lundi 29 août 2016

Voyage 2016 - Fort Ingall - Témiscouata


Témiscouata-sur-le-lac - 27 août 2016. 

Je suis toujours impressionnée quand j’arrive dans la région du Témiscouata et que j’aperçois le magnifique lac et les montagnes qui l’entourent. Au début du 19e siècle, au Canada, l’immense bassin d’eau et de ses rivières, dont l’Aroostook, servait de route de communication terrestre entre Québec, Frédéricton et Halifax. Plus de 1000 km qu’on parcourait par bout à cheval sur des sentiers forestiers boueux, autrement en canot et par portage et, bien sûr, à pied.

Le fort Ingall a été construit autour de 1838 par les Britanniques pour protéger le lac Témiscouata, la voie navigable du grand Madawaska ainsi que le Sentier du Portage. On craignait une invasion par les Américains, particulièrement les bûcherons et hommes d’affaires du Maine, qui convoitaient les immenses forêts. Le conflit provient d’une confusion dans le traité de Paris de 1783. S’il mettait un terme à la guerre d’indépendance des États-Unis, ce document définissait mal la limite territoriale entre le Maine et le Nouveau-Brunswick, dans la région de la rivière Aroostook. En absence de clarté sur l’emplacement de la frontière, nos voisins tentaient même d’obtenir un accès au Sain-Laurent, ce qui aurait coupé la grande région du bas du fleuve en deux. 

Pour sécuriser les environs, les Britanniques construisirent quatre fortifications à Cabano, Dégelis, Edmundston, et Grand-Sault. Le fort Ingall se trouvait à Cabano. À lui seul, il protège la voie navigable sur le lac Témiscouata, les territoires forestiers exploités par des Canadiens et le Sentier du Portage. Le complexe porte le nom de son constructeur, le lieutenant Frederick Lenox Ingall. Durant la guerre d’Aroostook, le fort est occupé par le 24e régiment d’infanterie.

Nos livres d’histoire parlent peu de cette guerre menée par les politiciens plutôt que les armées, qui aurait pu changer complètement le visage physique et politique du Québec et du Nouveau-Brunswick. Le conflit s’est terminé sans bain de sang par le traité de Webster-Ashburton en 1842, qui précisait le nouvel emplacement négocié par les parties. Par la suite le fort fut abandonné et les gens de la place ont fini par le démolir, petit à petit, pour reprendre le matériel et l’utiliser dans les constructions au village de Cabano. Puis, depuis 1967, on y fait des fouilles archéologiques. Au fil du temps, on a reconstitué presque totalement le fort (10 bâtisses sur les 13 d’origine).

Voici quelques photos de notre visite. Il faut dire que la saison des exhibitions d’époque et de l’accueil en habit du 19e siècle est terminée. Les animateurs et guides sont généralement des étudiants qui retournent au CÉGEP ou l’université. Nous étions les seuls visiteurs pour un bon moment. Par contre, nous avons eu une belle démonstration de tir de la recrue William Price, un jeune homme qui, de toute évidence, ne retournera au secondaire que dans quelques jours.  



Dortoir sud.  

Agréable vous direz...





Dortoir Nord.  




 Le Bloc House 

servait aussi de prison



Deux photos de la démonstration d’arme par la recrue William Price




 Je vous laisse avec une photo du lac Témiscouata et de son environnement moderne 




 Et voilà pour notre petite escapade, juste avant de quitter le Québec 

Stay tuned... le voyage se poursuit. 

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