mardi 26 novembre 2013

Écriture - une fable


Ma première fable...

Comme beaucoup de passionnés d’écriture, j’ai cherché des moyens pour continuer d’apprendre et d’ouvrir mes horizons. Dans mon cas, ce fut le retour à l’université. L'an dernier, j’ai donc débuté un certificat en composition et rédaction française à l’Université du Québec à Montréal. Au cours de la première année, ce fut un retour à la base... vous savez... la grammaire, l’analyse, le vocabulaire de la littérature, etc., ainsi que la possibilité d'écrire plusieurs récits en tout genre. Cette session-ci, le cours me permet de m’éclater dans des genres d’écriture que j’ai peu explorés dans le passé. 

Ainsi donc, pour répondre à la demande de beaucoup de mes amis, vous trouverez ci-après, une fable qui a reçu d’excellents commentaires de mes collègues étudiants. (exercice formatif non noté par le professeur). Noter que les règles établies n'obligeaient pas les rimes… J'ai adoré l'exercice.

Bonne Lecture ! 

Plume/ Suzie Pelletier 


* * * * *

Cinq petits canards et la diversité 

Cinq petits canards jouaient au ballon
Un jeu qui se joue mieux à six
Ti-bout, le boiteux soupirait de ne pouvoir jouer avec eux
Le canard curieux lui demande
« Pourquoi ne joues-tu pas avec nous ? »
« Je n’arrive pas à courir assez vite à cause de ma jambe trop courte »
Répondit le canard boiteux
Le canard sage cherche une solution
« Eurêka ! »
« Il faut mettre une semelle dans ta botte pour l’allonger »
Ti-bout se dit qu’il vaut mieux ne pas se faire d’idée
Pour ne pas être déçu
Une large pièce de feutre il place sous sa patte
Chaussure au pied, il fait quelques pas
Pour tester sa capacité à courir
La joie imprimée sur le visage, Ti-bout s’exclame
« Merveilleux ! »
Six petits canards jouaient au ballon
La richesse d’un groupe n’a d’égal que la diversité de ses membres
Le retrait des barrières de l’inégalité est le secret de l’inclusion
Pour permettre à tous de participer selon leur capacité

Six petits canards jouaient au ballon


Suzie Pelletier

mardi 19 novembre 2013

Lecture - Benoit Dubé - Le conte à Rebourg

                                        * * * * * Autres publications sur mes lectures * * * * *

Chronique de la lecture
Auteur : Benoit Dubé
Livre : Le conte à Rebourg

Merci d'encourager le livre indépendant (AQEI


Un conte en trois langues (français, anglais et espagnol). Quelle bonne idée ! 


Le livre nous présente un village, Rebourg, où la paix règne depuis toujours. Puis, un jour, deux étrangers arrivent... en même temps qu’une série de catastrophes. Pourrait-on être surpris que les villageois interprètent que les nouveaux venus soient responsables de toutes ces calamités que le royaume n’a pas connues depuis des siècles ? Vous direz que c’était à prévoir ? Bien sûr. C’est un conte ! 





Puis, le roi s’en mêle alors que la pagaille s’installe, faisant sortir le mauvais côté des habitants du village. Comment peut-on faire pour retrouver ce bel équilibre que tous les habitants du monde recherchent ? Devra-t-il expulser les étrangers ? 

Bien que le conte ait été écrit pour les enfants d’abord, Benoit présente une leçon de vie que tout adulte devrait revoir. Est-ce que la recherche d’harmonie devrait nous faire oublier que nous sommes des êtres de contradictions ? Est-ce que d’accepter nos côtés un peu plus... adverses... nous empêche de trouver l’harmonie tant souhaitée ? 

Dans l’adversité, il faut puiser au fond de nous, tant dans nos belles valeurs qu’en accueillant notre côté un peu plus sombre pour trouver l’équilibre qui nous permet de mieux évoluer dans la vie. 

Le conte à Rebourg, dont les numéros pages marquent à la fois un mode ascendant qu’un compte à rebours, est un incontournable pour les tout petits. D’abord lu par un parent, le jeune lecteur pourra y trouver son premier texte. 

Originaire de Saint-Jean-Port-Joli, on dit de Benoit :  « Avec la sensibilité d’un poète, Benoît Dubé nous ouvre les pages d’un conte philosophique qui nous ramène à l’essentiel : la quête du bonheur pour soi-même et aussi dans la société où l’on vit. Désireux de rassembler les lecteurs de tous âges et dans plusieurs langues, l’auteur touche et émeut. Les illustrations sont de Jean Archambault. » 
( Leplacoteux.com )






Benoit est aussi un excellent conteur. On peut le trouver dans les Salons du livre, habillé en Comte de Rebourg avec sa cape et son grand chapeau à plume, nous racontant son conte à saveur médiévale. 

