mardi 26 août 2014

Rimouski - Pointe-au-Père


POINTE-AU-PÈRE

Du 22 au 24 août 2014, je participais au Ralliement des familles de Pelletier à Rimouski. Dans le forfait, on nous proposait une sortie au Site historique national du Canada de Pointe-au-Père. Je passe souvent dans le coin, mais c’est généralement pour me rendre à d’autres destinations. Ainsi, j’ai profité de l’occasion pour mieux comprendre ce petit coin du Québec situé sur une pointe de terre qui s’avance dans le fleuve. Ma mère m’accompagnait lors de cette visite et nous avons eu beaucoup de plaisir à faire cette tournée.


Quand on s’y rend en autobus, nous n’avons même pas l’impression de quitter Rimouski. Ce n’est donc pas étonnant que, avec le temps, la plus petite soit devenue une partie de la plus grosse. En ce qui me concerne, je demeure incapable de chercher où nous amène le boulevard Sainte-Anne au bord duquel s’alignent des bâtiments modernes en tous genres. Mon regard s’accroche plutôt à la moindre parcelle du fleuve qui apparaît dans un bleu limpide. Les rayons du soleil lui donnent une brillance qui nous fait cligner des yeux à tout moment. Par le jeu de la marée descendante, les eaux calmes qui régressent lentement laissent entrevoir des rochers un peu partout. Je remarque que ces sentinelles plusieurs fois millénaires, abandonnées par les glaciers qui se sont retirés il y a 10,000 ans, sont couvertes d’herbes marines. J’ai même l’impression que l’air salin, où s’attachent des effluves d’algues et de poisson, est porté jusqu’à nous malgré sur la climatisation dans l’autobus. Il fait si beau...

L’ancienne municipalité de Pointe-au-Père, constituée en 1882, comptait 4240 habitants en 200, au moment de son annexion à la ville de Rimouski. Cette toute petite localité a pourtant été au cœur de plusieurs évènements importants au fil de son existence. En voici quelques-uns : 

Au cours de la colonie française : Apparemment, cette pointe de terre porte son nom depuis que le père jésuite Henri Nouvel y aura célébré la messe le 8 décembre 1663. Installé sur la Côte-Nord, l’ecclésiastique était en voyage de chasse avec un groupe d’Amérindiens. Des Européens vivaient sur la seigneurie de Mollaie dès cette époque. Ainsi, les missionnaires visitaient souvent l’endroit pour les baptêmes, les mariages et, bien sûr, les cérémonies funéraires. 


Vocation maritime : Dès le début du XIXe siècle, Pointe-au-Père devient un lieu important du transit de marchandise et de passager entre l’Europe et le Canada. Même si le poste officiel de pilotage du Saint-Laurent est établi au Bic, de nombreux navires s’arrêtent sur la pointe pour y prendre un pilote afin de naviguer sécuritaire sur le fleuve en direction de Québec et Montréal. L’agglomération obtient son statut de paroisse en 1882 et une chapelle vouée à Sainte-Anne. En 1902, par la construction d’un quai, Pointe-au-Père devient le site permanent de pilotage. Il cessera son œuvre par le transfert du service aux Escoumins, lors de l’ouverture de la voie maritime du Saint-Laurent, en 1959. Le phare 

Le phare : Un premier phare en bois aurait été construit autour de 1856 par la Montreal Ocean Steamship Compagny. Celui que nous visitons est le quatrième bâtiment qui a pris place sur l’emplacement. Démobilisé par l’arrivée d’une tour automatisée, il devient lieu historique national en 1974. Aujourd’hui, on peut grimper au sommet de la structure de béton (128 marches) pour y contempler le fleuve et les environs.  

Désastre : En face de Pointe-au-Père, par une nuit brumeuse, L’Empress of Ireland, un joyau du Canadian Pacific Railway, sombre en 14 minutes après avoir été harponné par un charbonnier norvégien faisant 1012 victimes. La guerre ayant été déclarée quelques mois plus tard (1914), l’évènement ne recevra pas autant de couvertures médiatiques que la disparition du Titanic deux ans plus tôt.  





L’Onondaga : On peut également visiter, depuis juin 2009, le sous-marin NCSM Onondaga qui a été transformé en navire-musée depuis sa démobilisation. 






Pour en savoir plus sur cette visite, voici quatre publications sur les sujets suivants : 



Entretemps, si vous voulez en savoir plus sur ce magnifique coin de pays, vous pouvez commencer par visiter les adresses web suivantes :  








En attendant que les autres textes soient publiés, je vous laisse avec cette magnifique fleur que le soleil de cette fin d'été faisait miroiter de ces ces merveilleux tons de roses. 















