Normalement, lorsque nous voyageons, il y a une longue phase de
préparation : la lecture de nombreux livres, les recherches sur internet,
de belles discussions et la rédaction d’un document cohérent facile à suivre…
et à changer. Pas cette fois. Ça me fait curieux. Entre le jour où nous avons
acheté les billets dans le bureau de Mary-Ann et celui du départ, je n’ai pas
ressenti l’effervescence habituelle.
Le kick du voyage m’a frappé le 5 juin à 5 h du matin. Je n’ai pas une
valise à remplir, moi ? Heureusement, l’avion ne devait décoller qu’à 20 h 45.
Ça me donnait beaucoup de temps pour accomplir quelques tâches : terminer le
ménage, arroser les plantes, faire un lavage de dernière minute, vérifier un
texte, payer une facture, passer à la pharmacie, confirmer deux ou trois
rendez-vous à notre retour, écrire un bout de nouvelle, réserver le taxi,
obtenir nos cartes d’embarquement par internet et quelques autres tâches dont
je ne me souviens plus. Ah oui ! Préparer ma valise, sortir mon passeport et
les billets d’avion. Bref, j’étais prête à temps.
Nous étions à la barrière à 19 h, soit 45 minutes avant le début prévu
pour l’embarquement. Assise dans la salle d’attente de la porte 68, je
regardais l’avion d’Air Transat qui allait nous transporter jusqu’à Prague au
cours de la nuit. L’émotion m’envahie. Je reste toujours fascinée par l’idée
d’embarquer dans un engin volant, qui m’apparaît d’ailleurs plutôt fragile,
pour me retrouver en quelques heures à des milliers de kilomètres. L’ingénieux
humain a créé cette façon peu naturelle de voyager rapidement et j’adore cette
manière de découvrir le monde. À quand la téléportation presque instantanée comme
dans Star Trek ? Vous riez ? Nous avons bien des cellulaires qui ressemblent
étrangement au « communicator » du Capitaine Kirk et la phrase célèbre répétée
dans presque tous les épisodes « beam me up Scotty ! ». Alors, pourquoi
pas un téléporteur ?
À l’heure de l’embarquement, il y a cohue devant les portes… Pourquoi
sont-ils aussi pressés de s’installer dans une cabine pressurisée et
inconfortable ? Ça va durer juste plus longtemps. Nous patientons. Rien ne
presse. Nos sièges sont confirmés. Nous arriverons tous ensemble. Je me sens zen.
À 21 h 15, l’avion quitte le sol pour traverser d’abord d’épais
nuages gris puis la nuit presque noire nous accueille.
Je ne réveille vers 1 h (Montréal) ou 7 h (Prague). Je remonte le
panneau qui cache le hublot. Une mince ligne pâle apparaît déjà loin en avant de
l’avion. Je vois que nous survolons une couche épaisse de nuages. Ils sont
presque noirs. J’ai sommeil, mais je résiste. Le spectacle du lever de soleil à
35 000 pieds est toujours une expérience unique. Je ne veux rien manquer. Quelques
minutes plus tard, le ciel orangé devient turquoise puis il se remplit d’un
bleu limpide. L’astre du jour glisse une couche de rose sur les nuages qu’il
transforme aussitôt en moutons blancs comme neige.
Je suis rassasiée. Je dors paisiblement jusqu’à 3 h (Montréal) ou 9 h
(Prague) lorsque le capitaine décide de réveiller tout le monde pour le
déjeuner. Quel casse-pied ! Je rêvais de ma prochaine nouvelle, un meurtre dans
un avion.
L’avion atterrit à Prague vers 11 h. Le vol m’a transporté dans ma
zone voyage. Je suis prête pour nos escapades dans la ville. Prague nous
attend. Soudain, j’ai hâte de commencer. Pourquoi est-ce qu’ils prennent tout
ce temps pour vider l’avion ? Qui a eu l’idée de réserver des sièges à l’arrière ?
Faites
le voyage avec moi, suivez mon blogue.
Suzie Pelletier
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