Bonne lecture ! 

Plume /Suzie Pelletier 

mardi 12 novembre 2013

Lecture - Suzie Pelletier


Chronique sur la lecture
Auteure : Suzie Pelletier
genres : romans, nouvelles, novellas, blogues 
autres : conférencières et éditrice-auteure


Hum! Bizarre, direz-vous, de faire une publication sur ses propres œuvres. 

Pas autant que ça, quand vous considérez qu’une nouvelle écrivaine a besoin de toute la publicité disponible pour faire connaître son œuvre. Pourquoi ne pas profiter de mon blogue pour me faire un peu de publicité? Pour informer les milliers de personnes qui consultent mes chroniques sur la lecture chaque année. Je trouve ça important de leur parler aussi de mes livres. 



On peut se procurer mes livres sur ma boutique en ligne.
Qui suis-je? 

Je me définis comme une éternelle étudiante. Née à Sherbrooke, je porte en moi plusieurs passions qui deviendront, à tour de rôle, les maillons de mes accomplissements. Un BAC en sciences m’a guidé vers la biologie, un MBA vers la gestion des ressources humaines, dans la Fonction publique fédérale. Durant toutes ces années, mes passions d’artiste s’expriment à travers le dessin et l’écriture, durant mes heures de loisir.

Je suis également une blogueuse et une conférencière passionnée.

Résidente de Kirkland depuis plus de 25 ans, j’ai aussi vécu à East-Angus, Sherbrooke, Sainte-Foy (Québec), Orsainville (Charlesbourg), L’Ancienne-Lorette, Gatineau et Ottawa. 

 J’aime observer l’humanité qui m’entoure et les comportements de l’un ou de l’autre me porte à la réflexion. Je cherche à comprendre ce qui motive les réactions des gens et cela se traduit généralement dans un texte qui deviendra une nouvelle, une novella ou un bout de roman. Les lecteurs qui me suivent aiment l’humanisme avec lequel j’invente mes personnages et les intrigues.

Collection Le Pays de la Terre perdue

L’histoire de la série


À la fin de l’hiver 2011, j’ai appris qu’on devait retirer de ma jambe gauche une tumeur précancéreuse. Prise à temps, l’opération suivie d’une période de réadaptation a fait disparaître le problème. Je marche à nouveau comme avant. La science et la technologie ont sauvé ma vie. Sans la découverte précoce, le taux de mortalité étant élevé, ma vie se serait probablement éteinte à moyen terme.  

C’est ainsi que je me suis demandé ce qui se passerait si je perdais cette technologie. Qu’arriverait-il si je devais vivre sans civilisation? Cette idée saugrenue a fait son chemin dans les plis de mon cerveau au point de devenir une histoire en six tomes. La série raconte les aventures de Nadine qui se retrouve un matin hors de son milieu citadin ultra technique; elle se réveille sur une montagne qu’elle croit être le mont Logan en Gaspésie. Elle a pour tout attirail, son sac de montagne, sa tente, quelques outils, des vêtements de rechange et cinq jours de nourriture. Téméraire et outrée par la situation, elle plonge dans l’aventure tête baissée. Au fil de ses aventures, elle reprendra contact avec cette nature envoûtante qui ressemble à s’y méprendre au Québec, mais... sans civilisation. 

Voici un résumé de chacun des six tomes : 

Tome 1 - Le réveil (2013)

Nadine cherche à retourner chez elle à tout prix. L’expérience la garde constamment au bord de ce gouffre psychologique qui menace toutes les personnes perdues en nature. Très vite le lecteur comprendra que sa quête est plutôt celle de la survie. 

Tome 2 - L’Hiver (2013)

L’hiver un peu trop vite. Nadine s’installe, apprend à chasser, améliore sa sécurité, garantit son feu. Elle construit son univers qui la maintiendra en vie. Si son cœur se remplit de fierté, elle subit un déchirement constant de l’éloignement des siens. Survivra-t-elle à la solitude et au froid?

Tome 3 - La Mer (2014)

C’est le printemps. Une femme transformée surgit de la grotte de l’exilée. Par-delà la mer, Nadine entrevoit une terre lointaine. L’idée de traverser cet océan l’amène à construire son premier radeau, celui qui lui fera découvrir la liberté. L’attendent des dangers et des désespoirs qui, comme une lame de fond, la confronteront à sa témérité. Lou réussira-t-il à la secourir?