Plume/ Suzie Pelletier

mardi 19 août 2014

La valse des travaux routiers





Je commence à détester les cônes orange. Par contre, s’il n’y avait que ces objets colorés accompagnés des innombrables bouchons de la circulation, je pense que j’arriverais à garder mon calme...



Jeudi dernier, j’avais bien remarqué des panneaux de circulation qu’on avait déposés le long de la rue située à côté de chez nous. Vous savez... ces affiches oranges qui vous indiquent un détour ou une fermeture de voie... oh oh! Il faut noter que notre résidence est situé sur un coin de rue. Vendredi, trop pressée pour prendre la route vers ma destination de la fin de semaine, l’idée effrayante qu’on s’apprêtait à faire des travaux dans mon coin m’est complètement sortie de la tête.  

J‘assume le coup en revenant dimanche en fin de soirée. En mon absence, on avait marqué l’asphalte presque neuf de signe en tous genres : des traits, des ronds, des croix, etc. Sur les terrains, de petits drapeaux jaunes flottaient dans le vent. Oh oh ! La sueur envahit mon front. Mon cœur palpite. « Pas encore ! » Que je me dis. Une visite du site web de la ville ne me donne aucune information. Demain, j’appellerai. 


Lundi matin. Ceux qui me connaissent savent que je suis très matinale. J’étais donc assise dans le salon, lisant la presse plus sur mon iPad tout en écoutant en sourdine les nouvelles de RDI se dérouler sur la télé. Un bruit de moteur me fait tourner la tête. Un camion de livraison auquel est attachée une énorme remorque bloque soudainement l’entrée de notre stationnement. 

Bip ! Bip ! Bip ! Le véhicule recule afin de mieux s’approcher de la bordure du terrain et, bien sûr, pour empêcher toute tentative d’évasion de notre part. Pendant que je note l’heure, 7 h (du matin), quelques hommes aux casques de plastiques et aux chandails jaunes déballent le contenu du camion. De gros tuyaux blancs s’alignent sur notre terrain. Ça y est ! C’est reparti ! 

Moins d’une demi-heure plus tard, les sons des travaux dans mon quartier s’ajoutent à tous ceux de la construction sur la 40 Ouest, non loin de chez nous. Très vite, le bruit infernal de la scie mécanique qui coupe l’asphalte sur le coin de la rue. Je me réfugie à l’arrière de la maison pour tenter d’avoir la paix. Non. Le système d’alarme du voisin, dérangé par les tremblements du sol causés par tous ces dérangements d’amélioration, abandonne des bruits stridents dans l’atmosphère. Parce que ce n’est pas la première fois, je sais qu’on l’arrêtera, qu’il repartira, qu’on le fera taire à nouveau puis qu’il reprendra son vacarme. C’est sûr que je n’entends pas le chant du pinson que j’aperçois percher dans mon lilas... 





Lilian, est-ce que ton chalet est disponible aujourd’hui ? Peut-être que sur le bord du lac j’arriverais à trouver un peu de calme. J’aimerais entendre chanter les oiseaux, pouvoir localiser un écureuil par le bruissement des feuilles sur le sol ou apercevoir une couleuvre se faire dorer au soleil. Il me semble que ça me ferait du bien... 

Je comprends que, dans notre pays situé dans une zone tempérée, nous n’avons pas d’autres choix que de faire la plupart des rénovations au cours de la période estivale. Mais c’est aussi la saison où o souhaite vivre dehors de longues heures tous les jours... 





Quand la sonnerie de l’entrée retentit, j’ouvre la porte à un homme au casque blanc et portant un veston orange qui demande que nous déplacions notre auto. On s’apprête à faire un trou dans notre asphalte. J’apprends ainsi qu’il s’agit de travaux d’aqueduc. Six à huit semaines. 

Il fait si beau aujourd’hui. Je résiste à rester en dedans à me morfondre et me demander quand les travaux se termineront. Je veux la paix aujourd’hui et je décide de profiter du moment présent. Faisant fi de l’atmosphère grouillante de sons discordants, je m’installe sur notre patio. Au programme aujourd’hui : un peu de lecture et, bien sûr, un peu d’écriture. Puis, quand la platebande que je veux nettoyer sera à l’ombre, j’irai jardiner. 

Quels sont ces bruits qui percent cette cacophonie infernale ? Mon petit pinson de tantôt. Un autre son voyage jusqu’à moi; ça ressemble à celui d’un criquet. N’est-ce pas le cri strident de la cigale que je viens de percevoir ? Même la tondeuse du voisin libère, aujourd’hui, des décibels fort agréables; l’odeur de l’herbe fraîchement coupée camoufle les effluves de poussière de ciment et de gaz propane. Il y a les rayons du soleil qui rendent lumineuses toutes les plantes autour de moi. 

