La nouvelle est tombée il y a quelques heures. Lise Payette n'est plus. J'offre mes sympathies à toute la famille et ses amis.
J'ai de la misère à définir ce que je ressens face à ce départ. De la tristesse et de la nostalgie. Bien sûr. De la fierté aussi. D'avoir vécu à son époque, d'avoir vu de près sa manière de relever les défis. J'ai appris de son exemple. Cette femme déterminée m'a influencée plus d'une fois dans ma vie. J'ai une immense reconnaissance pour les réalisations de cette femme volontaire et résolue, pour me permettre à moi, une femme née dans les années 50, de suivre le chemin que j'ai tracé et que je trace encore, par moi-même.
Ce matin, j'étais en train de me préparer à une journée d'écriture et de vérification de textes quand la mort de Lise Payette a été annoncée, presque en même temps, par toutes les chaînes et tous les journaux du Québec, du Canada et de la France. Je n'étais plus capable de me concentrer. Lise était dans ma tête et me souriait. Je me souviens de cette femme qu'on a connue sur la scène publique. Une écrivaine de grand talent, une politicienne infatigable, une commentatrice qui nous fait réfléchir, même quand on n'est pas d'accord avec elle. Je me souviens bien de son rêve de voir le Québec indépendant, mais elle a surtout influencé ma vie par son leadership et sa manière d'aider les femmes à assumer leur place dans la société, à devenir indépendantes. « Arrêtez d'avoir peur et foncez ! » nous répétait-elle si souvent.
Je me souviens qu'en 1976, j'ai changé de nom. Ce n'était pas mon choix. Denis et moi venions de nous marier. Si notre idée du mariage nous faisait nous identifier en tant que partenaire, d'égal à égal, dans cette entreprise ou l'amour est la monnaie d'échange, la loi le voyait autrement. Ainsi, pour le dentiste, le médecin, la banque et bien d'autres, je devenais mme Denis Fortin.
À quelques occasions, par de longues discussions et une grande ténacité, j'ai réussi à garder mon prénom. La milice (6e régiment d'artillerie de campagne à Québec) a accepté. J'ai toujours soupçonné que les officiers supérieurs ne voulaient pas de deux capitaines Denis Fortin... on aurait pu se mêler, quoi ! Dagh !
Puis, il y a eu l'université. Je voulais garder mon nom de jeune fille. « Mais non ! Ça ne se fait pas ! Que dirait votre mari ? » Ça m'enrageait ! J'ai réussi à l'obtenir au nom de Suzie Pelletier-Fortin. C'était d'ailleurs une belle réussite à l'époque ! C'était la loi aussi en 1978.
Même Sears m'a envoyé une carte de crédit au nom de Mme Denis Fortin. Pourtant, ma carte de crédit Visa, par une demande spéciale, portait au moins mon prénom... Pour Sears, j'ai fait la rebelle. Je refusais de signer avec le nom sur la carte. Je signais « Suzie Fortin », surtout quand j'avais de nombreux achats... et que la file d'attente était longue. La rebelle en moi grinçait des dents. Bien sûr, on refusait ma signature. « C'est de votre faute, que je leur disais, il fallait mettre mon vrai nom, pas celui de mon mari ! » Quand ça ne marchait pas, je laissais tous mes achats sur le comptoir et je partais.
Un de ces jours de rébellion, alors que j'ai senti que les femmes derrière moi prenaient mon bord, je ne me suis pas éloignée du comptoir contrairement à ce que je faisais d'habitude. Je voulais voir ce qui se passerait. Le magasin était bondé et il faisait chaud. Pourtant, deux autres femmes ont fait exactement comme moi puis, quand on a refusé leur signature, elles sont venues me rejoindre. La discussion était belle. On a parlé de l'idée de Lise Payette de nous permettre de garder nos noms de naissance. Nous rêvions ! Je jubilais, car la mentalité changeait.
Ma rébellion a duré cinq ans. Puis il y a eu Lise Payette ! Je l'admirais tellement ! Elle a mis la loi de mon bord. En 1981, le parlement a voté la réforme du droit de la famille. Tout d'un coup, je cessais d'être la femme de mon mari et je devenais une citoyenne à part entière avec ma voix, mon nom et mon chemin. En 1984, alors que Denis et moi déménagions dans la région de Montréal parce que nos emplois l'exigeaient, j'en ai profité pour reprendre mon nom de jeune fille. Ça s'est fait facilement, parce que la loi me le permettait. Merci Mme Payette.
À mon arrivée à Montréal, je suis passée à la banque recommandée par le concessionnaire auto pour avoir un prêt. On m'a dit que je ne pouvais pas l'avoir sans la signature de mon mari. Surtout, il m'a dit que j'étais une femme et que mon mari était responsable de mes dettes. J'ai dit au gérant qu'il était rétrograde et je suis partie. Lise Payette ayant fait changer la loi. Je savais donc que je trouverais une banque qui m'autoriserait ce prêt sur ma seule valeur personnelle. Je n'ai pas eu peur et j'ai foncé. J'ai changé de banque aussi. Merci Lise Payette.