Tome 4 - Les Visiteurs (2014)

Le second hiver de Nadine au Pays de la Terre perdue se termine après les quelque 600 jours de cette difficile quête de survie qui l’ont complètement transformée. L’exploration de son royaume devient sa seule raison de vivre, ayant renoncé à l’espoir de retrouver sa famille. Nadine la guerrière aura à affronter une épreuve bouleversante. L’arrivée inopinée de quatre personnages plutôt singuliers lui donnera matière à réflexion. Les visiteurs savent-ils où se trouve la clé de son grand retour? 

Tome 5 – Le Retour (2015) remporté le prix du Passeur (FQLL) 💥 

Nadine entreprend sa dernière tournée, celle des adieux, après deux ans d’enracinement au Pays de la Terre perdue, devenu son royaume. Lorsque le portail de lumière lui permettra de rentrer à la maison, elle aura tout prévu afin que ses protégés, qu’elle abandonne à regret, puissent survivre. Elle attend impatiemment de revenir vers sa famille. Sera-t-elle confrontée aux regards scrutateurs de cette société prompte à juger les gens sur leur apparence? La sorcière saura-t-elle vaincre ces préjugés?

Tome 6 – Emmanuel (2015)

Nadine est enfin revenue de son exil au Pays de la Terre perdue. Malgré son bonheur renouvelé, un bout de son âme reste accroché à cet autre univers. Emmanuel a aussi vécu l’exil au Pays de la Terre perdue. Ensemble, ils comprennent qu’on ne revient pas indemne de ce pays terrible et spectaculaire. Comment faire maintenant pour amorcer le véritable retour, celui qui les mènera à la sérénité?

Les nouvelles du Pays de la Terre perdue (2016)
Le petit dernier...

Vous avez lu la collection et vous vous ennuyez des personnages? Vous n’avez pas lu la collection, mais le sujet vous intrigue? 

Voici 26 nouvelles brèves qui sont autant de confidences entre Nadine et les personnages marquants de cette collection, dont Marie qui incarne une amie comme nous aimerions tous en connaître une... 



On peut trouver toute l’information sur l’auteure et sur la collection «Le Pays de la Terre perdue» sur mon site d’artiste.

Nouveau Défi à relever : Les Éditions du Défi

Un cycle de cinq ans de mon aventure se termine et je veux pousser plus loin le coaching reçu et les apprentissages acquis. Au cours des derniers mois, j’avais l’impression qu’il me fallait faire un pas de plus. J’ai consulté des gens, analysé de nombreuses approches, fait des recherches et procédé à des essais. Bref, j’en suis venue à la conclusion que j’avais acquis toutes les compétences dont j’avais besoin pour partir ma propre maison d’édition. Qui plus est, j’avais le goût de plonger dans une nouvelle aventure dans l’univers du livre. 

J’ai commencé par créer ma boutique en ligne. Déçue du travail des libraires pour faire connaître les auteurs québécois, j’ai cherché d’abord à créer une meilleure approche pour que les lecteurs puissent se procurer mes livres plus facilement. Je pourrai aussi faire des promotions aux moments opportuns plutôt que limiter mes interventions à mes présences en Salon du livre.

En 2017, je complèterai l’édition de trois novellas (texte qui se situe entre la nouvelle et le roman) de 25 000 mots. Trois femmes, trois intrigues légères, trois vengeances. Ces projets me procurent l’occasion de travailler autrement : nouveau contexte contemporain, nouvelle image, nouveaux personnages, nouveaux produits. C’est ainsi que j’ai décidé de lancer ma propre maison, Les Éditions du Défi. Les trois premiers livres seront des novellas (entre la nouvelle et le roman) : 

   
 La Vengeance d’Amélie (février 2017)
     
La vie d'Amélie est pavée d'amour et de bonheur. Du moins, c'est ce qu'elle croyait. Jusqu'à ce que le masque tombe. La séparation brutale la fouette dans sa fierté et son orgueil. Julien, son ex, est un riche escroc. Aucun moyen légal ne lui apportera justice. Elle veut lui faire payer cinq années de mensonges par une vengeance qui va le confondre. 

Est-ce que le vieil adage « la fin justifie les moyens » deviendra un modus operandi pour Amélie ? À la recherche de justice, saura-t-elle s'arrêter à temps ? Basculera-t-elle à son tour dans l'excès ?


