avions à peine saisi toute l’ampleur de ce problème.

Un après-midi que nous marchions sur le boulevard de Médicis, nous avons pu constater comment les Parisiens se défendent contre ce qu’il considère un fléau. Nous déambulions lentement quand nous avons entendu une femme crier vivement « Arrêtez tout de suite ! Laisser ce vieillard tranquille ! Oust ! Police ! » Nous avons aussitôt stoppé notre balade pour observer ce qui se passait, même si la scène se trouvait de l’autre côté de l’avenue. Un vieillard d’environ 80 ans se tenait penché vers un guichet automatique avec accès sur la rue, de toute évidence pour prendre de l’argent. Un groupe de trois jeunes filles l’entouraient. Venant d’entendre le cri de la dame qui s’approchait à bon pas pour secourir l’homme âgé qui semblait subir les assauts de Roms, ces dernières tentaient de s’échapper en se parlant dans leur langue gutturale. Quatre autres personnes arrivent aussitôt à la course et, travaillant de concert, forcent les voleuses à s’accroupir le long d’un mur. Éberlués, nous nous retrouvions au milieu d’une arrestation civique. Moins d’une minute plus tard, deux policiers en civil, reconnaissables par leur plaque bien en évidence, assistent les citoyens et se chargent des jeunes contrevenantes.

Si Nicolas Sarkozy n’a pas pu se débarrasser d’eux complètement, même en les renvoyant cavalièrement chez eux en Roumanie, les Parisiens ont choisi de réagir aussitôt qu’une situation se présente. C’était beau à voir.

Restés songeurs à la suite de l’incident, nous prenions beaucoup de précautions lors de nos déplacements pour protéger nos papiers les plus précieux. Pourtant, le 18 mars, nous aurions pu être les victimes d’un tel vol. Voyageant dans le métro avec une valise remplie de livres, nous peinions à embarquer et débarquer des wagons. Bien que je l’avais insérée à l’intérieur de mon imperméable ample, mon sac à main ballotait au gré de mes mouvements. Trop occupés par notre gros bagage, nous avions perdu de vue ce qui nous entourait. Nous devenions des proies faciles.

Soulagée d’avoir enfin placé la valise dans la dernière rame de métro qu’il nous fallait emprunter, je me tenais debout, me retenant d’une main au précieux bagage et de l’autre à la barre de soutien juste à côté de la porte. D’un coup d’œil, je note mon imperméable bien zippé, ma sacoche collée sur ma hanche sans danger à l’intérieur. Du moins, je pensais…

Quand le train est parti très doucement, quelqu’un m’a passé le bras sous le nez pour accrocher une main au-dessus de la mienne, créant aussitôt un réflexe de défense qui m’a fait reculer d’un pas. Rien dans l’ambiance n’expliquait qu’une jeune fille solide perde ainsi pied. J’ai automatiquement compris qu’il s’agissait d’une manœuvre d’arnaque. Au cours de ces quelques secondes, elle avait ouvert mon manteau ainsi que ma sacoche et elle m’avait « emprunté » mon portefeuille. J’ai vu rouge. Agrippant la voleuse à la gorge et saisissant son fourre-tout de l’autre main, je lui ai hurlé de me remettre mon bien. Elle s’est figée, me fixant avec d’énormes yeux. Mon accent ? Quelques sacres qui s’échappaient violemment de ma bouche en colère ? Ma réaction inattendue pour une femme de mon âge ? Je ne sais pas, mais j’ai poursuivi mon geste, frappant vivement la jeune fille sur le poteau central du wagon pour lui faire comprendre qu’elle ne pouvait s’en sortir autrement qu’en me rendant mes affaires. « Donne-moi mon portefeuille tout de suite ! Immédiatement ! Envoyeille ! » Une conversation en roumain se déroulait rapidement autour de nous. Deux autres femmes accompagnaient ma voleuse; l’une était assise à ma gauche, l’autre à ma droite.

Je ressentais vivement la furie qui s’échappait par mes oreilles. Mon visage s’empourprait. Puis, j’ai vu les gens dans le métro bouger. Plusieurs gars se sont installés dans les allées du wagon pour éviter toute fuite et deux Parisiennes se sont placées derrière moi pour bloquer la porte. J’ai senti les traits de ma face devenir machiavéliques. Je savais que mes yeux crachaient le feu. « Mon portefeuille ! Tout de suite ! » répétais-je du ton convaincu de celle qui comprend avoir gagné la partie. Un objet glisse sur mon bras et je vois mon outil précieux tomber par terre. Aussitôt, plusieurs personnes me suggèrent de vérifier si j’ai toutes mes affaires avant qu’on libère les chercheuses de trouble.

Quand la rame arrive à la station suivante et que les voleuses quittent les lieux en s’intégrant à la foule, je remarque que la scène au complet n’a duré que 3 minutes, peut-être 4. J’avais mal partout, comme si je venais de livrer un combat de boxe qui se serait poursuivi sur plus de deux heures.

On répète souvent, et on se fait dire régulièrement de protéger nos passeports, nos papiers, nos cartes et notre argent quand on voyage. Pourtant, il semble que les pickpockets développent rapidement des méthodes judicieuses afin de procéder à leurs duperies. Ce jour-là j’étais satisfaite d’avoir reçu le support des Parisiens. Par contre, l’arnaque habile nous appartenait en partie. Tenant compte du gros bagage, nous aurions dû choisir un taxi pour nous rendre au Salon du livre en toute sécurité. 

De plus, je ne trouve aucun contentement face à ma façon de récupérer mon bien, malgré sa réussite fort improbable d’ailleurs. Si l’une des jeunes filles avait eu un couteau et s’en était servi, je ne serais peut-être pas là pour vous raconter cette aventure. Non, il vaut mieux prendre des précautions. Cette fois, le taxi aurait été un moyen de transport plus approprié.

On doit toujours se souvenir que, lorsque nous voyageons, nous nous retrouvons en territoire inconnu, même si nous avons visité l’endroit à plusieurs reprises. Nous demeurons des étrangers et il faut rester à l’affut des situations qui pourraient être dangereuses. Voici un site web qui nous aide à bien préparer une expédition et devenir plus alertes. Cette réflexion nous fait éviter de se placer à risque.


Bon voyage ! Rester sécuritaire ! Prenez vos précautions !



Suzie Pelletier