Cette même année, je suis passée chez Sears pour demander une carte à mon nom, Suzie Pelletier, bien sûr. Toujours aussi rebelle, j'ai indiqué que j'étais mariée, mais j'ai refusé d'écrire le nom de mon mari. Quand la préposée m'a dit que je devais le mettre, j'ai simplement dit que la loi ne m'y obligeait pas et que ce n'était pas de ses affaires. Merci Mme Payette ! Depuis, plus personne ne m'appelle Fortin... au Québec du moins, car ailleurs, c'est une autre histoire !
À partir de ce moment, j'ai foncé vers l'avant en dessinant MON avenir. Je n'arrête pas depuis. Quant à Denis Fortin, il est toujours mon partenaire de vie et, en homme de son temps, il appuie la rebelle que je suis dans toutes mes aventures.
Chère Lise, les femmes du Québec n'ont pas encore fini de poursuivre la voie que tu leur a tracée. Mais nous y travaillons tous les jours. On va y arriver. En arrêtant d'avoir peur et en fonçant ! Merci, Lise Payette, d'avoir si bien pavé notre chemin.
Bon repos !
Suzie Pelletier
Auteure et conférencière
www.editionsdudefi.com
En soi, ce ne sont pas les événements de la vie qui forgent la personne, mais bien notre façon d'y réagir, de les aborder ou de les surmonter.
jeudi 6 septembre 2018
mardi 14 août 2018
LANCEMENT DU LIVRE POT-POURRI DE VOYAGES
À NE PAS MANQUER !
LE SAMEDI 22 SEPTEMBRE 2018 à 14 h
BIBLIOTHÈQUE DE KIRKLAND
17100 boul. Hymus, Kirkland
Réservez votre place au 514 630-2726

Voilà que je sors mon 12e livre, un recueil de nouvelles, intitulé « Pot-Pourri de voyages ». J’en rêvais depuis plusieurs années. Un livre qui me ressemble. J’ai donc décidé de lui consacrer un lancement, un évènement que je n’ai pas fait depuis quelques années.

Voilà que je sors mon 12e livre, un recueil de nouvelles, intitulé « Pot-Pourri de voyages ». J’en rêvais depuis plusieurs années. Un livre qui me ressemble. J’ai donc décidé de lui consacrer un lancement, un évènement que je n’ai pas fait depuis quelques années.
« Mais ! D’où sortent ces textes si différents de vos romans ? » me demanderez-vous. Je vous répondrais simplement qu’ils sont nés « un peu partout... » Lors de mes voyages, je laisse libre cours à ma créativité rendue débordante par le flot vertigineux de données hétéroclites que je reçois au cours de chaque périple. Je m’amuse à interpréter ces informations hors de leur contexte et à les déconnecter volontairement de la réalité. Ainsi, un restaurant se transforme en scène pour une chicane de couple, une plante dévore des gens, une personne rencontrée au hasard fera partie d’une intrigue. N’importe quel élément que captent mes yeux, mes oreilles ou mon nez camoufle la pièce d’une fiction... ou à conviction.
Ce recueil contient vingt-et-un textes nés au hasard des rues d’une ville ou d’une région, quelque part dans le monde. Ces écrits dissociés les uns des autres connecteront, je l’espère, les lecteurs avec l’univers.
Je dois ajouter que la composition de ce recueil a pris deux ans de travail pour réunir, réécrire et travailler ces nouvelles écrites au fil des ans, depuis de nombreuses années.
Cet évènement se déroulera sous forme de mini-conférence où les participants pourront discuter avec moi au sujet du métier d’écrivain, mon parcours dans l’univers littéraire au Québec ou de mes livres.
Les participants pourront se procurer le recueil de nouvelles au cours du lancement (l’argent comptant et les cartes de crédit sont acceptés comme les cartes de débit munies de l’option de paiement sans contact). Les autres livres déjà parus, dont la liste suit, seront aussi disponibles pour achat :
La collection du Pays de la Terre perdue (sept livres) (aventures fantastiques)
Le réveil (2013) L'hiver (2013)
La mer (2014) Les visiteurs (2014)
Le retour (2015) Emmanuel (2015)
Des nouvelles du Pays de la Terre perdue (2016)
La collection des pirates du web (enquête, suspense, thriller)
La vengeance d'Amélie (2017)
Le fuite d'Emma (2017)
Le destin de Nancy (2017)
La collection Noémie et Maxime en voyage (romans jeunesse 9-14 ans)
Noémie et Maxime en Irlande 1-l'île d'Achill (2018)
N'oubliez pas de vous inscrire ! Au 514 630-2726.