C’est ça ! J’ai découvert l’art de percevoir ce qui me rend heureuse au travers tous ces mouvements de cette société qui grouille autour de moi. Les bruits de constructions perdent leur importance et, régulièrement, je lève les yeux de mon livre pour observer un son nouveau, un reflet original ou simplement pour sentir le vent glisser sur ma peau. 

La vie est belle quand on s’adonne à porter notre intérêt sur l’essentiel.


Plume/ Suzie Pelletier


mercredi 13 août 2014

Lecture - Micheline Duff - Au bout de l'exil


Chronique de la lecture
Auteur : Micheline Duff
Trio : Au bout de l’exil 
Maison d’édition : Québec Amérique
Style : Roman historique


À plusieurs reprises, j’ai vu cette femme aux cheveux noirs à sa table de dédicace, chez Québec Amérique, dans les Salons du livre. J’étais impressionnée par son allure joviale et calme. J’étais intriguée par la personne et je me demandais quel genre de romans elle pouvait bien écrire. Je voulais lui parler bien sûr, mais sa popularité était telle qu’il y avait toujours du monde autour d’elle. Puis, en 2013, au Salon du livre de Saguenay, alors que nous étions en dédicace l'une en face de l'autre, j’ai pu finalement lui parler. 

Sa générosité et son sourire m’ont plu et j’ai automatiquement décidé de lire quelques-uns de ses bouquins. En discutant avec elle et tenant compte de mon goût prononcé pour les romans à saveur historique, j’ai fini par choisir une série qui se passe au 19e siècle et qui fait vadrouiller ses personnages entre le Saguenay et Lowell aux États-Unis.  

Au bout de l’exil (trois tomes) : 

 La grande Illusion, 1880. La vie est dure du côté de Grande Baie, dans la région du Saguenay. Joseph Laurin n’aime pas le métier de fermier. Aigri de caractère, il déchante du mariage avec Rébecca, même si trois filles naissent successivement. Puis, quand sa femme meurt en couche, il décide de porter au sud ses espoirs d’une existence meilleure. Quelque part, à vingt milles au nord de Boston, Lowell l’attend avec le travail de manufacture, l’argent facile à ramasser et la belle vie.


Les méandres du destin (1880-1890) : Joseph cherche toujours à vivre de son rêve de construire quelque chose pour réunir ses filles éparpillées entre Colebrook et Lowell. Appréciant plus la bouteille que le désir de bâtir un avenir avec ses enfants, Joseph s’éloignera de la réalité. Marguerite, Anne et Camille en paieront le prix. Pour elles, c’est le temps d’apprendre à subsister sans leur père et d’absorber en adulte ce que la vie leur apporte de bonheur et de malheur. 

L’insoutenable vérité (1889-1900) : Les trois sœurs Laurin vivent leur bonheur familial. Marguerite réside à Montréal, Anne à Lowell et Camille à Grande-Baie. Leur existence coule merveilleusement malgré l’absence de Joseph. La vie semble belle pour chacune des filles Laurin, jusqu’à ce que l’une d’elles découvre une insoutenable vérité qu’il faut taire à tout prix pour sauver l’harmonie dans la famille. 

J’ai beaucoup apprécié le style de Micheline Duff qui réussit à nous tremper dans le contexte d’une époque si particulière du Québec. En lisant, j’ai senti que j’étouffais par la mousse textile que les usines de Lowell libéraient chaque jour sur ses ouvriers. Il y avait aussi les odeurs de Montréal et bien sûr les paysages du Saguenay. Plusieurs fois, j’avais l’impression d’être avec les sœurs Laurin et j’étais prête à m’offusquer de ce que le destin leur apportait de malchance et de sauter de joie quand la vie les favorisait

Parmi les autres titres disponibles en format papier ou en version numérique, on trouve les bouquins suivants : 

Clé du cœur (JCL)
Plumes et pinceaux (JCL)
Mon grand (JCL)
Les lendemains de novembre (JCL et Guy Saint-Jean)
Les jardins interdits (JCL)
D’un silence à l’autre (trois tomes) (JCL)
D’un silence à l’autre
La lumière des mots
La promesse de l’aube
Mon cri pour toi (Québec Amérique)
Pour les sans voix (trois tomes) (Québec Amérique)
Jeunesse en feu
Paysages éclatés
Une place au soleil
Coup sur coup (Québec Amérique)
Coup de foudre
Coup d’envoi
Contes de Noël en deux volets (Québec Amérique)

Pour en savoir plus sur cette auteure québécoise très prolifique, vous pouvez visiter son site web à l’adresse suivante.