À venir ...

La fuite d’Emma (juin 2017)
Le destin de Nancy (octobre 2017)

Pour en savoir plus, visiter le site web de la maison d’édition : 

Les prochaines années me permettront de bien mettre sur pied le processus d’édition qui convient et de rentabiliser cette nouvelle entreprise. Et poursuivre mon apprentissage, bien sûr… 

Lauréate du Défi «un bouquet de roses »
Éditions Les messagers des étoiles


Ce livre paru en 2013 n’est malheureusement plus disponible.

J’ai participé à ce défi littéraire en 2012. Je fais partie des 43 lauréats (80 textes) qui ont vu l’un ou plusieurs textes publiés dans le cadre de ce collectif.

L’ouvrage comprend de courts textes (récits, nouvelles, poésie, etc.) sur le thème de la rose… sans se limiter à la couleur ou la fleur…

Totalement à but non lucratif, les profits seront remis aux Fondations Rêvez la vie et Au Diapason, deux organismes qui travaille auprès des gens touchés de près ou de loin avec le cancer. 

La suite? 

Mon petit doigt me dit que je n’ai pas fini d’écrire. Je sais qu’un de mes textes sera publié en 2017 dans un recueil suite à un appel de textes en plus des trois novellas mentionnées plus haut. Il y toujours ce recueil de nouvelles réunissant toutes les histoires farfelues écrites alors que j’étais en voyage, ainsi qu’un roman que j’ai commencé à écrire il y a quelque temps.

Mettez vos bas de laine et assoyez-vous devant le foyer avec un chocolat chaud. Prenez un bon livre, préférablement l’un des miens, et savourez l’aventure qu’il vous apporte.

Bonne lecture! 

Suzie Pelletier




vendredi 8 novembre 2013

De la vraie littérature

En participant aux Salons du livre, on discute avec toutes sortes de personnes. Généralement, ces rencontres sont fort enrichissantes, que l’on aime ou pas mes livres ou mon genre d’écriture. Le processus de croissance, en tant qu’auteure, prend toutes sortes de formes et la séance de dédicaces en est une que j’aime beaucoup.
Parfois, une rencontre devient quelque peu… curieuse… C’est ce qui m’est arrivé à Sherbrooke en octobre 2013. J’étais assise, chez Benjamin, avec une pile du recueil « Un bouquet de roses » devant moi. Un large sourire exprimait toute ma fierté de présenter ce magnifique bouquin au public. 
Puis, une personne s’approchant de ma table m’a fait perdre mon sourire. Son allure hautaine m’a fait grincer des dents avant même qu’une conversation débute; puis, ses propos m’ont… oui, je dois le dire… bouleversée. La dame voulait faire une plainte aux organisateurs. Elle trouvait qu’il n’y avait pas assez de « grande littérature » dans les présentoirs. (Imaginez les lèvres pincées et le nez un peu en l’air). Quand je lui ai demandé de préciser ce qu’elle cherchait, elle m’a répondu qu’il y avait trop de livres pour enfants dans les kiosques. Pour exprimer ce qu’elle recherchait, elle m’a nommé des auteurs américains (genre Stephen King et Danielle Steele… mais je n’ai pas tout retenu). Elle aurait aimé rencontrer Alice Munro, celle qui vient de gagner le prix Nobel de la littérature de 2013. (Moi aussi par ailleurs…). J'ai donc affirmé qu'il n'y avait pas beaucoup de livre en langue anglaise et je m'apprêtais à lui parler de Louise Penny, une de nos auteurs de l'Estrie… Elle s'est fâchée ! Madame ne lit pas l'anglais ! Elle lit des traductions ! J'ai préféré me taire…
Je dois avouer que je ne savais pas quoi lui répondre… mes idées étaient diamétralement opposées aux siennes. Les Salons ne visent-ils pas à promouvoir le livre québécois  et régional ? Puis, j’adore voir tous ces petits bouts choux assis par terre avec un livre dans les mains… 
Alors, je lui ai parlé du livre que j’avais dans les mains, « Un bouquet de roses », un beau collectif d’auteurs québécois connus et bientôt connus. Une belle cause caritative. La main dans les airs pour m’arrêter de parler, le nez retroussé et les yeux en l’air, elle m’a répliqué sèchement : « C’est de la vraie littérature que je cherche, des gens connus… »
Je me suis contentée de la diriger vers un bénévole qui l’aidera à trouver un administrateur du Salon. Peut-être que celui-là sera mieux outillé que moi pour répondre à sa plainte.
Au Québec, on fait de la VRAIE littérature… de la BELLE littérature… et nous avons de nombreux auteurs CONNUS à l'internationale…
Heureusement, les autres visiteurs des Salons du livres sont beaucoup plus charmants, souriants et intéressés à une très grande variété de lecture… 

