jeudi 8 octobre 2015

Écriture - Les journaux et les livres


J’ai aussi traité de ce sujet sur le blogue du Huffington Post Québec. Pour voir l’article, veuillez utiliser le lien suivant : 


Quand on devient écrivain et qu’on ne jouit pas déjà d’une notoriété publique, il est très difficile de se faire connaître. Au fil des ans, je me suis intéressée à ce phénomène. Je suis lectrice depuis de nombreuses années et je fouille l’internet régulièrement pour trouver de nouveaux romans qui ne sont pas sur les rayons de nos librairies. Un jour, je me suis abonnée à la revue littéraire LETTRES QUÉBÉCOISES. Je les remercie d’ailleurs pour leur travail incessant afin de faire connaître nos écrivains québécois. J’aime beaucoup ce périodique spécialisé qui commente à chaque édition une quinzaine de livres de styles différents et de catégories variées. Chaque fois, je reste perplexe. Je me définis depuis longtemps comme un rat de bibliothèque et une visiteuse régulière de librairies. Comment ça se fait que j’aie rarement entendu parler des livres dont la revue nous parle ? D’où sortent-ils ? 

Intuitivement, je réalise qu’on discute peu de romans, d’essais ou de BD dans la presse parlée et écrite. Il existe bien quelques émissions à la télé et à la radio qui sont consacrées aux livres, mais elles ne sont pas assez nombreuses pour couvrir l’ensemble de la littérature québécoise, surtout si on tient aussi à promouvoir ce qui nous est proposé d’ailleurs. 

J’ai donc décidé de faire un petit exercice statistique. Abonnée à La Presse+ depuis longtemps, je la lis tous les matins, avec mon premier café de la journée. J’ai noté les passages sur les livres et j’ai comparé avec le contenu qui touche les arts en général et les sports. Les chiffres concernant l’actualité me servent plutôt de toile de fond. Voici les données que j’ai ramassées entre le 1er et le 30 septembre 2015, en plein au cœur de la rentrée littéraire. 

Étonnant ! Moins de 1,2 % des interventions dans ce journal au cours du mois de septembre 2015 concernait les livres. Durant la période, La Presse+ a produit cinq spéciaux sur le cinéma (86 pages pour 3 %) en plus de ce qui se retrouve tous les jours sur le sujet dans les sections Actualité, Débats et Arts. Même si le hockey n’est pas encore commencé, les sports occupent 12 % de l’espace journalistique, cinq fois plus de place que la littérature. 

Mais, pourquoi ne parle-t-on pas de livres ? 

Considérant que la littérature n’intéresse personne, les journaux contribuent à garder les gens dans l’ignorance de tous les magnifiques romans, BDS et essais qui ont été écrits par des Québécois passionnés. Pourtant, l’idée que les Québécois ne lisent pas est surfaite. Si on en faisait la promotion autant que de notre cinéma peut-être que l’engouement exploserait, au grand bénéfice de tous les artisans de la chaîne du livre. 

Sous un prétexte monté de toute pièce, c’est-à-dire que la lecture n’intéresse personne, on applique une théorie pessimiste et négative qui devient loi par elle-même :

Moins on parle des livres, moins les gens s’y intéressent; moins les gens s’y intéressent, moins on en parle. On ne va nulle part avec une telle philosophie. 


J’invite nos propriétaires de journaux à s’inspirer plutôt du slogan des saucisses Hygrade. La compagnie n’a-t-elle pas vendu des milliards de saucisses, raflant au passage des milliards de dollars ? 

Allez ! On chante ensemble ! Plus on parle des livres, plus les gens lisent, plus on vend; plus ils lisent, plus on parle de livres, plus on vend ! 

Essayez ! Je suis certaine que ça marchera ! À force de répéter ce slogan sur toutes les plateformes écrites et visuelles, il deviendra loi ! 



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