Suzie Pelletier
mercredi 4 avril 2018
De l'écriture à l'édition
Il me semble que ça fait un bout de temps que je n’ai pas écrit sur ce blogue. Ouais... mon dernier billet date de juillet 2017. C’est long. Il y a pourtant quelques ébauches sur le site que je n’ai pas eu le temps de terminer ou de publier.
Pourquoi ai-je négligé mon blogue ? Certainement pas parce que je n’avais rien à dire, ou à écrire, par ailleurs ! Même si certains farceurs le préciseront ! Je les aime, ceux-là, car ils me font rire.
En fait, j’étais juste trop occupée. Je donnais mon 110 % comme dirait ce gars du Canadien de Montréal. À créer ma maison d’édition : l’aspect légal, le site web, la boutique en ligne, l’infrastructure, la philosophie de gestion, la politique d’édition, le plan marketing, le réseau de contacts de professionnels... et d’autres détails d’importance inégale qu’on doit tout de même gérer… Ouf ! Tout ça est essentiel au bon fonctionnement de n’importe quelle organisation, indépendamment de sa grosseur.
ET VOILÀ que j’ai ma petite entreprise !
Mais... pourquoi donc partir ma propre maison ? Pour la satisfaction de pousser ma créativité encore plus loin. Pour ouvrir ma façon d’écrire à de nouvelles sensations. Pour le plaisir de développer ma business.
ET VOILÀ que j’ai ma petite entreprise !
Mais... pourquoi donc partir ma propre maison ? Pour la satisfaction de pousser ma créativité encore plus loin. Pour ouvrir ma façon d’écrire à de nouvelles sensations. Pour le plaisir de développer ma business.
Vous vous souvenez de ce rêve un peu fou de publier « Le Pays de la Terre perdue » ? Cette magnifique collection de six tomes et d’un recueil de nouvelles m’a beaucoup appris sur le processus d’édition. De novembre 2012 à décembre 2016, j’ai eu la chance de travailler sous le coaching de Marie Brassard (Véritas Québec). Elle m’a montré le métier d’écrivaine certes mais également celui d’éditeur de livres. J’ai trouvé ça très stimulant.
Cette belle expérience m’a donné le goût de pousser plus loin.
Une nouvelle aventure ! Il faut oser !
L’idée d’ouvrir ma propre maison d’édition a germé dans mon cerveau en même temps qu’une deuxième série de bouquins. Des novellas (genre littéraire qui se situe entre la nouvelle et le roman fort populaires en Europe et ailleurs au Canada). La catégorie suspense-polar m’attire toujours autant. Les intrigues légères ou plus corsées présentent des gens foncièrement honnêtes confrontés à des individus contrôlants, dangereux, mafieux ou simplement véreux. Ils se sortiront de leur situation précaire par l’entremise des pirates du WEB qui, travaillant de concert avec des policiers, des avocats et des spécialistes en tous genres, utiliseront des moyens inhabituels afin de protéger la personne et faire enquête pour obtenir justice.
Trois novellas ont vu le jour dans la collection « Les pirates du Web ». Vous pouvez en savoir plus en consultant le site web des Éditions du Défi.
Notez que trois novellas supplémentaires sortiront au cours des prochaines années, dont les scènes se dérouleront en périphérie du milieu du trafic de la drogue.
Un défi n’attend pas l’autre !
Vous comprendrez que le goût d’écrire me poursuit... et me pousse dans différentes directions. D’abord, depuis deux ans, je travaille à camper une collection jeunesse dans des lieux que j’ai visités. La série intitulée « Noémie et Maxime en voyage » vient de naître. Le premier d’une série de trois se passant en Irlande est sorti en mars dernier, juste à temps pour le Salon du livre de Trois-Rivières. Voici la liste de ceux sur lesquels je travaille actuellement.
Deux autres campés dans l’Irlande suivront dans les prochaines années :
- Noémie et Maxime en Irlande, le Connemara (2019)
- Noémie et Maxime en Irlande, Dublin (2020)
Un petit secret... Il y est fort probable que les prochains se passeront en Écosse.
Mon cadeau...
Depuis fort longtemps, j’écris des nouvelles. Je laisse mon imagination prendre le contrôle de mon clavier pour le simple plaisir d’inventer une vie ou un crime à un personnage croisé au fil de mes expériences de travail, de mes rencontres fortuites ou d’un voyage. Des textes créés de toutes pièces et qui, parfois, n’ont aucun lien avec ce que j’ai vu ou entendu. Que voulez-vous, mon cerveau ne marche jamais en ligne droite; il préfère vagabonder à droite et à gauche, sans but réel.
Ainsi pour l’année 2018, j’ai décidé de me faire un cadeau et d’en éditer quelques-unes. Le recueil comprend vingt-et-une nouvelles inventées quelque part dans le monde. Le bouquin paraîtra à l’automne sous le titre « Pot-pourri de voyage ».
Comme vous le remarquez, l’écriture prend maintenant une place prépondérante dans ma vie...
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