Bonne lecture !!!



Plume/Suzie Pelletier

Merci d’encourager l’édition indépendante

jeudi 7 août 2014

Lecture - Mylène Bruneau - Le chemin des fondateurs

Chronique de la lecture
Auteur : Mylène Bruneau
Duo : Sur les chemins des fondateurs 
Maison d’édition : Véritas Québec 2014
Style : Roman historique

L’Appel du Nord d’Étienne Bruneau est le premier tome de la saga familiale « Sur le chemin des fondateurs. » 

Avant de rencontrer Mylène au Salon du livre de Gatineau, je n’avais jamais entendu parler de la municipalité de La Minerve. De ses propres propos, j’ai compris que, pour la majorité des gens, la connaissance de ce coin de pays se limite à la pancarte que l’on voit le long de la 117, une fois qu’on a dépassé Labelle. D’ailleurs, j’ai failli la manquer... si un chat n’avait pas traversé la route, me forçant à ralentir... Bien sûr, ma légendaire curiosité m’incitait à faire le détour d’une quarantaine de kilomètres aller-retour. Mon voyage a Amos, en mai dernier, m’a donné l’occasion de visiter ce territoire encore inconnu pour moi, mais d’une grande beauté. Si je conduisais lentement, certes pour franchir sécuritairement les collines et les courbes accentuées, les paysages époustouflants me faisaient aussi réduire ma vitesse pour mieux les contempler. Que c’était magnifique ! Je comprenais l’attachement des gens d’ici à leur pays...

Quelques semaines plus tard, quand j’ai lu le livre, je me suis perdue dans les dédales de ce temps ancien, il y a un siècle. Les nombreuses côtes se montaient à pied ou en chariot tiré par des chevaux, dans la boue et les trous, entre les cailloux et les troncs d’arbres, sur la neige ou la glace. 









Si la multitude de lacs et de rivières m’avait impressionnée en 2014, je réalisais que tous les ponts sur mon chemin n’étaient pas construits il y a cent ans. Il fallait la plupart du temps traverser à gué. Pourtant, c’était le temps d’Étienne. Ce citadin, obligé « d’aller manger de l’herbe dans le Nord... » comme nous le raconte Mylène, est arrivé à La Minerve en 1911, avec trois enfants et sa mère. Il a acheté une ferme à peine défrichée et il s’échinait à travailler du matin au soir, dans ses champs ou au Club Chapleau, pour nourrir sa famille. C’était un temps de courage. 


L’histoire que Mylène nous présente est celle de son arrière grand-père, Étienne Bruneau. Si elle a inventé une partie du roman pour lier les faits entre eux, elle s’est aussi assuré de rester le plus près possible de la vie de ce pionnier-fondateur des Hautes-Laurentides. Férue d’histoire et fière de sa généalogie, elle a mis un souci du détail particulier pour que ce bouquin soit fidèle à l’existence de son aïeul. À sa façon, par son style descriptif, l’écrivaine nous fait sentir profondément toute l’aventure d’Étienne. Je suis certaine que, si j’avais lu le livre avant ma visite, j’aurais trouvé la ferme des Bruneau, en face du lac Désert et celle des Fafard « en haut de la côte. »



Photo de la collection de Mylène Bruneau



Voici deux photos que Mylène a gracieusement accepté que j'ajoute à cette publication. Dans son livre, elle attribue ces clichés à la collection de Diane Léonard. A mon point de vue, elles illustrent très bien le temps du récit. Vous y trouver la maison d"Étienne et une photo du village datant de l'époque du livre.





Si vous aimez les romans à saveur historique à la Michel David, vous adorerez le livre de Mylène et, comme moi, vous attendrez impatiemment que le tome II sorte de la tête de cette nouvelle auteure québécoise. 

Notez que Mylène Bruneau fait partie de cette brochette d’écrivains de la Maison Véritas Québec qui atteindra cette année, près de 40 titres.   

Vous pouvez vous procurer le premier tome de la série Sur le chemin des fondateurs, dans n’importe quelle librairie. S’il n’est pas sur le rayon, demandez-le à votre libraire. Vous pouvez aussi l’acheter directement de l’auteure, avec dédicace en prime, en visitant le kiosque de Véritas Québec dans les Salons du livre. 

Bonne lecture ! 

Plume/Suzie Pelletier
Merci d’encourager l’édition indépendante