Merci de nous visiter et de discuter avec nous 
Suzie Pelletier


mardi 5 novembre 2013

Le monde moderne de l'édition

* * * * *  Autres textes sur l'écriture * * * * *

Si, en cherchant une nouvelle voiture, un vendeur vous disait : « J’ai deux choix pour vous; ici, j’ai les véhicules automatiques et là-bas, il y a les autos manuelles... » S’imprimerait alors sur votre visage un air étonné. Vous resteriez sans voix. Bien sûr. Parce que, pour les autos, tout le monde sait que l’achat dépend d’un millier de critères différents parmi lesquels ont choisi quelques-uns. Automatique ou manuelle ? Mais qui définit une bonne voiture de ce critère ? 

Puis, que faites-vous de l’hybride ? Des modèles électriques ? Pouvez-vous vraiment les classer d’automatique ou de manuelle ? La distinction est donc archaïque et ne tient pas compte du monde moderne. 

Quand j’explique que ma maison d’édition me fait participer aux coûts, on me regarder, généralement avec un air hautain, en disant : « Ha ! Vous êtes à compte d’auteur ! » Comme si le monde d’édition se divisait en deux camps, le compte d’édition et le compte d’auteur; bien sûr, vous entendrez que les bons sont dans le premier et les mauvais dans le deuxième. Archaïque aussi ! 

Une maison d’édition subventionnée reçoit, par définition, des montants d’argent pour publier des textes. (On aurait donc dû parler de « compte de subvention » plutôt que « compte d’édition ») Ces subventions proviennent généralement du Conseil des arts (Canada) et/ou de la Société du développement des entreprises des arts (SODEC — Québec). Même s’il le voulait, ils n’ont pas le droit de demander une participation financière de leurs auteurs. Ces maisons se distinguent par leurs collections ou spécialités (Bandes dessinées, romans jeunesse, policiers, fantastiques, essais, etc.) Le recueil Un bouquet de roses, dont je suis l’un des auteurs lauréats, a ainsi été publié par la maison d’édition Messagers des étoiles.

 L’humain étant généralement imparfait, cette catégorie d’édition comprend son lot d’excellents éditeurs et, bien sûr, d’arnaqueurs. 

De l’autre côté de l’équation, l’édition indépendante (définition qui, à mon point de vue, est plus juste que l’ancien terme de « compte d’auteur »), il y a une panoplie de choix qui constitue une sorte de continuum. 

Il y a bien sûr le modèle de l’auto-édition qui comprend deux particularités : 1) il n’y a pas d’édition et rarement de correction externe. 2) En plus de la création, l’auteur est responsable de la commercialisation de son œuvre et il assume tous les coûts de l’impression s’il y a lieu. À titre d’exemple, citons mes textes sur les voyages écrits il y a plusieurs années et que j’ai déposés sur http://www.wattpad.com/suziepelletier. Au bénéfice de quelques adeptes. Bien que corrigés, ces récits n’ont pas profité d’un processus d’édition complète. Les blogues sont généralement dans cette catégorie. Il y a aussi des maisons d’édition qui se spécialisent dans ce genre de marché.

Une autre forme d’édition indépendante que l’on retrouve de plus en plus est basée sur le principe du coût partagé. Un auteur présente son livre qu’on étudie puis, s’il est accepté, on lui propose un contrat ou une mise de fonds est imposée; ce type de partenariat lui donne droit à un plus grand revenu. La maison d’édition s’occupe des arrangements tant pour l’impression, l’enregistrement du livre aux instances gouvernementales, le dépôt des livres chez un distributeur, la participation dans les salons du livre et, généralement, on offre un processus de promotion du livre. C’est le choix que m’a été offert pour la saga Le Pays de la Terre perdue, édité par la Maison Véritas Québec.

Il existe également une autre possibilité intéressante. L’écrivain peut créer sa propre maison d’édition. Même si ce n’est pas le choix que j’ai fait au début, j’en parle ici pour souligner la distinction très importante entre ce modèle et celui de l’auto-édition. En effet, l’auteur éditeur utilise un processus externe de relecture et de correction pour assurer la cohérence de l’œuvre et sa qualité. Il demeure tout de même responsable de tous les autres aspects de la mise en marché. Organisation en croissance, ces maisons peuvent devenir un modèle à partenariat dès qu’elles acceptent des textes d’autres auteurs.
Depuis plusieurs années, l’édition indépendante s’organise. On peut comprendre rapidement que ce processus a le potentiel d’aller aussi loin que l’édition subventionnée. D’abord, son autonomie lui permet d’ouvrir ses choix de publication bien au-delà de l’encadrement prévu par les subventions; ainsi, ce modèle augmente d’office la diversité des livres offerts au public. Attention ! Il y a aussi d’excellentes maisons et des arnaqueurs dans l’édition indépendante 

Plusieurs de ces éditeurs et éditrices, résidant au Québec, font partie de l’Alliance québécoise des éditeurs indépendants dont la mission est : 

La mission de l’AQÉI est de regrouper les éditeurs indépendants pour mettre à leur disposition des services visant à appuyer leurs initiatives dans un contexte de diversité culturelle afin que la créativité des auteurs demeure la matière première de cette industrie florissante.  

Ceci étant dit... quand on écrit et qu’on veut publier, la question la plus importante devient plutôt : « quel modèle devrais-je privilégier ? » La seule réponse est : « ça dépend... » Voici quelques questions que vous devez vous poser avant d’accepter une formule ou l’autre : 

Quel moyen financier ai-je à ma disponibilité pour vivre mon rêve ? D’abord, cela vous aidera à décider entre une édition subventionnée ou une maison indépendante. Puis, il y a tous les à-côtés dont il faut tenir compte; à titre d’exemple, à moins d’être une vedette, vous devrez assumer vos dépenses de déplacements. Certaines maisons (subventionnées ou indépendantes) vous demanderont même de payer une cote-part pour votre présence dans les salons du livre. Il est à noter que l’écrivain peut bénéficier d’une marge de manœuvre fiscale en étant un travailleur autonome. 

Qu’arrivera-t-il de mes droits d’auteurs ? Entre autres, les maisons d’édition subventionnées prennent vos droits d’auteurs ou, à tout le moins, les bloquent pour quelques années; avec les maisons d’édition indépendantes, l’auteur garde généralement l’intégralité de ses droits d’auteur. 

Quel processus d’édition et de correction propose la maison ? Il est fortement recommandé d’utiliser deux correcteurs. 

Quel mécanisme de promotion entend-on utiliser pour votre création littéraire ? On parle généralement de séances de dédicaces dans les salons du livre. Vous aidera-t-on à ouvrir des sessions dans les librairies ? Organisera-t-on votre lancement ?  

Quel revenu puis-je avoir de la publication de mon livre ? Cela dépend du nombre de livres imprimés et du pourcentage de revenu. Lorsque subventionné, l’auteur reçoit généralement 10 % du prix de vente. Dans l’univers du livre indépendant, le pourcentage dépend de la mise de fonds par l’auteur. 

De quelle façon accompagne-t-on l’auteur ? Pourrez-vous profiter de coaching, d’aide à la communication, la préparation aux entrevues ? Aurez-vous accès à un réseau d’auteurs pour profiter de leur expérience ?

Quelle réputation a la maison d’édition choisie ? Il y a d’excellentes maisons et de bien mauvaises, tant du côté des éditions subventionnées que du livre indépendant. Renseignez-vous. 

Si je reviens à l’achat d’une voiture... vous me voyez venir... Nous savons tous que nous devons magasiner. Qui d’entre nous ne connaît pas un garage qui offre l’une des voitures les plus fiables au monde et qu’on ne visitera jamais plus ? Il y a une marque qu’on n’achèterait plus; un modèle qu’on n’aime pas; un vendeur qui n’inspire pas confiance; un montant qu’on ne dépassera pas... Tant de choses. 

C’est la même chose pour l’édition du livre. Il y a plusieurs centaines de modèles offerts. L’important est de savoir ce que l’on veut et prendre le temps de magasiner adéquatement. 

Voici deux sites que vous pouvez consulter pour en savoir plus : 

Union des écrivaines et des écrivains du Québec (UNEQ)
Entre autres, visitez la section « Foire aux questions »

Alliance québécoise des éditeurs indépendants (AQEI)
Pour la liste des maisons d’édition indépendantes. 

Bonne chance à tous les auteurs ! Lâchez vous lousse ! Ça se fait ! 

Je vous souhaite de belles heures d’écriture !
Suzie Pelletier